jerryspring a écrit:Par contre, je trouve qu'autant dans une BD de fiction laisser planer le doute c'était intéressant, autant dans un magazine paru longtemps après et qui devrait prendre du recul par rapport à l'oeuvre c'est moins pertinent et il aurait été intéressant de prendre du recul et de parler des réactions par rapport à cette biographie.
Ouais, mais enfin de quel magazine parle-t-on ?
L'ours nous apprend que
"Virus est une production des Editions du Fromage" !
Tiens, tiens... La maison d'édition autrefois fondée par les très sérieux Gotlib, Mandryka et Bretécher. Qui publia
Hamster Jovial de Gotlib,
Le Bandard fou de Moebius (
),
Le type au reuri de Mandryka,
Blanche Epiphanie de Lob et Pichard, j'en passe et des meilleures. Tiens, mais tous ces auteurs n'avaient-ils pas fait leurs classes à Pilote ? Charlier et GIr n'étaient sur des terres inconnues.
Un coup d'oeil au sommaire et aux couvrantes donne aussi une petite idée du sérieux de la revue
Virus clairement destinée à divertir des adultes.
Le gars qui aurait pris pour argent comptant les confidences de Charlier et Gir
(Gir qui avait noué des liens avec les Editions du Fromage depuis lurette) dans ce magazine aux couvertures suggestives, incapable de distinguer cette feuille d'une revue de chercheurs et d'historiens, aurait été bien plus benêt qu'un ado tenant pour avérée la jolie fable ouvrant l'album
Ballade pour un cercueil.
http://www.bedetheque.com/revue-Virus.htmlIl suffit de jeter un coup d'oeil au sommaire, c'est édifiant.
Dans le #1, la fameuse
Blueberry"s story, cotoyait 50 page de BD contagieuse dont
Le retour de Pravda la survireuse et
Le puceau de Gimenez. Virus proposait également en exclusivité
Une nuit au Bois de Boulogne.
Et au sommaire du #2, "
Rahan, candidat aux présidentielles" !
Celui qui s'intéresse à l'histoire des Etats-Unis devrait en principe s'être farci bien d'autres ouvrages avant d'aborder avec délices cette passionnante revue.
Les mystifications de Boris Vian et de Romain Gary étaient autrement plus cruelles car elles pointaient la cécité et la suffisance d'un certain milieu et désignaient aux moqueurs tout un sérail de critiques littéraires, jurés du Prix Goncourt, etc... Tous bernés !
Romain Gary utilisant un prête-nom en la personne de son cousin Emile Ajar pour consolider le canular et décrocher un second prix, circonstance statutairement impossible.
Charlier est loin d'avoir mis en oeuvre de tels stratagèmes, même si on peut apprécier diversement le préambule de
Ballade pour un cercueil.
Mais déjà avec l'album, Charlier donnait au lecteur un élément de décryptage. Avec l'un des plus beaux titres de la saga, perle d'humour noir digne des pulps magazines. Le jeu de mots qu'il recèle, évoquant littéralement un poème médiéval mais désignant phonétiquement un périple qu'on devine mouvementé et rocambolesque, doit permettre à l'adolescent devenu adulte de remettre en cause, la matûrité aidant, la véracité du dossier.