bad wolf a écrit:Sinon, toujours mon article sur la première page du même album :
http://popanalyse.over-blog.com/article ... 55555.html
Bonne lecture.
bad wolf a écrit:Salut, un article sur les rapports entre l'art et la mort dans L'Oreille cassée :
popanalyse.over-blog.com
Sinon, toujours mon article sur la première page du même album :
http://popanalyse.over-blog.com/article ... 55555.html
Bonne lecture.
LEAUTAUD a écrit:
Ton questionnement sur la représentation du voleur du fétiche par Hergé m'a bien sûr fort intéressé. Ce mystérieux Rodrigo Tortilla qui intrigua des générations de lecteurs est-il visible dans cette première planche ?
Je me suis longtemps interrogé à son sujet, et finalement je pense avoir une hypothèse recevable :
La contradiction que tu pointes concernant le fait que l'homme à la gabardine (le supposé Rodrigo Tortilla) est montré en-dehors du musée lors de la fermeture et qu'il soit ensuite indiqué qu'il n'y a pas eu d'effraction pendant la nuit du vol semble exclure ce personnage à la gabardine comme voleur du fétiche, alors que Hergé le montre bien à la dernière case en train de voler le fétiche.
Et bien en fait, non, c'est bien lui le voleur ! Pourquoi ?
Parce qu'il y a DEUX voleurs, et que le deuxième, resté caché dans le musée, a réouvert à son complice la porte du Musée, en dévérouillant manuellement les éventuelles protections et en usant d'une fausse clé où d'un double dérobé dans le musée qu'il a pu fouiller tranquillement puisqu'il y est seul.
Qui peut bien être ce mystérieux voleur caché dans le Musée ? Je suis parvenu à l'identifier, c'est ...le Consul de Poldévie !!( le premier qui l'a reconnu comme Consul de Poldévie est Didier Quella-Guyot, je crois). Oui, car le personnage à barbe noire qui entre dans le musée dans la première case n'en est pas ressorti. Et pour moi, aucun doute, c'est le véritable Rodrigo Tortilla, alias le Consul de Poldévie, ce mystérieux opiomane armé que nous découvrons des années auparavant dans le Lotus Bleu.
Il est l'initiateur du forfait, en bon aventurier à l'affût d'un gros coup, et il va s'adjoindre, comme je vais l'exposer plus loin, les services d'un "artiste" qui, chapeauté par Tortilla, ne se trompera pas sur l'objet a dérober parmi les milliers d'objets du Musée. Le binôme réussit parfaitement l'affaire. Il y a là une logique toute hergéenne.
Rodrigo Tortilla a donc un complice (l'homme à la gabardine), qui ne peut être que...le sculpteur Balthazar, payé par Tortilla pour reproduire ensuite un faux fétiche, et qu'il réduira au silence ("Rodrigo Tortilla tu m'as tué !"). Pourquoi l'élimine t-il ? Parce qu'il n'est plus d'aucune utilité, son faux fétiche ayant pris la place du véritable au Musée, conformément au plan de Tortilla, la tête pensante.Remarquons que L'Oreille cassée est un des albums les plus violents de Hergé, celui où beaucoup de protagonistes sont assassinés ou disparaissent, la liste est longue.
Ensuite, nous retrouvons Tortilla à bord du transatlantique Ville-de-Lyon, où traqué par les deux assassins Ramon Bada et Alonso Perez il finira matraqué dans une sombre coursive puis jeté à l'eau...
Le psychiatre Serge Tisseron a écris qu'enfant il a longtemps cherché la figure de l'invisible Tortilla, ajoutant qu'il avait fini par le reconnaître dans un des passagers du Ville-de-Lyon...je suis d'accord avec son hypothèse, mais autant je suis certain d'avoir reconnu Tortilla lorsqu'il pénêtre dans le Musée, autant il est ardu de l'identifier sur le Ville-de-Lyon...peut-être, ayant taillé et teint en blanc sa barbe est-il ce personnage que Perez et Bada prennent pour Tintin déguisé en cherchant à lui arracher sa barbe qu'ils estiment (à tort) fausse...
J'estime donc que Hergé a réussi ce tour de force de dessiner sans les nommer, dés la première planche, les deux personnages "invisibles" de son histoire !!!
Cette aventure de Tintin est en fait une des plus complexes de toute l'oeuvre, ne serait-ce qu'avec ce fétiche après lequel tout le monde courre en Amérique du Sud alors qu'il n'a pas quitté l'Europe, et ces personnages si importants dans l'intrigue mais que Hergé ne dessine jamais en les nommant (Tortilla et Balthazar). Oui, décidemment, une grande histoire hitchkockienne avec un beau Mac-Guffin (le fétiche prétexte)
Je soumets mon hypothèse à votre sagacité, amis de Tintin, n'hésitez pas à la tailler en pièces ou à la conforter !
LEAUTAUD a écrit:Je ne sais pas si un autre auteur de bande dessinée bénéficie d'un appareil critique et de recherches à la mesure de ce qui est fait pour Hergé ( pour la francophonie, non, pour les auteurs de comics ou mangas...).
Cette production est malgré tout classique en littérature, il suffit de citer Céline ou Stendhal.
