de jolan » 31/01/2014 07:12
Jean GABIN
Les Gaietés de l'escadron de Maurice Tourneur - 2/20
Un film ennuyeux avec Gabin, Fernandel et Raimu.
La Grande Illusion de Jean Renoir - 12/20 ( la dernière partie rabaissant ma note )
Alors je l'avais déjà vu, mais j'en avais un souvenir très différent, il ne me restait que les scènes avec Von Stroheim, que je croyais beaucoup plus sombres qu'elles ne sont. Car c'est un film essentiellement pacifiste, où les nazis sont très humains et amicaux. Le contexte est étrange d'ailleurs : c'est un film sensé se passer en 1916, la paix devrait être éternelle après un tel massacre, mais nous sommes quand même à la veille de la seconde guerre mondiale, il y a donc l'ombre de Hitler quelque part, une sorte de pressentiment, de mise en garde, ne serait-ce que dans la gestation du film ( avec la séquence de l'autodafé aussi, et l’évocation de l’antisémitisme ). Bon, le film en lui-même maintenant.
Nous avons là un film en trois parties très inégales. La première se déroule dans un camp allemand, où une poignée de prisonniers français cherche à s'évader. On y voit un Gabin première période, plus joyeux et vulnérable, plus insolent et plus humain que ses rôles des années fin 50-60, un Carette qui nous fait du Chaplin, et un Fresnay en aristocrate très strict mais lucide : "d'un côté des enfants qui jouent aux soldats, et de l'autre des soldats qui jouent comme des enfants", "un camp de prisonniers ça sert à s'évader".
La seconde se déroule au château du haut-Koenigsburg, où "rien ne pousse", si ce n'est la fraternité des hommes reclus, prisonniers ou allemands, notamment entre Fresnay et Von Stroheim, issus du même milieu et très respectueux l'un envers l'autre ( "même en temps de guerre les combattants peuvent rester des hommes" ), voire admiratifs. C'est la partie la plus intéressante, là où se trouvent les meilleurs dialogues, les véritables propos du film, sur la différence entre les êtres ( "les gants, le tabac, tout nous sépare", « mais enfin vous ne pouvez rien faire comme tout le monde : dix huit mois qu’on est ensemble et on se dit encore vous », « Boeldieu ? Je l’aime bien, mais c’est pas la même éducation, il y a un mur entre nous » ), les nationalités ( "Les frontières sont une invention des hommes, la nature s’en fout" ), les classes sociales ("chacun mourrait de sa maladie de classe si nous n'avions la guerre pour réconcilier tous les microbes" ). Ces "grandes illusions", qui séparent davantage les membres d'une même armée que les deux armées elles-mêmes. La plus grande illusion étant la guerre, que l'on ne voit à aucun moment. Le film est comme en retrait du temps, de la vie et de la mort. Sauf dans cette partie, où Fresnay se sacrifie pour ses compagnons, tué par devoir et par discipline par Von Stroheim, qui illustre bien le "nazi" à venir, droit et rigide, avec sa minerve.
Puis vient la troisième et dernière partie, la cavale de Maréchal ( Gabin ) et de Rosenthal ( qu'il traite de "sale juif", propos qu'on ne reverra pas après la guerre à venir ). Je trouve cette partie un peu inutile et trop longue. Il y a certes une histoire d'amour en devenir ( avec la seule scène d'amour escamotée aussi sec ), puis la liberté, dernière illusion, puisqu’il faudra repartir se battre. Mais ça finit un peu trop brutalement, en eau de boudin.
Un beau plaidoyer, avec une réalisation sommaire ( faut pas faire trop attention aux ombres de caméra et aux décors intérieurs plus que dépouillés ), mais un discours pacifiste et humaniste bien servi. J'aurais aimé plus de situations au château, entre Fresnay et Von Stroheim, comme dans mon souvenir, et pour renforcer encore la thèse du film. Mais, même si ça a beaucoup vieilli et qu’on a vu ça cent fois depuis, c’est un beau film.
PS : Je ne connais pas l’œuvre de Pindare, donc je ne sais pas ce que signifie son emploi ici.
Gueule d'amour de Jean Grémillon - 12/20
J'avais beaucoup aimé ce film. Il résume à lui seul les rôles romantiques de Gabin jusqu'aux années 50.
Le Quai des brumes de Marcel Carné - 12/20
Un très beau film poétique et romantique. Ca a été longtemps un de mes films de chevet, quand j'étais ado.
