de sergent latrique » 13/02/2022 17:43
Dramma della Gelosia E.Scola (1970)
La comédie italienne, héritière de la commedia dell'arte donne souvent dans l'excès et la bouffonnerie, et est toujours emprunte d'originalité tout au moins.
Le film pourrait se résumer en "Trio chez les prolos ou l'inconstance d'une femme".
Les pérégrinations d'Oreste de Nello, amoureux tous deux d'Adelaide, ont un tour tragique par leurs sentiments mais comiques de par la situation, les lieux, les personnages.
Le film commence par une reconstitution de scène de crime dont le film va retracer petit à petit le parcours et l'histoire, comme un puzzle judiciaire, les personnages s'adressent régulièrement à la caméra pour expliquer
leur histoire à un interlocuteur invisible mais qui pourrait être un juge (procédé qui peut être irritant à certains moments).
Oreste (Mastroianni), maçon un peu ahuri vivant en ménage dans un taudis mal bâti avec une vieille rombière trouve en Adelaide, qui est venue à lui l'espérance d'une vie nouvelle, mais celle-ci va jeter son dévolu sur Nello, le pizzaiolo, plus jeune et plus entreprenant (c'est lui qui qui cherche à la séduire). S'en suivent, les tromperies, trahisons, entremêlées de scènes tendres et des scènes de bagarres qui finissent toujours à l’hôpital, comme si à la fin tout devait ne se terminer qu'en pitoyable bouffonnerie misérabiliste et ramener les personnages à leur condition de prolétaire insignifiant.
Plusieurs défauts du films m'ont gêné, tout d'abord une réalisation médiocre (à dessein pour coller au milieu populaire ?)
ce bourdon qui tourne autour d'un Mastrionni que je trouve un peu mal à l'aise dans son rôle, contrairement à Vitti ou Giannini. Mastrioanni est-il totalement ahuri, juste écrasé par son difficile travail, malheureux ou autre ?
Le film comporte heureusement des scènes comiques plus réussies, comme ces bagarres plus grotesques qu'émouvantes, les contrastes de la scène d'amour sur une plage de détritus et l'industriel de la viande (un colosse !) qui ne pense que filet et
entrecôte pour sa dulcinée, scènes qui donnent un côté pacotille à ces histoires d'amour pourtant sincères.
A mon avis, c'est ce côté tragique et bouffon à la fois, mélange assumé qui donne son caractère à la comédie italienne en général, une manière pour chacun aussi de relativiser ses malheurs et la vie en général qui peut être vue comme une énigme irrationnelle.
Donc pas un naufrage, mais pas une révélation, je ne mettrais qu'un 2,5/6.
Halte au massacre Organisasi Papua Merdeka