Mais parfois c'est l'auteur lui-même qui prolonge son oeuvre, comme le fait actuellement Art Spiegelmann de façon magistrale et approfondie (son "MetaMaus" est extraordinaire).
Comment ont-ils fait pour la version française ? Le DVD a-t-il été adapté, francisé ?LEAUTAUD a écrit:(son "MetaMaus" est extraordinaire).
zourbi le grec a écrit:Je suis vraiment fasciné par les tintinophiles qui passent littéralement l'oeuvre et la vie de Hergé au microscope
Une question naïve : existe-il un auteur de bd dans un autre pays (USA, Japon, ...) qui fasse l'objet d'un tel culte car j'ai du mal à l'imaginer ?
LEAUTAUD a écrit:bad wolf a écrit:Sinon, toujours mon article sur la première page du même album :
http://popanalyse.over-blog.com/article ... 55555.html
Bonne lecture.
Plaisante analyse de cette première page de l'Oreille Cassée !
Ton questionnement sur la représentation du voleur du fétiche par Hergé m'a bien sûr fort intéressé. Ce mystérieux Rodrigo Tortilla qui intrigua des générations de lecteurs est-il visible dans cette première planche ?
Je me suis longtemps interrogé à son sujet, et finalement je pense avoir une hypothèse recevable :
La contradiction que tu pointes concernant le fait que l'homme à la gabardine (le supposé Rodrigo Tortilla) est montré en-dehors du musée lors de la fermeture et qu'il soit ensuite indiqué qu'il n'y a pas eu d'effraction pendant la nuit du vol semble exclure ce personnage à la gabardine comme voleur du fétiche, alors que Hergé le montre bien à la dernière case en train de voler le fétiche.
Et bien en fait, non, c'est bien lui le voleur ! Pourquoi ?
Parce qu'il y a DEUX voleurs, et que le deuxième, resté caché dans le musée, a réouvert à son complice la porte du Musée, en dévérouillant manuellement les éventuelles protections et en usant d'une fausse clé où d'un double dérobé dans le musée qu'il a pu fouiller tranquillement puisqu'il y est seul.
Qui peut bien être ce mystérieux voleur caché dans le Musée ? Je suis parvenu à l'identifier, c'est ...le Consul de Poldévie !!( le premier qui l'a reconnu comme Consul de Poldévie est Didier Quella-Guyot, je crois). Oui, car le personnage à barbe noire qui entre dans le musée dans la première case n'en est pas ressorti. Et pour moi, aucun doute, c'est le véritable Rodrigo Tortilla, alias le Consul de Poldévie, ce mystérieux opiomane armé que nous découvrons des années auparavant dans le Lotus Bleu.
Il est l'initiateur du forfait, en bon aventurier à l'affût d'un gros coup, et il va s'adjoindre, comme je vais l'exposer plus loin, les services d'un "artiste" qui, chapeauté par Tortilla, ne se trompera pas sur l'objet a dérober parmi les milliers d'objets du Musée. Le binôme réussit parfaitement l'affaire. Il y a là une logique toute hergéenne.
Rodrigo Tortilla a donc un complice (l'homme à la gabardine), qui ne peut être que...le sculpteur Balthazar, payé par Tortilla pour reproduire ensuite un faux fétiche, et qu'il réduira au silence ("Rodrigo Tortilla tu m'as tué !"). Pourquoi l'élimine t-il ? Parce qu'il n'est plus d'aucune utilité, son faux fétiche ayant pris la place du véritable au Musée, conformément au plan de Tortilla, la tête pensante.Remarquons que L'Oreille cassée est un des albums les plus violents de Hergé, celui où beaucoup de protagonistes sont assassinés ou disparaissent, la liste est longue.
Ensuite, nous retrouvons Tortilla à bord du transatlantique Ville-de-Lyon, où traqué par les deux assassins Ramon Bada et Alonso Perez il finira matraqué dans une sombre coursive puis jeté à l'eau...
Le psychiatre Serge Tisseron a écris qu'enfant il a longtemps cherché la figure de l'invisible Tortilla, ajoutant qu'il avait fini par le reconnaître dans un des passagers du Ville-de-Lyon...je suis d'accord avec son hypothèse, mais autant je suis certain d'avoir reconnu Tortilla lorsqu'il pénêtre dans le Musée, autant il est ardu de l'identifier sur le Ville-de-Lyon...peut-être, ayant taillé et teint en blanc sa barbe est-il ce personnage que Perez et Bada prennent pour Tintin déguisé en cherchant à lui arracher sa barbe qu'ils estiment (à tort) fausse...
J'estime donc que Hergé a réussi ce tour de force de dessiner sans les nommer, dés la première planche, les deux personnages "invisibles" de son histoire !!!
Cette aventure de Tintin est en fait une des plus complexes de toute l'oeuvre, ne serait-ce qu'avec ce fétiche après lequel tout le monde courre en Amérique du Sud alors qu'il n'a pas quitté l'Europe, et ces personnages si importants dans l'intrigue mais que Hergé ne dessine jamais en les nommant (Tortilla et Balthazar). Oui, décidemment, une grande histoire hitchkockienne avec un beau Mac-Guffin (le fétiche prétexte)
Je soumets mon hypothèse à votre sagacité, amis de Tintin, n'hésitez pas à la tailler en pièces ou à la conforter !
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