Xavier Guilbert a écrit:cronos59 a écrit:... c'est rarement la ou on trouvera les dessins les plus travaillés ...
Ah, le bon argument du dessin "travaillé", ou "soigné"... celui qui sous-entendrait que, parce que tel ou tel auteur a un style plus lâché, ou ne dessine pas ses cases à la règle, il y passerait moins de temps et serait donc, au final, moins méritant que les tenants de la "bonne bande dessinée". (il y a, il me semble, tout un édito de dBD signé Filippini qui exprime exactement cela)
C'est amusant, parce que c'est exactement le genre de critique que l'on pouvait entendre dans le milieu de l'art à la fin du XIXe siècle, tout d'abord autour des Impressionnistes, puis des Fauves, et puis... etc., discours qui s'est aujourd'hui cristallisé autour de l'Art Contemporain ("mais c'est du foutage de gueule, ma bonne dame, mon gamin de cinq ans pourrait le faire"). Il faut croire que le lecteur de bande dessinée a (au moins) entre cinquante et cent ans de retard sur son siècle.
Ouais fin ce serait sympa d'éviter de me preter des propos qui ne sont pas les miens. Travaillé ça veut dire travaillé, pas propre, pas académique, pas mainstream, pas indé, travaillé ça veut dire travaillé. Y'a pas de sectarisme la dedans.
Le Sprinteur qui toute l'année s'échine a forger son physique, à analyser sa gestuelle, à répéter ses mouvements, au moment de péter le record du monde il livre une presta travaillée, il a pas juste mis 9 secs pour en arriver la ou il est, bah c'est pareil en dessin, le mec qui a bossé son truc ça se voit au finish et force est de constater que tout le monde n'est pas Picasso.
Les pénibles qui voient le mal partout ça me fatigue.