Gaston Lagaffe revient finalement en 2023… sans Franquin !?

[heliogabalus]

Message précédent :

Y a pas de mal : c'est que de la bd, mais j'ai l'impression que certains arguments s'apparentent à de la méconnaissance, ou plus sûrement à de la mauvaise foi. Par exemple, concernant la maquette : les couvertures des dernières éditions figurent en début d'album, et on peut aisément constater, sans être spécialiste, que ce tome 22 ne s'inscrit pas dans l'exacte continuité de ses prédécesseurs. De plus, après une si longue absence et un procès, bcp de gens doivent avoir un minimum d'infos sur ce retour.

L'album 22 devait sortir l'année dernière et il semblerait qu'une maquette à l'ancienne, pour tous les albums, était également prévue.
Je ne sais pas si les albums sont imprimés et stockés quelque part mais :

[scubby]

Le père Franquin, tout là-haut sur son nuage, doit bien se marrer à voir ce combat de vieux coqs androposés s'entre-tuer pour un simple album de divertissement... S'il avait su le cours des événements, peut-être aurait-il encore introduit davantage de flou dans ses volontés !

Chouette moment de lecture pour ma part, avent de le ranger à côté des autres tomes.

[kobaia]

J'avais lu 2-3 gags dans Spirou, que j'avais trouvés plutôt pas mal, même si Delaf n'est pas Franquin.
C'est donc avec un a priori très positif que j'ai commencé la lecture de l'album. Et plus j'ai avancé dans la lecture, plus j'ai fait la gueule.

C'est ancré dans les années 60. Même pas les 70's, les années 60. Mais avec un vocabulaire d'aujourd'hui. Les dialogues sont mal écrits et sonnent faux. J'avais l'impression de lire Facebook ou Twitter, c'est dire.

Le dessin est plutôt bon, mais c'est beaucoup moins élastique que Franquin. Ca manque de vie. Et j'ai trouvé Lebrac complètement raté. Mention spéciale à Mamzelle Jeanne, plutôt réussie.

Les gags : certains sont très bien trouvés, ceux qui utilisent la fibre écolo de Gaston dans un contexte actuel, et c'est dommage que Delaf n'ait pas situé l'univers de SON Gaston dans les années 2020. Tous les gags sur Franquin par contre sont d'une nullité crasse. On sent la volonté d'un hommage, mais c'est mal fait. La fin est poussive, malaisante et je n'en pouvais plus.

[Révéler] Spoiler:

Toute la fin, avec les pages perdues, mais retrouvées, et recopiées, et reperdues, et re-retrouvées, et en fait... pas perdues... C'est long, c'est chiant, c'est de la mise en abyme du travail de Delaf complètement ratée

Je n'achèterai donc pas le tome 23. Si tome 23 il y a.

DIsclaimer : à chaque avis positif ou négatif ci-dessus, lire "Je pense que/Je trouve que/A mon avis".

[arnaze]

C’est vrai que les quelques pages de la fin sont assez poussives, mais l’ensemble m’a plu.
Les différences avec Franquin:
- le langage actuel je me casse etc..
- c’est souvent surspeedé, actions et personnages
- l’absence de sensibilité de Gaston.

[Mr Degryse]

C’est vrai que les quelques pages de la fin sont assez poussives, mais l’ensemble m’a plu.

C'est bizarre car je trouve que c'est ce qui apporte une originalité bienvenue dans cet album. Une touche personnelle de Delaf.

[pabelbaba]

L'un n'empêche pas l'autre.

[Diddu]

J'ai lu cet album a mon tour, après avoir découvert semaine après semaine les gags publiés dans le journal (grosso modo, une petite moitié de l'album pré-publié à ce jour)

J'ai trouvé que le tout fonctionne bien, très bien même.
J'avais un à priori très positif sur le principe des dernières pages avec des gags feuilletonnants, Delaf excellant dans le domaine avec les nombrils.
Force est de constater que sur Gaston, ça marche ... beaucoup moins bien.
D'abord sur l'histoire développée, pas vraiment intéressante à suivre.
Mais surtout, c'est le caractère des personnages qui n'est plus du tout en accord avec la série.
C'est bien simple, je ne reconnais plus personne, à commencer par Gaston qui est normalement un hyper-sensible.
Et puis quel langage....

