Je n'ai ni lu ni parcouru, ni même vu, le livre en question, mais il me semble que les deux approches sont recevables :
- Cette compilation balayant toute la durée de publication s'adresse à un public acceptant à l'avance cette dimension de "digest", avec ses limites. Si l'objet est bien imprimé, lisible, peu onéreux, et malgré les imperfections soulignées (absence d'un index, par exemple), ce public y trouvera son compte.
- Cette notion même de compilation hérisse le poil des connaisseurs, hostiles à la formule "digest", friands d'exhaustivité, d'approfondissement, d'inédits. Ce n'est pas le public visé par ce type d'ouvrage, à l'évidence.
Bien sûr, certaines compiles et ouvrages sur l"historique partiel du genre peuvent présenter des qualités attrayantes aux yeux des connaisseurs, il en a été ainsi dans le passé quand rares étaient les rééditions, et quasi inexistants les appareils critiques. Nous nous contentions de peu, car ce peu était supérieur au rien qui sévissait.
Aujourd'hui, nous sommes devenus bien plus exigeants, à juste titre.
Cela me remet en mémoire mon choix, il y a quelques années, et dans un domaine purement littéraire.
Je devais choisir entre une édition du Journal Littéraire de Paul Leautaud en un volume, reprenant les bonnes feuilles du Journal comme l'on dit. Ou me lancer dans l'édition complète, en 19 volumes !
Ben je me suis tapé la totale, quel bonheur !
Et je comprends tout à fait ceux qui ont fait le choix inverse, se contentant du digest de l'édition en 1 volume.
Moi, je savais que l'univers de Leautaud m'attendait, et depuis je suis preneur de tout ce qui concerne cet auteur (comme pour Hergé et quelques autres artistes).