Brian Addav a écrit:Je vais aller plus loin, en mettant des dates.
Herbert sors son bouquin sans les années 60, personne ne sait vraiment ce que guerre sainte veut dire au sens djihad. Limite on pense aux croisés.
Le bouquin est construit sur une structure proche de la mythologie grecque en terme de dramaturgie. Et il est rempli de ref à toutes les religions.
Années 70, Jodo veut l´adapter, pour le côté spacieux opéra, et l´élu qui devient le cosmos (incal style...).
Lynch s´y colle, pur SF, ce qui l´intéresse c´est le côté freak de Paul, sa sœur, la déchéance des arkonnens et d´une société, etc..
Il y a plusieurs façons de prendre le livre tant il a de facettes.
La, vous lire parler de l´angle de la guerre sainte, ça m´intéresse car ça fait sortir le film d´un simple décalque du lynch pour moi. (Ce qu´était le premier film pour moi).
très long, ce deuxième volet, avec quelques ventres mous, et une ellipse un peu brusque entre le
"je ne peux pas aller dans le sud" au "oh ben, me voilà dans le sud et file-moi l'eau de vie, femme"
, mais un vrai souffle, quelques beaux moments, un Timothée Chalamet charismatique et quelques bons personnages. Austin Butler en Feyd Rautha est plus convaincant que Sting en moule-bite dans la version de Lynch.
cet
article qui date du premier film rappelle que le roman s'inspire déjà fortement de la culture arabe et musulmane. Villeneuve ne fait que respecter les intentions de l'auteur en reprenant cette iconographie. Par contre, Herbert condamnait l'image du "white saviour", que l'auteur de l'article reprochait au premier volet. Le second volet évite justement cet écueil,
insistant sur le cynisme de Paul qui utilise la prophétie plus qu'il ne l'incarne
.
Par contre, je lisais aussi que le roman (que j'ai lu il y a trèèèès longtemps et dont je ne me rappelle que partiellement) contenait des passages franchement homophobes, insistant sur l'homosexualité des Harkonnen et en faisant des êtres pervertis et intrinsèquement mauvais. Frank Herbert était lui-même homophobe et a d'ailleurs renié l'un de ses fils parce qu'il était gay. Lynch avait intégré quelques références discrètes, comme le look très gay SM de Sting en Feyd-Rautha. Villeneuve a évacué complètement cet aspect, et on ne peut pas dire que ça manque