En revanche, j'ai trouvé sympa que les nouveaux gags (objets) de l'album soient ré-employés, et à bon escient, dans cette dernière partie.

Bref, l'album à la finale est sympathique, et très loin d'être un désastre.
Je le relirai avec plaisir, mais l'esprit Gaston bien présent disparait dans ces dernières pages, à mon grand regret.
Le type d'humour employé dans cette dernière partie n'est pas celui de Franquin / Gaston.

[Noldi]

Hello,

De mon côté, et étant un immense fan de Franquin, (l'un empêche pas l'autre), j'ai passé un excellent moment à la lecture de cette BD. Je trouve qu'il y a même de nouvelles pistes à creuser avec certains personnages secondaires récurrents.

Certains gags sont en dessous et d'autres m'ont vraiment fait marrer. Mais je me rappelle également que du temps du "Maître", tout n'était pas non plus incroyable !

Bref, c'est peut-être une madeleine de Proust vu mon âge, mais j'ai eu un réel plaisir à replonger dans cette ancienne période de la rédaction de Spirou. Et pour moi, le clien d'oeil à Franquin était bien trouvé !

Voilà, je laisse à d'autres le soin de se positionner "pour" ou "contre".

[han_solo]

J'ai trouvé que le tout fonctionne bien, très bien même.
J'avais un à priori très positif sur le principe des dernières pages avec des gags feuilletonnants, Delaf excellant dans le domaine avec les nombrils.

Sur les Nombrils, Delaf etait essentiellement dessinateur.
Il participait a la marge a la construction du scénario.

Mais la publicité pour la série Les Nombrils a la fin de l'album laisse entrevoir une possible suite (même si j'ai du mal a imaginer qu'il envisage de retravailler avec Dubuc ...)

[Anathème]

[Remember]

Album acheté hier et lu ce soir.
C'est excellent, les mauvaises langues qui mauvaiselanguaient depuis un an et demi se tairont peut-être (ou seront de mauvaise foi, profitant de l'argument "j'ai pas lu mais je n'en pense pas moins" ... ce qui est dommage, y'a vos portraits en planche 36).
J'ai seulement un peu moins apprécié la petite histoire finale, moins dans le ton.

oui la petite histoire finale est moins dans le ton, mais je dirai que c'est plus un hommage de delaf a Franquin qui est fait ici, une note d'intention. Je trouve que c'est finalement bienvenue pour un tome de reprise. mais on a perdu un peu la dynamique des 2 premiers tiers de l'album. Il ne faudrait pas que pour le tome 23, si tome 23 il y aura, delaf abuse de ce procédé.

Sinon, du spirou et fantasio par delaf, je signe tout de suite

[SylvainC]

Dans les planches "autonomes", il y en a plusieurs que j'ai trouvé amusantes. En revanche, la séquence "à suivre" ne m'a pas plu du tout. Chaque page est censée fonctionner comme un gag individuel et l'objectif n'est pas atteint. Sans être opposé à la reprise, la référence explicite à Franquin, avec Lebrac qui s'efforce de reproduire son style, m'a tout de même mis un peu mal à l'aise. Et ce n'était pas intéressant.Poussif, oui, comme si le seul fait de montrer les personnages ivres faisait un gag.

[lusabets]

( ... )
Mais surtout, c'est le caractère des personnages qui n'est plus du tout en accord avec la série.
C'est bien simple, je ne reconnais plus personne, à commencer par Gaston qui est normalement un hyper-sensible.
Et puis quel langage....
( ... ) mais l'esprit Gaston bien présent disparait dans ces dernières pages, à mon grand regret.
Le type d'humour employé dans cette dernière partie n'est pas celui de Franquin / Gaston.

En somme, c'est un Gaston vu par Delaf.
Mettre cet album à la suite de la série des Gaston n'a donc pas de sens.

[Diddu]

En ce qui me concerne, ces questions de numérotation, série principale ou non m'indiffèrent totalement.

En ce qui concerne l'esprit de cet album, les 2 premiers tiers sont bien dans le ton des albums par Franquin.
C'est vraiment les planches de l'histoire finale à suivre qui présentent un ton assez différent du reste.
Le principe de gags à suivre me plait pourtant assez bien.
C'est le type d'humour employé, le langage utilisé et le caractère des personnages que je ne retrouve plus.
C'est là que ce situe ma principale relative déception.
Et c'est même à mon assez grand regret, car je trouve la reprise plutôt réussie et réjouissante.

