Corto Maltese...

[Boggle]

Message précédent :
La lecture de Corto m'a fait le même effet que Stoney à 15 ans. Et comme lui, je l'apprécie beaucoup plus à 30.

Corto Maltese est un peu à la BD ce que Proust est à la littérature. Il faut savoir prendre le temps de le lire si on veut l'apprécier et ne pas brusquer les choses au risque de s'y fermer.

[Hugui]

Je vois que je ne suis pas le seul à avoir du mal à m'y retrouver.
Lu "Suite Caraïbéenne" :
Corto se laisse porter par les événements et toutes ses rencontre sont le prétexte à de nouvelles aventures. Et il s'en sort toujours miraculeusement avec cette nonchalance de celui qui ne craint pas la mort.
Je n'ai jamais réussi à m'y retrouver dans les histoires de Corto Maltese, et il n'y a pas d'autre solution que de se laisser porter comme lui.
Cela se laisse lire mais l'introduction et les dessins qui l'accompagnent sont presque plus envoutantes que l'histoire elle-même, je les préfère à ses cases de BD.

[L'Ombre Jaune]

Pour la chronologie de lecture à adopter, il n'y a pas de règles fixes, comme précédemment indiqué, mais j'adhère à l'opinion générale qui semble se dégager : il vaut sans doute mieux éviter de découvrir le personnage par les albums à fort contenu onirique ou mystique (Les Hélvétiques, Mû, ...) car il sont sans doute moins représentatifs de la saga.

Perso, j'ai découvert Corto par "Les Ethiopiques", dans Pif, et j'ai accroché au mystère de ce "non-héros". Ayant petit à petit acquis les autres volumes, principalement dans la chronologie de leur édition, une fois la collection "complète", je me suis attelé à reprendre la lecture dans la chronologie des aventures :

- La jeunesse, 1904-1905
- La Ballade de la mer salée
- Sous le signe du Capricorne
- ... etc
- Les Helvétiques
- Mû.

Ensuite, il m'arrive de reprendre la lecture d'une des aventures en fonction du moment. Par exemple, je viens de me procurer la version longue en DVD de "Lawrence d'Arabie", et après avoir redécouvert ce petit chef-d'oeuvre, je me suis bien vite replongé dans "Les Ethiopiques".

On peut aussi fureter dans d'autres albums fleurant bon le Corto, par exemple, retrouver le charismatique Cush dans "Les Scorpions du désert".

Une question :

L'un d'entre vous sait-il s'il est possible de se procurer le film "Jesuit Joe" (vu au cinéma à l'époque) réalisé par Olivier Austen, et pour lequel Hugo Pratt a rajouté quelques planches et aquarelles à son histoire originelle, à titre de story board. Le film m'avait laissé un souvenir majestueux (les paysages du Canada s'y prêtent, il faut avouer) et la "différence" (et non la folie) du métis au centre de l'histoire m'avait semblé assez bien rendue.

Merci.

[Oncle Hermes]

Ensuite, il m'arrive de reprendre la lecture d'une des aventures en fonction du moment. Par exemple, je viens de me procurer la version longue en DVD de "Lawrence d'Arabie", et après avoir redécouvert ce petit chef-d'oeuvre, je me suis bien vite replongé dans "Les Ethiopiques".

On peut aussi fureter dans d'autres albums fleurant bon le Corto, par exemple, retrouver le charismatique Cush dans "Les Scorpions du désert".

Je crois que personne dans les pages précédentes n'a sous-entendu qu'il fallait à chaque fois lire TOUS les albums dans "le bon ordre", on a surtout discuté des conditions optimales pour une première découverte...

Une fois qu'on a, pour ainsi dire, une bonne vue d'ensemble, rien n'empêche évidemment d'aller relire telle ou telle aventure, les albums conservent assez d'autonomie pour ça.

