On ne va pas se raconter d'histoires, réaliser quelque chose de neuf et d'original avec le mythe arthurien est difficile, surtout depuis le très bon « Dames du Lac » de Marion Zimmer Bradley.
Il existe néanmoins des exceptions récentes comme la remarquable trilogie des Elfes de L. Fetjaine centré sur la fin de la cohabitation en Bretagne des anciennes races (Elfes, Nains, gobelins et des humains et de l'ascension d'Uther Pendragon et de sa lignée).
Récemment, Justine Niogret signait chez Mnémos un superbe Mordred, où, la fin de La Table Ronde et celle d'Arthur était vue et comptée par ce personnage présenté immanquablement comme un traître odieux et patricide. Niogret lui rend son humanité, contradictoire, violente, dérangée et dérangeante, mais fascinante.
J'achetai à sa sortie le premier volume
d'Excalibur chronicles sur les conseils de mon libraire qui avait été très impressionné par sa lecture, pourtant de son propre aveu, il avait le livre à reculons, las qu'il est voir défiler des œuvres sans grand intêret. Me fiant à son jugement, j'acquis l'album et effectivement, je ne fus pas déçu. L'auteur s’intéresse plus aux âmes torturées des protagonistes : enfin une Morgane complexe qui n'est pas seulement qu'une vilaine sorcière traîtresse et vicieuse..., enfin un Merlin trop vaniteux et hésitant en dépit de son pouvoir et se plantant en beauté ce qui le rend très humain, enfin un tableau intéressant d'une Bretagne déchirée entre le christianisme naissant et conquérant et les cultes celtiques sur la défensive !
J'achetai, il y a quelques jours, avec enthousiasme le second tome. L'histoire reste toujours aussi bien menée et les dialogues toujours aussi subtils. La relation entre Merlin et Morgane se complexifie et l'on commence à ressentir ce qui les séparera inéluctablement. Les dessins sont magnifiques.
Vivement le tome 3.