Genug a écrit:Morti a écrit:Oui je peux comprendre l'envie de faire du pognon mais là, ça ne correspond à rien.
Autant les fac simile étaient impeccables, autant là...
D'autant moins compréhensible que -- on le rappelle... -- de son vivant Hergé a cautionné deux colorisations,
Le Lotus et
Le Sceptre...
Oui.
Et je me permettrais d'ajouter que :
- d'une part, ce travail avait été méticuleusement effectué par son équipe de coloristes habituels, Mme Baujot, la femme d'Azara, en tête ;
- et d'autre part, cette mise en couleurs de planches parues en n&b dans le Petit Vingtième puis en albums
(Lotus Bleu et Sceptre), était assez proche de celle qu'on trouve dans la série historique. Il n'y avait pas de rupture, de décalage trop ostensible. La pierre, qu'elle soit brute ou travaillée, est bien la même. On conserve la même palette. Hergé avait ainsi maintenu une cohérence avec les albums de la collection mainstream.
Il suffit de lire l'abondante littérature consacrée à Hergé pour savoir que ce dernier, dans un premier temps hostile à la couleur (c'est son éditeur qui avait fini par le convaincre, faisant valoir les progrès de la technique et des arguments commerciaux), accordait alors une grande importance à celle-ci à partir du moment où il opéra la "bascule". Des changements notables seront parfois opérés entre la prépublication dans le journal Tintin et les albums. Hergé avait ses raisons, raisons qui nous dépassent mais sur lesquelles certains tintinologues se penchent, apportant ou non des réponses aux questions qu'on peut se poser.
Féru d'ésotérisme, de second voire de troisième degré de lecture, Hergé a distillé dans ses histoires de discrètes références historiques, mythologiques, bibliques, théosophiques, maçonniques, etc..., le conduisant parfois à faire appel à un langage parallèle, inintelligible sauf aux initiés.
Aussi, le choix des couleurs ne semblait-il pas uniquement dicté par des motifs d'ordre esthétique même si ceux-ci étaient forcément pris en compte. Ce choix pouvait répondre également à d'autres nécessités dans la singulière narration hergéenne.
Un exemple fort connu est celui de l'arc-en-ciel au prisme inversé dans "es Sept boules". Hergé, malgré un courrier et des remarques répétées, a maintenu son arc que d'aucuns considèrent (en bonne logique terrienne) comme erroné là ou d'autres y voient une signification ésotérique
(un passereau que Tintin regarde, dirige habilement le regard du lecteur vers l'oiseau. Le lambda comme moi se contente alors de contempler admirativement le décor champêtre là ou un initié attentif saisit que l'auteur va utiliser la mystérieuse "langue des oiseaux", hermétique au commun.).