sergent latrique a écrit:The slender Thread (30 minutes de sursis) S. Pollack (1965)
S.Pollack s'inscrit bien comme témoin de son époque, les premières images montrent une métropole moderne, Seattle, avec la tour récemment construite au milieu de vues aériennes avec une femme perdue au milieu d'un immense ensemble, des autoroutes qui se croisent avec deux automobilistes, qu'on retrouvera ensuite au téléphone.
Plus tard, ce seront des centraux téléphoniques complexes (de l'époque) et toute une organisation civile, médicale, policière extrêmement touffue au service de l'histoire.
Pollack est aussi moderne et se veut probablement le reflet d'une époque où la ségrégation vient d'être abolie.
Un acteur noir ne tient pas un premier rôle de filme en lien avec la couleur de sa peau, mais dans un rôle indépendant de sa condition, il s'agit d'un étudiant dans une clinique et qui tient une permanence téléphonique. A aucun moment du film, cette origine n'aura une quelconque influence ou signification.
L'histoire s'inspire d'un fait réel, et on ne saura pas vraiment la part de réalité qui a inspiré le scénario et ce qu'a apporté le scénariste. Tout se déroule donc sur une période de moins d"une heure mais avec l'introduction de flash-backs qui permettent peu à peu de comprendre l'histoire et les motivations de la tentative de suicide de cette femme Inga Dyson (Ann Bancroft) et à cette rencontre téléphonique avec Alan Newell (Sydney Poitier) qui tient seul la permanence du centre d'appel. L'élément déclencheur de la lente descente vers le suicide est la crise du couple Dyson avec l'origine caché du fils de famille (la famille idéale de l'époque, parents de niveau social upper middle class, enfant blond et rieur, belle maison, belle voiture, la vitrine publicitaire de l'Amarican way of life) mais également une vacuité de la vie de cette femme, perdue et cherchant une oreille.
L’intérêt du film repose en premier lieu sur le suspense, la tension qui résulte de la conversation entre cette femme agonisante dans un lieu indéterminé et les efforts de l'étudiant pour conserver ce mince fil (téléphonique) qui la relie.
Cependant, cette tension est plutôt molle et n'est jamais très tendue justement.
C'est aussi une sorte de démonstration des liens sociaux et humains mis en œuvre pour retrouver dans un temps très court la femme en la localisant avec les moyens de l'époque: ils sont très nombreux, modernes pour l'époque, peuvent paraître disproportionnés dans notre vision actuelle, mais ne me choque pas, on est souvent surpris dans les films, livres, articles de l'époque, c'est plutôt aujourd’hui que je trouve notre époque pauvre.
Côté jeu des acteurs, Poitier et Bancroft tiennent le rôle. J'ai apprécié le second rôle de T.Savalas (Dr Coburn).
Bref, je ne serai pas aussi sévère que dessus, je mets un 3/6. Pile poil au "miyeu"
2/6
Bien résumé, j'ai bien aimé Poitier moins Bancroft (mon dieu ces cheveux à l'époque...). Je tiens à signaler que Poitier souffre peut être d'une légère sudation plus forte que la moyenne (ce qui est mon cas, donc je le comprends, que je cours 5 min ou 2h, je suis en nage de la même façon, ce qui m'a permis de m'imposer dans de nombreux sports en faisant croire à mon adversaire que je n'en pouvais plus : je ne compte plus les retournements de situations en bobsleigh, natation et aux échecs). La photographie n'est pas dingue. La réalisation non plus même si quelques séquences de mise en scène avec le Dr Coburn sont sympas. La première demie-heure tient la route, mais après on s'emmerde un peu quand même qu'il la laisse tranquille cette pauvre nana !
Et puis cette voix qui ne sort pas du tout des enceintes que l'on voit à l'image ça m'a sorti du film direct