cedd79 a écrit:Hello à tout le monde !
J'ai lu parce qu'il faut bien dire que cette histoire et la couverture de cette BD me titillaient depuis un bon moment. Et bien j'avoue ne pas avoir été convaincu. Il est vrai que je ne me suis pas ennuyé, et ça c'est un bon point. Les graphismes et les couleurs soignés créent une ambiance toute particulière, l'idée de départ, je dis pourquoi pas, mais le scénario comporte tellement d’invraisemblances que j'ai eu du mal à adhérer à ce polar qui aurait pu être autrement plus passionnant.[Révéler] Spoiler:Tout d'abord le postulat de départ : transformer un homme en femme, ok. Mais que le héros se remette complètement d'une intervention si complexe, si risquée, si lourde, en quelques semaines n'est absolument pas crédible. Il va même jusqu'à coucher avec une autre femme alors qu'à mon avis (même si je ne suis pas toubib) les cicatrices devraient être bien purulentes et douloureuses. Mais ici, rien de tout cela. Quelques cachets d'hormones (dont au passage les auteurs nous disent qu'il faut bien les prendre sinon... Heu... Sinon rien ! Bof). Les problèmes de remise en question psychologiques sont vite balayés. Notre héros accepte de vivre dans le corps d'une femme avec tout ce que cela comporte et tout va bien. Mouais...
Ensuite vient le problème de la justification de la transformation. La toubib psychopathe prend plaisir à transformer, via un procédé expérimental, des hommes en femmes (pas de femmes en hommes ?). Ok. Mais alors pourquoi ne les garde-t-elle pas auprès d'elle pour les étudier ? Les analyser ? Voir si l'opération a bien fonctionné ? Au lieu de cela, elle les relâche dans la nature pour... Ben pour rien... Le fait aussi qu'elle "achète" ses sujets d'expérimentation au mafieux du coin n'est pas super crédible non plus, sachant qu'à mon avis il y aurait des volontaires prêts à payer pour de telles opérations avec de telles réussites. Bon, ici elle veut se venger de l'assassinat de son frangin. Fallait bien une justification, aussi fragile soit-elle. Pour le coup, elle est bien bien fragile celle-ci, puisqu'en plus, elle le libère ! Mouais...
Puisqu'on parle du mafieux du coin, je n'ai pas compris pourquoi est-ce qu'il fait croire au personnage principal qu'il va l'employer sur une nouvelle affaire, alors qu'il aurait suffi de l’assommer direct ? Il a suffisamment d'hommes de main pour s'en occuper. Il lui donne même de l'argent pour... Ben pour rien, une nouvelle fois. Mais il a beau être le patron de toute une mafia bien organisée, celle-ci est démontée en 10 pages par le héros, tout seul, qui s'est dit que ce serait plus pratique de porter des chaussures à talon pour flinguer tout le monde... Trop super crédible faut dire. Mouais...
Je ne vais pas m'étendre sur toutes les maladresses scénaristiques comme la balle sous le talon à la fin, genre la toubib avait compté le nombre de balles dans le flingue du héros, qui a besoin de cette ultime munition pour la tuer alors qu'elle n'est armée que d'un petit scalpel. Ou l'emploi trouvé avec le curé est gentil mais moyennement crédible, l'histoire d'amour avec la jeune femme rencontrée au bar, etc. Mouais...
Il y avait tant à faire avec un tel sujet : la transformation douloureuse traumatisante du corps, un homme avec les attributs d'une femme, mais qui reste vraiment un homme, des expériences douteuses avec une mafia qui fait dans le trafic de proies et de macabés, des vraies réflexions sur le genre, etc. Dommage !
En définitive, j'ai eu l'impression de lire une série B des années 90, dans ce qu'elle a de ridicule parfois, marrante souvent par ses excès et ses erreurs. On ne s'ennuie pas, mais quel dommage de ne pas avoir fait de cette BD un vrai polar psychologique !
Je partage totalement ton analyse. Pas d'ennui à la lecture, mais...