Erik Arnoux a écrit:On peut davantage rapprocher deux échecs d'éditeurs bien plus récents de la période 2010-2020 que sont Sandawe l'an passé en avril et le Long Bec, qui était en redressement dès juillet dernier. Avec entre autres soucis le même reproche qu'esquisse Yann, à savoir beaucoup de titres pas assez travaillés et trop mous du genou pour parvenir à surnager dans la prod actuelle. Je me souviens avoir vu un libraire du réseau CanalBD ouvrir un carton, faisant la grimace en sortant des exemplaires d'une nouveauté Sandawe (une bouse, il est vrai...) et immédiatement les passer en retour sans même les mettre en rayon, jugeant ça impossible à vendre en fonction de sa clientèle... Face à la surproduction de nos jours, aucune place pour les titres moyens ou passables et a fortiori pour les nuls qui ne rencontreront malheureusement jamais un public déjà surchargé de nouveautés de qualité et qui pourtant elles-mêmes ne trouvent pas toutes preneurs...
Et l'erreur de SW et peut être donc celle du LB ( Je ne les incrimine pas, c'est une explication possible, vu que je n'en connais pas le line up) tient probablement en partie à ce facteur d'exigence qui aurait dû être la norme de base. Mais et ce n'est pas si simple, sans trésorerie costaud pour encaisser les coups durs dans un métier devenu fou et tournant avec des règles complexes, point de salut.
ily a bcp de vrai là-dedans et pas juste en BD, mais comment empêcher la création (même très moyenne) à tout va, surtout que les écoles pompent des apprentis artistes (plus ou moins doués) à la pelle chaque année, et qui viennent enfler les rangs des "auteurs". La surprod artistique, c'est partout et dans quasi-tous les domaines.
On se plaint d'auteurs n'étant plus capables de vivre décemment, mais combien de musicos, plasticiens, romanciers ou acteurs (etc...) crèvent la dalle où font d'autres métiers alimentaires pour survivre, mais ils sont deux ou trois fois trop nombreux (artistes et oeuvres présentées/proposées au public) pour la "capacité d'absorption du marché"
Mieux vaut tapis Persan volé que tapis volant percé (Uderzo.... et oui, pas Goscinny)