La Bête humaine de Jean Renoir - ?/20
Me souviens plus trop.
Le jour se lève de Marcel Carné - 9/20
Pas mon Carné préféré, mais c'est pas mal quand même.
Remorques de Jean Grémillon - 10/20
Un beau drame romantique. Il y avait de beaux drames romantiques à cette époque.
Martin Roumagnac de Georges Lacombe - 12/20
Un beau drame romantique, d'après un roman de Pierre-René Wolf, un journaliste rouennais qui dirigea le Paris-Normandie de 1945 à 1972. Un film « classique », mais au sens qualitatif. Et l'occasion de voir l'amour de Dietrich et Gabin.
Le Plaisir (segment La Maison Tellier) de Max Ophüls - 9/20
C’est charmant et bien réalisé. C’est dommage qu’il y ait trois sketches aussi inégaux, mais l’ensemble se tient néanmoins. Et ça permet de finir sur cette phrase « le bonheur n’est pas gai ». Le plus marquant reste la réalisation, très ambitieuse et par conséquent trop visible ( Il aurait quand même pu se passer de plans par trop alambiqués et souvent un peu cahotants. Mais certains sont intéressants, comme le plan d’ouverture de La Maison Tellier )
Touchez pas au grisbi de Jacques Becker - 10/20
Le film qui a initié la seconde carrière de Gabin ( les cheveux teints, c'est Gélin qui était prévu ), et qui a lancé celle de Ventura. Un classique du film noir des années 50 : une réalisation sobre, et des scènes réalistes ( le repas aux biscottes ), où la psychologie et l'ambiance priment sur l'action, secondaire. Un thème à l'harmonica, un peu comme dans les futurs Melville. Et, au début, une narration en voix-off, à l'américaine, qui donne le ton, et qui change un peu de l'habituel puisqu'elle illustre les pensées sur le moment, pas en ellipse ou en explications de texte. Dix ans plus tard, ce film et ses successeurs, avec leurs expressions de la rue et des truands, seront pastichés par la clique à Lautner. Un classique donc, un film de genre réussi, mais il manque quand même un truc, une histoire d'amour sans doute ( l'histoire avec Jeanne Moreau est plus qu'anecdotique ).
Razzia sur la chnouf de Henri Decoin - 9/20
Un bon vieux gros polar à la française, avec un Gabin impérial, séducteur de demoiselles, et un Ventura venturesque, déjà imposant en porte-gachette. Mais ça ressemble trop à "Touchez pas au grisbi"
Chiens perdus sans collier de Jean Delannoy - 8/20
Gabin en juge pour enfants, et l'histoire croisée de trois enfants de l'Assistance. Un bon petit drame réaliste.
Gas-oil de Gilles Grangier - 8/20
Un petit film sympathique.
Voici le temps des assassins de Julien Duvivier - 12/20
Un bon scénario et une Danièle Delorme étonnante en garce à deux visages. Ce sourire qu'elle a lorsqu'elle tue le jeune Gérard, le chien qui s'allonge contre le cadavre de son maître... puis qui reconnait la meurtrière... Un film que j'ai plaisir à revoir à chaque fois.
Le Sang à la tête de Gilles Grangier - 7/20
Certainement pas le meilleur film d'après Simenon, ni sans doute le meilleur Simenon, mais un petit film sympathique, qui campe une certaine époque et certaines valeurs, certaines traditions, et leurs fissures.
La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara - 7/20
C'est plaisant, un peu court, surtout la fin, mais c'est plaisant. Il y avait quand même moyen d'aller un peu plus loin dans l'histoire je pense.
Le Cas du docteur Laurent de Jean-Paul Le Chanois - 8/20
Un film sur la libération des femmes, notamment sur l'accouchement sans douleur, introduit par Gabin dans un village perdu des Alpes. Finalement, chacune des villageoises finit par s'émanciper du poids des traditions.
Le rouge est mis de Gilles Grangier - 8/20
Un bon petit film de gangsters, avec encore Gabin et Ventura, mais aussi Paul Frankeur, Marcel Bozuffi et Annie Girardot, qui cause la perte de tout ce petit monde malgré elle.
Les Misérables de Jean-Paul Le Chanois - 10/20
Une très belle version.
Maigret tend un piège de Jean Delannoy - 9/20
Un bon petit film avec Gabin, pantouflard, Annie Girardot très bien, et Jean Desailly en bébé à sa maman. Une sorte de prémisse à "Garde à vue".
