Charlus a écrit:C'est marrant, ce sur quoi on ne se retrouve pas, c'est sur notre vision de l'Amérique. Pour moi, toutes ces amériques que tu énnonces, c'est bien le même pays... avec des menaces qui ont évoluées.
La France de l'après-guerre et des tickets de rationnement n'est pas la France du début des Trente Glorieuses, qui n'est pas la France de la guerre d'Algérie, qui n'est pas la France des chocs pétroliers… Pas le même "air du temps", pas la même mentalité, pas la même vision du monde et de l'avenir…
D'un point de vue éditorial, la France de l'après-guerre n'est pas la France de la loi de 1949 qui n'est pas la France de mai 1968 (ce qui n'a pas été sans incidence sur la BD, l'édition)…
Quand on parle de "la France de de Gaulle", on pense à quelque chose, on sait que ce n'est pas pareil qu'aujourd'hui…
Et là, si tu regardes Spirou, et que tu compares celui de Rob-Vel, celui de Jigé, le Spirou design, moderniste et style atome de Franquin, le Spirou post-moderne de Tome & Janry, le Spirou de la mondialisation de Morvan et Munuera, le Spirou anti-libéral de Vehlmann et Yoann, tu vois que le personnage est toujours là, mais qu'il évolue avec son époque, son "air du temps", ses contraintes éditoriales. Et que, justement, depuis Tome & Janry, il y a un travail sur le patrimoine, mais également sur la mise en cohérence de versions parfois difficilement compatibles. Le reboot de Morvan s'incrit dans cette logique, le jeu sur l'image (le costume dans le premier album, le rachat dans le tout dernier) chez Vehlmann, c'est un peu pareil. Spirou, actuellement, entretient tant dans la forme que dans l'intention une parenté évidente avec les héros de feuilleton BD américains.
Mais tu peux songer à James Bond, aussi.
Charlus a écrit:Mais Batman, il a beaucoup plus de sens dans un pays qui est à la fois ultra libéral et individualiste, et extrêmement attaché à la légalité, la démocratie. C'est aux limites de ce système qu'il existe le mieux.
Là, entièrement d'accord.
Mais justement, Morrison, en recentrant sur cet aspect (voir les rapports au statut légal et à la police dans les derniers épisodes de Batman Incorporated), n'hésite pas non plus à évoquer les choses plus folkloriques (Zur En Arrh, là encore, mais pas que…). C'est par ce contraste qu'il définit Batman comme archétypal.
Jim






).
ce type s'est entraîné à devenir scénariste en volant des bonbons à des bébés, c'est pas possible autrement) (ou alors il faut comprendre que c'est le futur qu'on a vu dans le T.1, Batman #666 ???
),
),
) (dessinée par Yannick Paquette), on se dit qu'on va avoir droit à un point de vue très occidental et un peu hautain où va se moquer des super-vilains de série japonaise en costume ridicule et du hentai à tentacules ... et Morrison prend tout ça et l'intègre avec autant de "sérieux" et de respect qu'il le fait pour les autres éléments de la mythologie Batman. Et de conclure tout ça par une case reprenant la composition célèbre du serment prêté par Robin à sa première apparition en 1940. Encore une fois, respect. 






