de Cooltrane » 30/07/2020 21:27
La semaine passée:
Tout Simplement Noir : Une soi-disant chouette comédie salutaire pour un été qui en aurait grand besoin, mais qui pose des bonnes questions raciales et les soi-disant discriminations et autres idées d’exploitations pour faire chier l’establishment. Un black acteur un peu raté et marié à une white se dit (et dit à tout le monde sur son rézozo asocial) qu’il va faire qqe chose de bien tapé contre le racisme, cela sans trop réfléchir, au-delà du coup de pub/pute. Du coup, il organise une marche uniquement pour les nègres, mais pas pour les négresses, ni les arabes, juifs et autres minorités soi-disant opprimées, au point de les rejeter dans un premier temps, avant de faire marche arrière pour celles qu’il appelle « ses sœurs », tout en se ramassant quelques solides baffes, qui sont les moments les plus drôles du film. Bref, presque le truc bien bateau et fort relou, mais tellement à la mode quoi !! Mais ici, il y a beaucoup de « dénonce » (parfois bien auto-dérisoire) et surtout quand les activistes découvrent qu’ils ne parlent pas au nom de tout le monde concerné (con-cerné ?).
Zadi se met en scène en mode mockumentaire (donc faux docu), et il faut bien dire qu’il tape souvent juste tout en crachant à la gueule du politiquement correct, du faux-progressisme opportuniste et des postures bobos puantes d’hypocrisie. Le casting semble impressionnant, mais Kassovitz, Balasko, Starr et Sy y jouent leur quasi propre personnage (pas tout à fait un caméo pour les deux premiers), et j’en ai probablement loupé quelques-uns dans la franchouille noire. Un film à ranger sur la même étagère que Le Grand Bain pu bien Les Barons, bref, un truc qui fait parfois sourire (ici), mais pas rire (du moins ici), mais qui a aussi l’immense mérite de ne pas ennuyer, et c’est déjà ça de gagné. L’autre truc bien vu, c’est que le film vise assez bien son public: des spectateurs peu exigeants et peu susceptibles de réflexions plus profondes, mais qui captera néanmoins quand même un truc ou deux dans le message général, qui fait que ce film a le mérite d’exister. 6/10
Madre (Esp) : Dix ans après la perte de son gamin en vacance (avec son père) sur une plage basque française, une madrilène (Marta Nieto) n’a pas réussi à tourner la page et ni fait son deuil, puisqu’elle vit dans son souvenir, à l’endroit même du drame. Pire, malgré le soutien de son nouveau jules bien compréhensif et patient (l’excellent Alex Brendemühl), elle croit trouver une ressemblance à un ado parisien (Jules Porier) en vacance et dont l’âge pourrait correspondre à son fils s’il avait survécu. Elle s’obstine, au point de le suivre et foutre le bordel dans sa famille. L’ado répond gauchement (intéressé sexuellement ?) et s’accroche, au point de négliger ses potes de vacances, mais l’ambiguïté de la relation platonique gêne le spectateur et pour finir nuit un peu à l’histoire. Mais les acteurs principaux sont fort crédibles et le tout reste tout de même digeste et surtout très bilingue. Si on comprend aisément le comportement éploré de la mère avec sa plaie non-soignée, on ne peut que se demander comment la fascination pourrait être réciproque.
Après les excellents Que Dios no Perdonne, El Reino, et le lointain Stockholm, le réalisateur Rodrigo Sorogoyen change de registre avec un drame intimiste, qui pourtant commence assez mal avec un plan-séquence de 15 minutes où la mère vit les dernières secondes de sa progéniture – ce qu’il faut savoir, c’est que cette scène fut d’abord un court-métrage fort remarqué, mais auto-suffisant. Certains crieront génie, j’ai surtout trouvé cela pénible. Après ce départ en trombe, le film se calme et change de registre, se perdant dans la confusion de sa relation peu probable avec l’ado. Petit à petit, mais fort lentement, la tension augmente pour éclater sur un non-lieu. Certainement pas son meilleur film, mais plein de jeunes réalisateurs feraient bien d’analyser sa mise en scène. (7/10)
Mieux vaut tapis Persan volé que tapis volant percé (Uderzo.... et oui, pas Goscinny)