eh bien, puisque personne ne se lance, je le fais...
Dufaux et Mirallès nous emmenènt cette fois-ci sur les terres d'Afrique Noire. Les époux Nelson accompagnés de Jade, désirent faire une croisière pour appréhender la nature sauvage de l'Afrique. Evidemment si tout se résumait à ceci, il ne serait pas possible de refaire un cycle de 4 tomes. Dufaux a donc décider de pimenter le récit, en le teintant de mysticisme et de révolte.
[spoiler]Jade, ancienne favorite du Sultan, possède une boucle d'oreille assez spéciale, une perle noire. Cette perle est celle qui manque à une idole représentant la déesse Anaktu, déesse des fièvres et des anéantis.
Un sorcier guide une révolte des noirs contre les blancs, et à la vue de Jade, a trouvé la réincarnation de la déesse. Elle sera le fer de lance de la révolte.
Jade est toujours sensible aux charmes insoumis de l'Afrique, contrairement aux époux Nelson, le spectacle d'une Afrique mise en cage et exploitée par les blancs, la révolte. C'est donc résignée et sans résistance qu'elle suit le groupe qui a attaque le bâteau qui les menait.
Ce récit est conté par Lady Nelson, qui a miraculeusement été épargnée lors de l'attaque, elle a été retrouvée par Charles Augery, commandant d'un comptoir commercial. C'est lui qui va mener l'enquête pour retrouver Lord Nelson, et surtout Jade, qui semble déjà l'intriguer. Parce qu'Augery est amoureux de l'Afrique réelle, et surtout de Ebony, je suis sûr qu'il servira de pivot dans l'histoire, entre le colonialisme et le rejet des blancs.[/spoiler]
Le dessin de Mirallès ne doit plus être présenté, et je n'aurai pas l'impudence de vous dire que je l'apprécie toujours autant. Mirallès renoue ici en quelque sorte avec "A la recherche de la Licorne" que je vous conseille de lire également. Le dessin est cependant plus mature, 4 tomes de Djinn sont interposés. La palette de couleurs utilisée reste la même que pour l'ensemble de son oeuvre (Emilio Ruiz, son mari, fait l'encrage et la typo, ils font ensemble les couleurs). Elle a cependant particulièrement insisté sur les tons blancs et bleus, en confrontation avec le noir profond de l'Afrique.
Nous quittons ici le charme feutré et sensuel des harems pour entrer dans un récit plus aventureux, dans la lignée de
Eva Medusa et
A la recherche de la Licorne. Il y a toujours ce phénomène de révolte inhérent aux choix des scénarios de Mirallès ainsi que la mise en place des personnages dans de grands espaces qui rendent l'homme minuscule.
Dufaux/Mirallès, un duo solide. Un scénariste à ne plus présenter, qui je pense a trouvé une dessinatrice qui parvient à disséminer tout en finesse ses considérations.
Seul léger bémol, du moins selon moi, la préface, désormais traditionnelle, n'est pas à la hauteur des tomes précédents. Elle est beaucoup plus impersonnelle et moins intrigante.
remarque : pour le coloriste, je créditerais
Emilio Ruiz, injustement mis à l'écart...
ps : je cherche toujours le TT1-2 [:sly:2]