Flashpoint de Johns et Kubert.
Dans cet event, l’univers DC verra son compteur remis à zéro. Là où Infinite Crisis était décevant et incohérent, Flashpoint est bien foutu.
Au début du récit, Barry Allen se réveille dans son commissariat. A sa stupéfaction, sa mère est en vie. Mais cette joie sera brève. Il n’a plus ses pouvoirs, Aquaman et Wonder Woman se livrent une guerre dans laquelle l’Europe a été annihilée, Superman ne semble pas exister… Barry va demander de l’aide à Batman qui lui existe, mais ce n’est pas Bruce, c’est Thomas Wayne qu’il découvre dans le manoir ; le petit Bruce est mort à Crime Alley…
Il est évident que la ligne temporelle a été modifiée, mais par qui ?
Pour Barry, le coupable ne peut être que Thawne, le Reverse Flash. Barry doit agir vite, plus le temps passe, plus il perd la mémoire du « vrai monde »…
Johns fait le travail et livre une œuvre carrée.
A mon sens, c’est surtout une belle histoire du Flash, tant ce dernier est mis en avant avec ce Batman alternatif fascinant.
Mais le job est accompli, DC peut repartir à 0…
The New 52.
un enorme pavé édité par la DC reprenant le premier numéro des 52 « nouvelles séries » lancées à partir de septembre, suite à Flashpoint, « nouvel univers » où les mondes Vertigo, Wildstorm et DC n’en forment plus qu’un seul.
Le livre est magnifique et fait son poids (4 kgs).
Franchement, je n’aurai jamais acheté chacun des numéros indépendamment. Mais, pour un prix assez raisonnable (une centaine d’euros en France si on le commande aux USA), on a un superbe objet qui fait honneur à sa bibliothèque.
Il y a à boire et à manger parmi ces 52 séries :
- J’ai eu un énorme coup de cœur pour Green Lantern et Red Lantern - qui en fait poursuivent le run initié par Johns- et pour Aquaman.
- J’ai vraiment aimé les relaunchs de Action Comics, Wonder Woman, JLA, Flash, The Demon, Western Comics (Jonah Hex).
- Je suis très intéressé par Superboy, Supergirl, Hawkman, JLA Dark (qui met en scène Constantine et d’autres sorciers de l’univers DC), Wildstorm et l’ensemble des Batman. Mais, sur une seule issue, difficile de se faire une opinion.
- Par contre les nouveaux débuts des Teen Titans, de Red Hood and the Outlaws, de Catwoman me laissent très circonspects.
Une curiosité, alors qu’il était un héros important dans Flashpoint, Shazam semble avoir disparu, comme la JSA ; pas pour longtemps, je présume.
Moon Knight tome 1 de Bendis et Maleev, Marvel.
J’ai pris ce livre sur un coup de tête. Bendis m’a beaucoup déçu ces dernières années, je préfèrais garder de lui le souvenir de l’auteur d’Alias. Mais un Moon Knight réalisé par lui et son complice Maleev, cela m’intriguait.
J’ai, au final, très bien fait. Les illustrations de Maleev restent superbes. Mais, je suis surtout content de retrouver un Bendis en forme. Ici, à la différence des séries plus classiques comme Avengers, il peut faire plus ce qu’il aime, de l'introspection, et il s’occupe du cas du héros schizophrène, se prenant pour le prêtre d’un Dieu égyptien qu’il est le seul à connaître, le dieu de la lune et de la vengeance nommé Khonfû, en devenant Moon Knight.
Le recueil regroupe les sept premieres issues, et Marc Spector ne va pas bien du tout dans sa tête. Il parle avec le Cap’, Spidey et Wolverine qui le poussent, de façon parfois contradictoire à combattre le crime à LA où un nouveau parrain vient de s’installer. Recevant l’aide impromptue d’Echo, il enquête sur cette nouvelle menace en restant totalement déséquilibré. Bendis parvient à rendre Spector crédible et attachant en le présentant comme un être souffrant, confondant la réalité et ses hallucinations. Très bon début.
Pour finir, Batman : The Black Mirror avec Scott Snyder au scénario et Jock et Francavilla au dessin.
Dans ces derniers numéros de Detective Comics avant le relaunch de Flashpoint, Snyder signe une des histoires les plus noires de Batman depuis bien longtemps.
Batman (ici encore Dick Grayson) se trouve melé à une secte de fous furieux qui mettent aux enchères le pied de biche utilisé par le Joker pour massacrer Jason Todd.
Pire, James Gordon, le fils du commissaire, celui-là qui fut sauvé par Batman dans Year One, après un long internement psychiatrique revient en ville. James fut diagnostiqué psychopathe, il a commis des actes terribles dans sa jeunesse (torture sur animaux, violence contre ses camarades et absence de remords), il tente de recouvrer de l’empathie pour autrui et guérir de son trouble grâce à un médicament crée par le docteur Thompkins et financé par Wayne Enterprise.
Cependant, une série de meurtres affreux se déroule à Gotham, les victimes se retrouvent avec la bouche tailladée comme le Joker. James nie en être responsable. La famille Gordon, Barbara notamment, risque d’être secouée par ce retour inattendu, redouté et peu souhaité… L’histoire est sombre, étouffante. James étant le contraire des valeurs de Jim Gordon, son miroir. En un mot, magnifique.