Jenna a écrit:Peut-être que la claque méritée qu'il s'est prise a participé à son évolution...
Sans doute, mais les témoignages abondent qui signalent qu'il n'a pas renié certaines amitiés, voire certaines prises de position. Mais je te rejoins sur ce que ce côté obscur d'Hergé ajoute à l'œuvre. Quand j'étais gamin, j'étais un peu gêné par la banalité du bonhomme, tel qu'il avait choisi de se présenter : toujours souriant, toujours modeste, jamais méchant, etc. Quand on a commencé à découvrir l'autre côté de Georges Remi (d'abord et avant tout -- rendons à Numa ce qui appartiendra toujours à Sadoul ! -- avec la version moins censurée de
Tintin et moi, puis le Sterckx et Smolderen, etc.), j'ai été un peu soulagé -- et très enthousiasmé -- de découvrir enfin un être de chair, de sang (hélas pour lui, un sang déjà corrompu) et d'os derrière la façade proprette...
Enfin, pour l'anecdote et l'approche historique comparative, on peut voir dans le tome 1 de l'Intégrale
Spirou et Fantasio une case représentant un tailleur juif, case que Franquin a eu soin de faire disparaître après la prépublication initiale, en expliquant qu'à l'époque il baignait dans un milieu, une ambiance, qui rendaient ce genre de caricature tout naturel. Sa charge était bien sûr
sensiblement moins virulente que celle à laquelle Hergé s'est livré (on n'ose pas écrire "laissé aller") dans
L'étoile mystérieuse, mais tout de même, le rapprochement est éclairant (et n'exonère personne de ses responsabilités personnelles)...