Le Désordre et la Nuit de Gilles Grangier - 12/20
Un bon polar des années 50 avec son Paris nocturne et son ambiance dépravée, son intrigue à deux sous et son histoire d'amour improbable.
En cas de malheur de Claude Autant-Lara - 2/20
Avec Gabin et Bardot - j'ignorais qu'ils avaient joué ensemble. Bon, on a là un scénario ( d'après Simenon ) très vide, et un film totalement inutile, raté, chiant. Rien à garder. Bardot est insupportable, cela dit très convaincante malgré elle en garce idiote. On a envie de la baffer. A la fin elle se fait trucider. Bien fait pour sa face.
Les Grandes Familles de Denys de La Patellière - 7/20
Les affres d'une grande famille imaginaire, entre petites rancoeurs et magouilles financières, bref, quand l'argent empêche le bonheur et pousse à réduire l'autre.
Archimède le clochard de Gilles Grangier - 8/20
De bons dialogues truculents d'Audiard, un personnage cynique à souhait.
Maigret et l'affaire Saint-Fiacre de Jean Delannoy - 11/20
Un très bon cru. Quelques mouvements de caméra incongrus, mais l'ensemble est d'une facture classique parfaite, et l'enquête est bien menée, avec son lot de personnages et de dialogues finement ciselés.
Rue des prairies de Denys de La Patellière - 7/20
Un petit film agréable, avec plein de comédiens de la bande à Gabin, et des petits jeunes qu'on reverra par la suite ( Claude Brasseur, Roger Dumas, Marie-José Nat ). Mais pas grand chose à se mettre sous la dent, ni dans l'intrigue, ni dans les dialogues.
Le Baron de l'écluse de Jean Delannoy - 9/20
Un bon condensé du Gabin de cette période.
Les Vieux de la vieille de Gilles Grangier - 14/20
Bon, j'adore ce film. Les dialogues, les trois compères, c'est un peu idiot mais je ne m'en lasse pas.
Le Président d' Henri Verneuil - 14/20
Un très bon film, avec un bon Gabin et un bon Bernard Blier. La trame est bien construite, avec les flahs-backs et la continuité du discours. Réalisation très classique. A noter le très beau travail de Louis Page au cadre.
Le Cave se rebiffe de Gilles Grangier - 8/20
Un polar semi-comédie sympathique.
Un Singe en hiver de Henri Verneuil - 14/20
C'est drôle, loufoque, tendre, émouvant, parfaitement dialogué, joué ( la rencontre de deux monstres ) et réalisé, bref, un grand moment de cinéma dont je ne me lasse pas.
Le Gentleman d'Epsom de Gilles Grangier - 3/20
Je me suis ennuyé tout le long de ce film sur un prétendu champion des pronostics hippiques qui retrouve son vieil amour. Enfin, cette séquence était sympa, mais tout le reste du film est d'un ennui mortel.
Mélodie en sous-sol de Henri Verneuil - 10/20
Un bon polar.
Maigret voit rouge de Gilles Grangier - 8/20
Un bon petit polar.
Monsieur de Jean-Paul Le Chanois - 5/20
Une adaptation d'une pièce. En fait, le début est intéressant, il pourrait y avoir un grand polar sur l'idée de départ, mais on arrive très vite dans un film totalement différent, dans la maison de Philippe Noiret, et ça devient très quelconque, voire un peu chiant.
L'Âge ingrat de Gilles Grangier - 7/20
La rencontre Gabin-Fernandel. Un film sans autre ambition, et donc un peu vain. Ca se regarde néanmoins sans déplaisir, mais ça fait pas beaucoup.
Le Tonnerre de Dieu de Denys de La Patellière - 6/20
C'est plutôt creux et rempli de bons sentiments, sans saveur. Même les rares saillies verbales sentent le réchauffé.
Du rififi à Paname de Denys de La Patellière - 7/20
Un bon petit polar. Ca a mal vieilli, bien plus que les films en N&B, la réalisation est très sommaire, mais l'histoire se laisse suivre, pour peu qu'on soit bon public, et on a une sorte de témoignage de l'époque.
Le Jardinier d'Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois - 4/20
Un vieux faussaire qui vit dans son wagon à peindre et à jardiner, puis qui rejoint son neveu sur la côte d'azur, où il croise un baron et Gainsbourgh. A part ça, on a un peu de mal à se passionner...
