Ah la la... Noxrom.
Déjà, il y a un premier point que tu sembles négliger, c'est la réalité historique et les spécificités de chaque pays. Rien que ça aide à relativiser ta comparaison acharnée avec l'Allemagne.
Le modèle Allemand, on va encore le répéter, il est basé sur l'exportation. Exportation essentiellement de biens industriels, et notamment des machineries hors-normes.
Ce depuis les années 60.
Résultat, 1 allemand sur 7 travaille dans "l'automobile". Fausse appellation car il faudrait dire en fait "transport sur roue ou "rail"", tant la part de la voiture familiale ou de luxe est réduite en terme d'argent par rapport aux gros outils de transports. Exemple, si tu veux forer un tunnel, pas le choix, tu prends une foreuse allemand. C'est les seuls à construire ce genre de véhicules. Idem si tu veux transporter une plateforme pétrolière ou si tu veux un camion de 25m pour ta mine de diamant.
Le modèle français, il a été basé sur tout autre chose. Une industrie propre, de haut niveau pour le transport (aérien ou rail), et surtout pour l'armement, les communications. Et dans ces secteurs, la France ne vend pas de produits, elle vend des systèmes.
Ton tournant des années 90, ce que tu appelles une politique d'investissement dans les services, ce n'est pas ça. C'est une politique d'investissement dans les systèmes de systèmes. Avec regroupement des grandes industries, et rationalisation de la production:
+ en france ou en europe la conception
+ ailleurs la réalisation, souvent en partenariat avec le client final.
c'est pour ça qu'on vend des airbus partout (qui tire le commerce extérieur de la france ?), qu'on vend des aéroports, des trains et tout le système qui va avec, des métros, etc....
Ce n'est absolument pas une industrie de service au sens classique du terme.
(comprendre: faciliter les petits boulots de proximité).
noxrom a écrit:Dans les années 90 il y a eu un tournant dans les politiques d'investissement en Europe avec 2 types de pays: ceux qui sont passés a une ère post industrielle, delaissant leurs industries au profit des industries de services. Et ceux qui ont renforcés leur tissus de production: actuellement, la France, l'espagne, l'italie, qui font partie du 1er groupe se cassent la gueule et n'arrivent pas a se remplumer pour la bonne et simple raison qu'elles n'ont plus rien a vendre, point. La micro economie c'est bien, mais si ya personne pour ramener le flot de liquidité tout va s'arreter.
Nos industries se portent très bien. Arrêtons les conneries.
Il suffit de voir les résultats annuels des fleurons de notre "industrie" pour s'en rendre compte.
Par contre oui, l'outil industriel est au plus mal. Et c'est pour ça que les politiques savent qu'il faut appuyer pour aider les PME. (voir les programmes de Sarko, Hollande et Bayrou, c'était la priorité n°1).
Ensuite tu confonds plusieurs choses.
Un déficit commercial, ce n'est pas gênant. Plein de pays vivent avec sans pb.
Surtout dans le cas de la France ou 80% vient d'un pb d'approvisionnement en énergie. (mais bon, on veut sortir du nucléaire, etc...)
ça fait des décennies que la France vit avec sciemment. Elle n'occupe pas une place si haute dans la hiérarchie mondial pour rien. La France a fait le choix d'abandonné l'industrie classique pour se concentrer sur des créneaux très spécifiques: produits de luxe, aérien, ferroviaire, pétrolier, spatial et armement. (plus pharma, mais c'est un poil différent). C'est ça qui fait vivre le pays. Tant pis si on importe beaucoup du moment qu'on reste maître sur ces créneaux là.
Le déficit public, c'est plus gênant. Mais c'est un autre sujet dans lequel la part de l'industrie est assez minime.
noxrom a écrit:Ca c'est sur: en 2000 l'excedant commercial automobile de la France representait 10 milliard d'€, 9 milliard en 2005, en 2009 on arrive a un excedent quasi nul, 2011 déficit de 3,5 milliard, 2012 la prevision est d'un deficit de 7 milliards... Sachant qu'en plus tout cela a été largement surévalué avec la prime à la casse, on peux se demander comment ca se fait que certains sites n'ait pas fermé plus tot... Pendant ce temps la l'Allenagne, dont les constructeur ont des choix strategiques tournés vers le haut de gamme, enregistre un excedant de.. 100 milliard.
voir plus haut, ce n'est pas les voitures (tuture) qui constituent le gros de cet excédant.
Maintenant, pourquoi les politiques montent-ils au créneau pour gueuler sur PSA ?
Depuis 50 ans, les politiques de tout bord ont soutenu l'industrie automobile. Officiellement pour la masse d'ouvriers, officieusement pour l'argent que ça rapportait aux partis. Tous les partis.
On a même été jusqu'à nationaliser Renault quand il était dans la merde en 81. Pour le reprivatiser ensuite après l'avoir rendu attractif et performant, comme quoi. grossss connerie de ma part
Les politiques savent bien depuis 20 ans que cette industrie a terme, sans protectionnisme ne peut pas tenir en France. Le coup du modèle Allemand et des produits de luxe, il ne marchera pas car il est trop tard.
La seule solution pour un groupe français, c'est le modèle renault-nissan.
Renault a voulu jouer la version mondial, avec délocalisation. Il a perdu ses "supports" déguisés et a eu de la chance de trouver Nissan. (enfin, c'était gagnant-gagnant côté patrons ça).
Peugeot a trouvé personne (qui en voudrait d'ailleurs) et a cru pouvoir avoir à la fois le beurre et l'argent du beurre. Il a fait des promesses pour mendier le fameux prêt. Je te renvoie aux papiers d'alors, et au propos de l'ancien président. C'est pour ça que tout le monde gueule. Les patrons de Peugeot ont engrangé le prêt, fait du fric dessus, eux aussi en plus!, on assuré une fausse paix des ménages pour pouvoir se barrer tranquille ensuite.