Une question :

L'un d'entre vous sait-il s'il est possible de se procurer le film "Jesuit Joe" (vu au cinéma à l'époque) réalisé par Olivier Austen, et pour lequel Hugo Pratt a rajouté quelques planches et aquarelles à son histoire originelle, à titre de story board.

Quelqu'un avait uploadé le film sur des sites de partage de vidéo Youtube, en plusieurs segments, mais seul le premier semble visible à présent.

[L'Ombre Jaune]

Ensuite, il m'arrive de reprendre la lecture d'une des aventures en fonction du moment. Par exemple, je viens de me procurer la version longue en DVD de "Lawrence d'Arabie", et après avoir redécouvert ce petit chef-d'oeuvre, je me suis bien vite replongé dans "Les Ethiopiques".

On peut aussi fureter dans d'autres albums fleurant bon le Corto, par exemple, retrouver le charismatique Cush dans "Les Scorpions du désert".

Je crois que personne dans les pages précédentes n'a sous-entendu qu'il fallait à chaque fois lire TOUS les albums dans "le bon ordre", on a surtout discuté des conditions optimales pour une première découverte...

Une fois qu'on a, pour ainsi dire, une bonne vue d'ensemble, rien n'empêche évidemment d'aller relire telle ou telle aventure, les albums conservent assez d'autonomie pour ça.

Une question :

L'un d'entre vous sait-il s'il est possible de se procurer le film "Jesuit Joe" (vu au cinéma à l'époque) réalisé par Olivier Austen, et pour lequel Hugo Pratt a rajouté quelques planches et aquarelles à son histoire originelle, à titre de story board.

Quelqu'un avait uploadé le film sur des sites de partage de vidéo Youtube, en plusieurs segments, mais seul le premier semble visible à présent.

Heuuuu, je crois en effet, comme tu le dis, que personne, (et donc pas moi non plus) n'a sous-entendu devoir lire TOUS les albums dans un ordre donné, quel qu'il soit. Il suffit de relire la première ligne de mon post : "Pour la chronologie de lecture à adopter, il n'y a pas de règles fixes, comme précédemment indiqué,..."

Et sinon, merci pour l'info du film "Jesuit Joe", je me souviens en effet voir revu le film sur un site de partage de vidéos, en entier, mais depuis quelques temps, il n y 'a plus que le premier épisode disponible.


Halala, j'aurais dû télécharger/enregistrer ces épisodes directement.

[toine74]

Le film est facilement trouvable sur la toile (il m'a fallu deux clics ), mais comme il n'est jamais sorti en DVD la qualité est moyenne (rip de VHS).

[L'Ombre Jaune]

Ah ben, merci, maître des "clics", si tu pouvais me filer le tuyau, en mp s'il le faut, car moi, en deux clics, j'accède juste au premier épisode, et la suite est obscurément inaccessible.

[Hugui]

Lu "Sous le drapeau des pirates" :

Il faut se laisser porter par les histoires de Corto, lui-même ne sait plus qui il est ni pourquoi il est là !
Mais il est toujours chevaleresque et trompe la mort, et sait donc nous entrainer dans ses aventures improbables et absurdes qui ne le mènent nulle part mais qu'il vit intensément, et nous avec lui.

Donc finalement, ce n'est pas tellement utile de suivre un ordre, lui n'en a pas !

[sylvain-]

Mais que fait PRATT dans une section "BD Franco-Belge" ?

[Hugui]

Lu

Difficile de s'y retrouver dans les multiples rééditions de l'œuvre de Pratt. Mais cette histoire de Corto est un one-shot où notre aventurier cherche à travers les arcanes et sociétés secrètes de Venise une émeraude mythique. Et c'est du grand Corto où on retrouve tous les thèmes chers à Pratt, avec suspens et fin qui laisse notre héros avec sa seule compagne fidèle, l'aventure.
Pour aficionados.

[sylvain-]

une aventure pleine de Féerie conté par un poète - c'est sur, c'est un très bon Corto Maltese.