Le Soleil des voyous de Jean Delannoy - 10/20
Il y a tout dans ce film : le vieux truand ( Gabin ) marié à une bourgeoise découragée ( Flon ), le vieux copain de Saigon ( pour un peu on se croirait dans une sorte de suite de « Un Singe en hiver« ), la belle serveuse qui les trahit ( très belle et moderne Margaret Lee ), et un casse réussi, avant la chute inéluctable. Il y a même l’acteur qui a donné sa belle voix grave aux commentaires des Cités d’or, à Zeus dans « Ulysse 31 », à Salieri dans « Amadeus » ( Jean Topart ), et aussi une petite phrase d’une passante : « Il paraît qu’ils l’ont endormi au pain complet - Au penthotal - Bah c’est pareil ». Un bon polar.
Le Pacha de Georges Lautner - 5/20
Pour tout dire, je m'attendais plus ou moins à une comédie. Au lieu de quoi on a un polar froid et sans saveur, une quête de criminels. Ca tue à tout-va. Bon. Ca enquête. Bon. Ca croise Gainsbourgh. Bon. Et puis y a plus de bandits et c'est fini. C'est pas parce qu'il y a une phrase un peu marrante d'Audiard - qui n'était pas fait pour les polars - que je vais m'enthousiasmer. C'est creux et très surestimé.
Le Tatoué de Denys de La Patellière - ?/20
Me souviens plus trop, je crois que ce n'était pas passionnant.
Sous le signe du taureau de Gilles Grangier - 4/20
Totalement creux et insignifiant. Pourtant, Grangier et Gabin, mince, ils ont fait de bonnes choses ensemble... La seule chose intéressante, c'est la partie tournée à la gare de Rouen et à Duclair ( près de chez moi )
Le Clan des Siciliens d'Henri Verneuil - 8/20
Un petit policier avec Gabin, Delon et Ventura. Ca commence par une évasion, puis un détournement d'avion qui prend trois plombes, et ensuite tous se font arrêter ou buter. Mouais, bon, on a de bons acteurs, une réalisation quelconque, et un film très surestimé selon moi. C'est long et pas vraiment captivant.
La Horse de Pierre Granier-Deferre – 6/20
Eh ben c'est pas terrible. Une vengeance froide, un patriarche qui veut tout gérer par lui-même, et qui du coup rend la vie impossible autour de lui. Du coup, les trafiquants meurent, et sa fille se fait violer. Bon. Je vois pas trop ce qui ressort de bon de ce film.
Le Chat de Pierre Granier-Deferre – 10/20
L'histoire d'un vieux couple, dans une vieille maison d'un vieux quartier de Courbevoie, où les grues détruisent pour construire des immeubles. Gabin ne parle plus à Signoret depuis qu'elle a tué son chat, parce qu'il lui prête plus d'attention qu'à elle, rongée par l'alcool. Encore une fois, le silence du patriarche sera dévastateur. Un bon film.
Le Drapeau noir flotte sur la marmite de Michel Audiard – 7/20
D’après Fallet, mais on est très loin des « Vieux de la vieille ». C’est même le petit garçon qui donne son charme au film, qui outre cela navigue vers le Audiard ronflant.
L'Affaire Dominici de Claude Bernard-Aubert – 8/20
Gabin en patriarche, mais cette fois-ci condamné. On revisite l'enquête, on rentre dans la famille, mais au final on n'en saura pas plus sur les tenants et les aboutissants de l'histoire. Un peu facile du coup, de se porter en cinéaste justicier, même s'il faut faire prévaloir la présomption d'innocence. Dominici fut gracié par le grand Charles. On n'aura donc aucune réponse en voyant ce film ( le téléfilm avec Blanc et Serrault est bien plus intéressant ). Par contre, c'est bien réalisé.
Deux hommes dans la ville de José Giovanni – 10/20
Gabin en éducateur dans les prisons. Un père de remplacement pour Delon, qu'il fait libérer mais qui finit par retourner en prison, aidé en cela par un Michel Bouquet absolument abject qui le pousse au crime. Une sorte de plaidoyer contre la peine de mort, avec la guillotine en scène de clôture. Mettez Ranucci à la place de Delon ( dont le personnage tue vraiment ), et le compte est bon. Un peu froid et manichéen, comme souvent chez José Giovanni, qui a passé sa vie d'écrivain puis de réalisateur à se venger de la prison et de son passé de voyou.
L'Année sainte de Jean Girault – 3/20
Le dernier film de Gabin. Et l'un des pires. Oublié aussi sec.
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jolan le 31/01/2014 07:28, édité 1 fois.
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