Cyril91 a écrit:
Une 4ème intégrale que j’ai largement préférée à la 3ème. Elle est marquée par le retour de Jijé, seul dans le soleil noir puis avec Charlier au scénario pour les deux volumes suivants (sauf pour les dernières pages du gang du diamant, que Jijé a improvisées parce que Charlier ne lui avait pas remis le script à temps ; le script de Charlier était quand même plus intéressant que le choix de Jijé qui fait avancer les choses de manière trop pressée sur la fin) et enfin Jijé et son fils pour le dernier album. Le ton change donc : on a un Valhardi moins guindé. Et surtout, on a un nouveau sidekick pour la deuxième fois puisque le lourdingue Arsène est remplacé par Gégène (sylmpathique, comme nom…), un journaliste qui est certes parfois maladroit mais qui est aussi capable d’aider Valhardi dans ses enquêtes et d’agir efficacement. On y gagne donc vraiment au change.
Comme indiqué dans la préface (qui a le défaut de répéter certaines anecdotes de la troisième intégrale : par exemple le fait que Paape ait mal pris qu’on lui retire la série), Jijé décide de changer d’ambiance : finie la guerre froide, on passe à des enquêtes policières classiques dans une ambiance contemporaine, bien visible par le design des personnages aussi bien que dans celui du mobilier, avec une lutte contre diverses organisations criminelles. Valhardi et Gégène voyagent beaucoup (Océan pacifique, Etats-Unis, Mexique), ce qui assure un dépaysement certain mais une bonne partie des albums se déroule aussi à Paris. Malgré les menaces qui planent sur les deux héros, l’ambiance est plus légère et donc plus divertissante que dans les albums de Paape.
Dunyre a écrit:J’aime bien cette sixième intégrale pour ma part, à la fois pour l’excellent dossier comme toujours et pour la partition graphique somptueuse de Follet.
UN TRESOR DE LAGE D'OR
Cette première édition en album couleurs de ce joyau de l'Age d'or n'a été rendue possible qu'à la suite d'un véritable miracle: la découverte dans un coin pou exploré des archives d'une boîte poussiéreuse conte
nant en films trait la totalité de cet épisode. Revenons un instant à la fin des années 40 et au dé but des années 50. La B.D. y était considérée comme un artisanat mineur, une manière de raconter de bel les histoires avec des dessins plus ou moins habiles et que l'on imaginait aussi périssable que la majeure partie du matériel publié dans la presse. Les albums étaient rares et les auteurs gagnaient médiocrement leur vie par la publication dans les journaux. Les édi teurs, bien souvent, imaginaient que le prix payé aux dessinateurs leur garantissait la propriété des planches fournies... Ce n'est que plus tard, dans les années soixante, que les planches commencérent à être ren- dues en bloc aux auteurs. Celles qui restaient tout au moins et quel que füt leur état. De nos jours, tout le matériel artistique est rendu aux auteurs après utilisa- tion, car l'éditeur ne paie en fait qu'une location des) dessins en vue de prépublication dans ses magazines
Planches, plaques lithographiques et films d'impres sion s'amoncelaient dans les archives de l'éditeur. Un. sinistre y causa d'irrémédiables dégâts. Lorsqu'on commença à rendre les planches subsis
tantes, nombre de dessinateurs se trouvèrent submer- gés par ce matériel auquel ils n'accordaient d'autre va leur que sentimentale. Ils distribuérent souvent large- ment autour d'eux ces morceaux d'histoire de la 8.D. à qui leur en parlait avec fougue et chaleur.
Parmi les planches rendues, beaucoup étaient du reste devenues inutilisables à la suite de deux charman- tes coutumes des Editions Dupuis en ces lointaines an- nées le bilinguisme et les expériences de coloriage. SPIROU s'éditait en français et en néerlandais. La
coutume était de clicher d'abord les planches avec le texte français rédigé par l'auteur. Ensuite des petites mains habiles collaient sur les planches des bandeaux masquant les textes français et lettraient par-dessus la version néerlandaise clichée en finale. La colle de ces années d'après-guerre était particulièrement résis- tante et la plupart des planches retrouvées portent en core, plus ou moins intactes, ces rustines jaunies et fort peu esthétiques.
C'était le moindre mal, car il y avait pire: le colo- riste fou frappait avec une belle régularité ! La mise en couleurs était réalisée par l'Editeur. Les coloristes aguerris travaillaient, bien sûr, au format d'impression, mais ils étaient coiffés d'apprentis à qui l'on apprenait le métier pour plus tard... Le matériel technique co- tant cher, il paraissait moins onéreux de les laisser s'exercer sur les planches déjà publiées, leur conseil-
Eddy Paape dans les années 50.
L'heureux auteur et Laurette, son épouse.
lant d'imiter la version imprimée. De nombreuses reli ques vénérables ont été ainsi bariolées de couleurs sau vages, écrasant les traits, défigurant le dessin origi nal et rendant vaine toute tentative de clichage moderne. Les rares planches de Valhardi conservées par Eddy Paape en portent la trace !
La vogue des rééditions débuta dans les années soixante-dix. Chaque production fut un peu un cas à part. Les plus fidèles partirent de vieux films hélio con servés qui furent transposés en version offset. Pour d'autres, il fallut repartir des originaux préservés par des auteurs prudents, mais dans certains cas on dut redessiner décalquer en quelque sorte quelques planches manquantes. De nouveaux lettrages et co loriages furent établis en suivant le mieux possible les publications anciennes. Ces onéreuses remises à jour étaient possibles
lorsqu'on disposait de la plus grosse part du matériel original, en planches ou en films trait. Mais il restait et reste nombre de classiques dont la trace a to- talement disparu matériel détruit, rendu inutilisable. distribué à des personnes disparues ou ne l'ayant pas conservé. Qui ne rêve pas aux Spirou et l'aventure et Christophe Colomb de Jijé, aux premiers Eper vier Bleu, aux Valhardi de Paape qui ne furent jamais édités en albums ?
Une réorganisation des archives photographiques fut entreprise. Tout le matériel subsistant de SPIROU ou des albums anciens fut trié et rassemblé. On retrouva quelques trésors mal étiquetés et diverses boltes mystérieuses sommeillant dans des coins quasi inex- plorés. C'est ainsi, par exemple, que l'on découvrit une bonne part des plaques photographiques (en verre !! de LA VILLA SANS-SOUCI qui put enfin être édité en 1985, trente-cinq ans après sa publication dans SPI ROU! VALHARDI ET LES ETRES DE LA FORET est l'ultime grande découverte de cette remise en ordre désormais achevée.
Laurent57 a écrit:Je viens de lire celui-ci.
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En fin d'album, il y a quelques pages intéressantes, voici l'une d'elles :UN TRESOR DE LAGE D'OR
Cette première édition en album couleurs de ce joyau de l'Age d'or n'a été rendue possible qu'à la suite d'un véritable miracle: la découverte dans un coin pou exploré des archives d'une boîte poussiéreuse contenant en films trait la totalité de cet épisode. […]
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