"les Helvétiques" suivent à peut près le même schéma, une histoire particulièrement fantasmagorique (c'est la cas de tout les MALTESE, mais certains albums sont nettement plus marqués par cet aspect là que d'autres)... Bref, c'est là tout le génie de Pratt qui à partir de "rien" ou presque nous emporte très très loin.

un MAITRE.

[Bigwolf]

[quote="L'Ombre Jaune"]

On peut aussi fureter dans d'autres albums fleurant bon le Corto, par exemple, retrouver le charismatique Cush dans "Les Scorpions du désert".

Et d'ailleurs dans l'album Les Scorpions du désert, Cush nous apprend que le Maltais est mort pendant la guerre d'Espagne. Dans l'album hommage Dedicated to Corto Maltese, deux pages (j'ai plus le nom des auteurs, suis au taf) mettent en scène la mort de Corto pendant la révolution espagnole dont une où il croise le frère de Slutter, le marin allemand de la La Ballade de la mer salée

la chrono de l'Ombre jaune est à mon sens, la meilleure. La multiplication des éditions à des fins mercantilles accentue la confusion. Pour ceux qui ont un peu de sous, je conseille les superbes éditions dos carrés en couleurs même si je suis un adepte du n&b

Sinon, quel plaisir les strips présentés sur le topic originaux

[Oncle Hermes]

"les Helvétiques" suivent à peut près le même schéma

Il me semble que Les Helvétiques va tout de même plus loin que Fable de Venise dans la fantasmagorie et l'éloignement de la structure du récit "classique". Dans l'un on a encore une intrigue de type polar -- disons, au moins, pour la majorité de l'album, même si elle tourne court vers la fin --, intrigue à laquelle la dimension ésotérique vient se mêler. Alors que dans l'aventure suisse on suit Corto essentiellement dans les contrées du rêve, au travers d'une accumulation de références culturelles qui viennent constituer un parcours initiatique.

Et d'ailleurs dans l'album Les Scorpions du désert, Cush nous apprend que le Maltais est mort pendant la guerre d'Espagne.

Ou du moins qu'il a ... disparu, pendant cette guerre. Puisqu'il y a là une contradiction avec la lettre de Caïn Groovesnore que l'on trouve en exergue de certaines éditions de La Ballade de la mer salée, et qui évoque les visites que le vieux marin leur rend encore, à lui, Pandora et Tarao, dans leur demeure de Nouvelle Angleterre, au milieu des année 60.

[Bigwolf]

Ou du moins qu'il a ... disparu, pendant cette guerre. Puisqu'il y a là une contradiction avec la lettre de Caïn Groovesnore que l'on trouve en exergue de certaines éditions de La Ballade de la mer salée, et qui évoque les visites que le vieux marin leur rend encore, à lui, Pandora et Tarao, dans leur demeure de Nouvelle Angleterre, au milieu des année 60.

Tu as entièrement raison Oncle Hermes.
Mais Pratt a plusieurs fois affirmé que le monde d'après la guerre d'Espagne n'était plus pour CM... que la révolution espagnole marquait la fin d'une certaine idée du romantisme.
J'ai toujours beaucoup aimé cette façon de voir et les courtes histoires dans Dedicated to CM sur la disparition du Maltais étaient très bien vues

[arpagon]

Cette lettre a été publié en 1967 dans le n°1 de la revue sergent Kirk ou commence la première aventure de Corto. C'est la première page de l'histoire. Elle a été complètement ignoré en France jusqu'à peu. Légitimement le "bruit" a couru que Corto avait disparu pendant la guerre d'Espagne puisque pas d'éditions avec la lettre en préambule qui donnait déjà des nouvelles du marin âgé.

Ensuite il ne faut pas oublier que pour Pratt, Corto n'était pas du tout le personnage principal dans la Balade..c'est un second couteau, comme le moine, raspoutine and co.
c'est après qu'il le reprend en "urgence" pour Pif Gadget...et la légende de Corto est née..aprés la lettre !