J'aurai aimé ne dire que du bien de cet album, mais l’honnêteté m'oblige à souligner ce détail.

[Keorl]

J'ai aussi remarqué, comme Kobaia et Arnaze, le langage moderne qui ne correspond très probablement pas au parler de l'époque (années 60 ou 70, je ne sais pas bien faire la différence dans un Gaston).
Et puis je me suis dit : et pourquoi pas. L'époque est certes figée dans le passé, mais l'album s'adresse à des lecteurs de 2023. Les œuvres qui respectent scrupuleusement l'idiome d'une époque différente de la leur ne sont pas si courantes. En BD comme au cinéma, on utilise généralement le français moderne. Même quand on veut faire moyenâgeux, on se contente de quelques éléments de langage (exception notable pour Extra Muros, dont certaines pages ne se lisent qu'avec un dico d'ancien français).

[arnaze]

J'ai aussi remarqué, comme Kobaia et Arnaze, le langage moderne qui ne correspond très probablement pas au parler de l'époque (années 60 ou 70, je ne sais pas bien faire la différence dans un Gaston).
Et puis je me suis dit : et pourquoi pas. L'époque est certes figée dans le passé, mais l'album s'adresse à des lecteurs de 2023.

Je ne suis pas d'accord avec ça. Si on est dans les années 60, on ne dit pas je me casse ou alors pourquoi pas donner à Gaston un portable ?
Vous imaginez Blake disant à Mortimer : cassons-nous, old chap ?

[Anthonybd]

L'avis de Hugues Dayez :

https://www.rtbf.be/article/le-nouvel-a ... z-11291646

Donc pour le dessin, c’est effectivement une sorte d’imitation servile. Selon Hugues, c’est rigoureusement sans intérêt, mais rassure le client lambda.

Et pour ce qui est des célèbres gags de Gaston, notre critique exprime également ses réserves. "Delaf a choisi de figer Gaston graphiquement et dans l’univers des années 70. Or, c’est un personnage qui a été terriblement évolutif. Au départ, c’était un type qui fumait et qui avait tous les défauts et une grosse voiture qui polluait. Puis à la fin, il est devenu militant écolo, doux rêveur qui déteste la société de consommation. Le personnage a évolué avec l’évolution personnelle de l’auteur : Franquin. Au départ, il était fan de voitures et puis il a été antipollution et donc son personnage en était le reflet figé dans les années 60. Delaf s’ouvre une fenêtre de création extrêmement réduite, parce que d’abord il rend le personnage ringard, et puis en plus, il fait des variations autour de gags qui ont été déjà faits".

[Diddu]

Heureusement qu'on a des journalistes qui sont là pour nous dire ce qu'on doit penser

[arnaze]

Hugues Dayez est un excellent critique ciné, mais un très mauvais critique BD, bourré de préjugés.

[Ocatarinetabelatchixtchix]

L'avis de Hugues Dayez :

Et pour ce qui est des célèbres gags de Gaston, notre critique exprime également ses réserves. "Delaf a choisi de figer Gaston graphiquement et dans l’univers des années 70. Or, c’est un personnage qui a été terriblement évolutif. Au départ, c’était un type qui fumait et qui avait tous les défauts et une grosse voiture qui polluait. Puis à la fin, il est devenu militant écolo, doux rêveur qui déteste la société de consommation. Le personnage a évolué avec l’évolution personnelle de l’auteur : Franquin. Au départ, il était fan de voitures et puis il a été antipollution et donc son personnage en était le reflet figé dans les années 60. Delaf s’ouvre une fenêtre de création extrêmement réduite, parce que d’abord il rend le personnage ringard, et puis en plus, il fait des variations autour de gags qui ont été déjà faits".

On a surtout la preuve qu'Hugues Dayez ne connait pas bien l'univers de Gaston car ce dernier ne s'est jamais débarrassé de sa voiture polluante toujours bien présente dans les derniers gags de Franquin.

[BDbilos]

L'avis de Hugues Dayez :

On a surtout la preuve qu'Hugues Dayez ne connait pas bien l'univers de Gaston car ce dernier ne s'est jamais débarrassé de sa voiture polluante toujours bien présente dans les derniers gags de Franquin.

Gaston se rendant compte qu'il polluait, cela a d'ailleurs donné lieu à de très bons gags (le ballon ! )