Charlus a écrit:yannzeman a écrit:Et personnellement, je ne suis pas contre ce comics ; je suis curieux de voir ce que ça peut donner, comme tous les projets imaginant Jésus revenir parmi nous, à condition de ne pas dépasser certaines limites et manquer de respect aux croyants..
Alors moi je vous lis tous en évitant fortement d'intervenir, mais en lisant j'avoue que j'ai bloqué. J'ai imaginé que si j'étais auteur avec ce type de réflexion, je saurai ce que je pouvais faire et ne pas faire, et je me suis rendu compte que je voyais pas du tout.
- Est-ce que tu pourrais me dire quelles sont ces limites, et comment on peut faire pour se moquer de certains chrétiens sans se moquer de tous les chrétiens ?
En d'autres termes, comment je peux critiquer un groupe politique de fait, si ce dernier s'appuie sur une revendication religieuse, souvent bien plus larges que les idées que ces groupes promeuvent, sans que tout le monde de la même religion le prennent pour lui ?
Ce sont des vraies questions, (c'est pas pour te piéger) je suis curieux de savoir si tu as un début de réponse là dessus ?
C'est effectivement difficile de définir les limites à la critique/moquerie.
En plus, elle est mouvante dans le temps, ce qui vient encore plus rendre difficile sa définition/illustration.
Je suis superfan de l'humour de Desproges, mais ces sketchs sur les juifs ("Himmler au four et au moulin", "la collaboration, c'est mal car on dénonce des juifs, mais la résistance, d'accord on dénonce pas les juifs, mais... faut vivre avec !"), ça passait, et maintenant ça passerait plus.
Pour les cathos, je pense qu'une des limites serait de douter de l'existence de Jésus, ou de l'immaculée conception.
On n'est pas obligé d'y croire, mais évitons d'affirmer que c'est faux, juste pour blesser.
Après, ça peut être utilisé, quand c'est bien fait (dans les BD du franc-maçon didier Convard, par exemple), à condition mais à force, c'est lourd.
L'autre limite qui m'est sensible (et qui l'est pour beaucoup de catholiques, pour en parler autour de moi), c'est cette accusation permanente de pédophilie, comme si tous les prêtres étaient pédophiles en puissance.
Les médias ne font pas bien leur travail, en amalgamant certains faits avérés à l'ensemble de la communauté des ecclésiastiques.
Ils vont chercher des faits, en additionnant des cas sur des dizaines d'années, pour que ça fasse plus gros, en occultant le fait qu'il y a 417 000 prêtres en activité dans le monde en 2018, et que sur 60 ou 70 ans, on parle de millions de prêtres ; et ils ont eu la charge de centaines de millions d'enfants, au catéchisme, à l'aumonerie ou à travers le scoutisme.
Dans l'esprit des gens, à cause des médias, célibat = pédophile en puissance, alors que la pédophilie concerne surtout des hommes mariés, souvent avec enfants.
Et le travail médiatique laisse aussi à penser que c'est l'Eglise, son fonctionnement, qui amène à ce que des prêtres soient pédophiles ; alors que ce qui est reproché à l'Eglise, c'est l'absence de mesures judiciaires quand des cas ont été signalés.
Mais comme d'autres institutions ont aussi fait preuve d'absence de réaction, face à ce fléau.
Au dela du sujet de la pédophilie dans l'Eglise, qui peut être abordé, mais de façon honnète intellectuellement parlant (c'est à dire sans amalgame, sans généralisation absurde et mensongère), je ne voudrais pas qu'on représente l'Eglise, les hommes et les femmes qui composent cette institution et cette communauté, en ne montrant que les travers.
L'écrasante majorité des catholiques sont des gens biens, et 99% des prêtres exercent leur ministère dans la pauvreté, la solitude et le don de soi. Et est-ce qu'on parle des organisations catholiques qui font le bien dans le monde ?
Que la BD (et les oeuvres de l'esprit) en parle aussi, ce serait bien.
Voilà, j'espère seulement un juste équilibre entre critique (constructive, si possible) et mediatisation positive.