Je viens de découvrir ce sujet, je connaissais GASPARD et SUZIE pour l'avoir lu dans Café Salé (et puis webcomics, je crois... et puis ton site web...) et j'ai trouvé ça absolument génial (ces premières pages) !!! La lisibilité est parfaite, les couleurs sublimes et le scénario très prenant.
Je suis estomaqué par le nombre de refus et par ton obstination ! Estomaqué aussi par certaines réponses des éditeurs (pour Dupuis, je ne sais pas qui tu as rencontré, mais à mon avis, ce n'est pas Loisel qu'il aurait embarqué de suite, mais Trondheim. Tu avais donc peu de chance... Le pire du pire, chez eux en ce moment, c'est Walt Disney).
Ceci dit, il serait possible que ces refus reposent sur :
- la longueur de ta série pour un débutant (pas possible de proposer un one-shot en premier ?)
- ta façon de le présenter : ils sont plus pointilleux sur les intentions de l'auteur que sur le dessin. On dirait qu'ils n'en ont rien à faire que le graphisme soit attractif ou pas
)
- dans "
Des lendemains sans nuage", Vehlmann fait dire à son personnage : "
J'ai entendu dire que les éditeurs refusent systématiquement les premiers récits qu'on leur propose. C'est une tradition pour tester les auteurs. Votre premier manuscrit sera sacrifié. J'espère que vous n'y tenez pas trop" (l'autre n'y tient pas du tout car, dit-il, "
j'ai déjà tout mis dans mon oeuvre majeure : Silver contre les Morloffs"). Or on sait que Vehlmann a carrément dû "violer" Thierry TINLOT pour publier ses premiers scénarios dans Spirou. Peut-être en sait-il suffisamment sur le sujet ? Les éditeurs n'aiment peut-être pas les "premières oeuvres majeures"... Il y a aussi cette interview à un auteur (toujours Spirou) qui disait en substance : "ces rigolos de la direction ne t'ont pas envoyé illico dessiner des jeux et des sommaires avant de t'autoriser à lancer ta BD ?". Assez révélateur d'une certaine façon de voir les choses, il me semble...
- peut-être y-a t-il en effet, une trop grande dichotomie entre le public visé et le traitement du sujet, dans la suite de ton histoire, comme ces BD troisième degrés très cyniques qui paraissent avec un dessin très enfantin et que les vendeurs placent par erreur dans le rayon "enfants". Mais j'en doute : tu sembles très proche du monde de l'enfance
- la faute à pas de bol : l'enfance, c'est NATHAN, BAYARD, MILAN ou FLEURUS... et la BD n'arrive pas, à côté d'eux, à faire son trou pour ce public là, puisque les parents préfèrent acheter des livres plutôt que des BD...
Ta prise de bec avec Brian Addav m'a amusée et étonnée : il est plus exigeant envers les débutants qu'envers les auteurs confirmés, on dirait !!!
Moi, c'est le contraire : j'aurais plutôt l'indulgence que l'on retrouve chez Café Salé (des pros qui font gaffe à ce qu'ils disent car ils y ont eux-même un topic avec leur projet en-cours) avec des jeunes... et j'ai du mal à me taire (en bien ou en mal), pour des BD publiées, même quand l'auteur célèbre est présent dans le topic
... Et c'est Brian lui-même qui fait tout pour que mon dialogue avec l'auteur pourrisse
! Pourtant, je l'aime bien : on a souvent les mêmes idées...
Mais je crois que c'est naturel, dans les rapports humains : il suffit qu'on tombe sur une personne qui admette qu'il puisse avoir tort, qui se mette en position d'infériorité car demandeur, pour que le plus timide des gars se retrouve en position de supériorité et en devienne agressif lui-même, à son grand dam (j'ai connu ça en tant que "dictateur tout surpris lui-même") ! Et d'incompréhensions en incompréhensions, un cercle vicieux s'installe... et ça fait le bonheur des spectateurs du forum !
Il suffit de dire : "en effet, peut-être..." pour les éléments que tu n'admets pas et de répondre réellement aux arguments qui te semblent pertinents : il n'y a que celui qui t'édite qui a le droit de te faire changer des choses (ou d'autres pros, lorsque tu leur proposes un crayonné).
... ou de ne rien répondre du tout : on m'a fait le coup et ça marche très bien : "
Je ne réponds pas à quelqu'un qui met 3 smileys par phrase !" (et il s'y est tenu !)