En fait Je pense sincèrement que Pratt a oublié cette lettre de 1967 qui définissait déjà le destin d'un personnage qui n'était alors pas du tout pensé dans la tête de Pratt comme son futur héros de papier...

[kilfou]

Mon premier Corto.

C'est très bavard, pas manichéen pour un poil, Corto est un très bon anti-héros, c'est superbement dessiné (le passage en haute-mer avec Tarao suivant son requin, c'est whaou), très bonne lecture que j'aurais dû faire avant. Bon, maintenant va falloir que je me dégote les suivants, et je pense continuer sur les versions N&B, je doute que les versions couleurs soient bien, me trompe-je ?

[Boulon31]

Mon premier Corto.

C'est très bavard, pas manichéen pour un poil, Corto est un très bon anti-héros, c'est superbement dessiné (le passage en haute-mer avec Tarao suivant son requin, c'est whaou), très bonne lecture que j'aurais dû faire avant. Bon, maintenant va falloir que je me dégote les suivants, et je pense continuer sur les versions N&B, je doute que les versions couleurs soient bien, me trompe-je ?

Top là, je me suis également acheté cet album il y a peu. Mon premier Corto également.
En ce qui me concerne c'est cette version là.


Je commence à découvrir cette série, c'est pas toujours facile à suivre mais j'aime bien les ambiances. J'aime bien aussi le côté anti-héros de Corto Maltese.

[mangela]

Mon premier Corto.

C'est très bavard, pas manichéen pour un poil, Corto est un très bon anti-héros, c'est superbement dessiné (le passage en haute-mer avec Tarao suivant son requin, c'est whaou), très bonne lecture que j'aurais dû faire avant. Bon, maintenant va falloir que je me dégote les suivants, et je pense continuer sur les versions N&B, je doute que les versions couleurs soient bien, me trompe-je ?

Je me suis offert les versions couleurs, mais je préfère celles en N&B. Je ne pense pas que la couleur ait apporté bcp aux aventures de Corto. J'avoue avoir abusé de ce luxe sans raisons apparentes....

Un incontournable, à mon avis

[Thierry_2]

je crois qu'il y a surtout une question de gout. Il ne faut pas oublier que les versions couleurs ont été voulues et supervisées par Pratt, et que la coloriste (Patrizia Zanotti) est devenue la gestionnaire de son oeuvre. Cela en dit long sur la relation entre les deux et la confiance que Pratt lui portait. Nous ne sommes pas dans une vision purement mercantile de la colorisation plate pour plaire à l'éditeur.
Perso, je préfère, et de loin, les version N&B quand elles existent. Certains tomes n'existent qu'en couleur, je crois (la jeunesse et les helvétques) si je ne me trompe.
C'est aussi une question debudget, les version couelurs sont plus chères.

[Oncle Hermes]

Longtemps certains tomes (la Jeunesse et les Helvétiques effectivement) n'ont existé qu'en couleur et certains (les Éthiopiques et les Celtiques) qu'en N&B. Un beau bazar. Il me semble que c'est réglé à présent, tout existe dans les deux versions.

Personnellement je préfère aussi le noir et blanc de Pratt, c'est vraiment un maître en la matière (et là j'enfonce au bélier une porte qui avait déjà été éventrée à l'obus de 135 ). Ceci étant, la colorisation s'accorde mieux / est moins gênante avec les derniers albums de la série (Les Helvétiques, Mû) car le trait de Pratt est devenu à ce moment-là extrêmement aéré. Sur un album comme la Ballade, en revanche, il reste si peu de place pour poser la couleur que cela assombrit considérablement l'ensemble.

[Bdazur]

Oui c'est un maître du noir et blanc à l'image de tardi dont les rare albums couleur n'apportent rien et parfois même dénaturent l'œuvre.