La lecture de cette intégrale ne m'a pas vraiment enthousiasmé. Sa principale qualité est son excellent dossier, riche en informations sur l'époque, les conditions de travail et de reprise de la série ou sur les 3 auteurs. Il est d'une qualité et d'une densité remarquables.
Mais j'ai quand même principalement acheté l'album pour les BDs.
Et là, le bas blesse davantage : sur la forme d'abord, même si je comprends qu'il ne puisse pas y avoir de miracles compte tenu de l'état du matériau de base. Mais c'est assez pénible de lire parfois des bulles avec des caractères à moitié effacé ou des couleurs qui donnent l'impression d'être délavées.
Les histoires elles-mêmes sont assez inégales : sur le rail, par exemple, souffre de trop d'invraisemblances, avec notamment Valhardi qui enquête sur des accidents de train et ne trouve rien de mieux, pour résoudre le mystère, que de s'attacher à l'avant d'un train. Valhardi détective n'avait pas de scénario prévu et ça se voit : l'histoire saute du coq à l'âne, passant de quelques gags potaches rigolos autour de Jacquot (et d'une jolie fille qu'il rencontre) à une escroquerie à une loterie puis à une bande criminelle organisée et est beaucoup trop longue (près de 90 pages). Le roc du diable a une ambiance intéressante, avec Valhardi qui se retrouve prisonnier dans un régime totalitaire, mais souffre ensuite de privilégier des péripéties trop faciles au lieu de prendre le temps de développer son contexte : Franquin fera beaucoup mieux, quelques années plus tard, avec Le dictateur et le champignon.
Jean Valhardi et les Rubens (et sa suite dans une moindre mesure) est peut-être la meilleure histoire de l'intégrale, avec une enquête suivie tout au long de l'album ce qui, malgré quelques facilités scénaristiques, lui donne une certaine cohérence. Malgré tout, l'impression laissée par cet album ne me donne pas envie de lire la suite, d'autant plus que je n'accroche pas vraiment au style de dessin de Paape.