Désolé, je suis en retard pour le Rendez-vous (de juillet ) vu samedi dernier:
Juste pour le titre, j’ai du passer à côté d’une explication , l’expédition rentre en juillet ? Je ne vois pas d’autre explication.
Je me demande si je n’ai pas vu le même film que vous car j’ai plutôt aimé le regarder. Je ne l’avais jamais vu, si ce n’est que quelques photos avec la voiture amphibie (une Ford GPA). Voir la Paris de l’immédiat après-guerre est toujours intéressant, les modes, la vie de quartier, les cours d’acteurs…
Ce film est comme une sorte de marqueur de son époque avec une génération montante d’acteurs : Gélin, Ronet qui auront une belle carrière ensuite (petits rôles aussi pour Fabbri qui changera de registre ensuite, Mondy qui traverse l’écran)
J’ai apprécié cet enthousiasme d’une bande de copains idéalistes qui cherchent à fuir l’ancien monde, la génération des parents, bourgeois ou simples Français moyen et qui au-delà des classes sociales (industriel, coiffeur, boucher etc..) se fondent dans une entreprise sous le signe de l’aventure, de la fascination pour l’Amérique (jazz, cigarettes, chewing-gum ) ou les espaces lointains (la vie des Pygmées en Afrique centrale).
Des jeunes futiles mais avec de la suite dans les idées, leur projet et leurs rêves pourront finalement se concrétiser.
Je regrette aussi que le départ de Lucien (Daniel Gélin, et s’appeler Lucien c’est Bonnard
ne change pas plus que ça le cours du film, je me suis posé la question triviale d'où il continuerait à habiter, et avec quellles ressources, une fois parti de chez lui. L’opposition entre l’industriel riche et très rigoriste, qu’on a envie de voir retourner dans les fins fonds de son archaïsme, qui ferait une crise de ne pas voir son fils en cravate à la table du déjeuner de midi en semaine et celui-ci rêvant aux notes d’une sanza congolaise (appelée dans le film sanzi ?) promettait mieux. Et pourtant, ceux que les anciens prennent pour des zazous excentrique sans avenir passeraient aujourd’hui pour des fils de bonne famille, bien sages et polis. Comme quoi, autres temps, autres mœurs.
Le rôle de Christine Courcelle est très ambivalent, et les aller-retours entre je t’aime, je te trompe, je fais un casting avec mon nichon gauche promet des lendemains pas très enchanteurs dans le futur couple. Le couple formé par Thérèse (Brigitte Auber) et Roger( Maurice Ronet) semble plus naturel, moins propice aux passions déchirantes, et au fond plus sympathique.
La scène de Gélin dans la soirée où les amis se dégonflent avant de changer d’avis est sans doute un peu surjouée mais il l’admet lui-même en déclarant qu’il parle comme un orateur.
Les scènes dans les caves me paraissent plutôt innovantes pour l'époque. On ne s'amuse plus dans des établissements prestigieux aux dorures et miroirs. Exit les palaces et grands restaurants, on s'enferme dans ce qu'il y a de pire, sous -terre dans des caves comme un pied de nez aux années de guerre où les caves étaient symboles d'alerte aux bombes.
Pas un film que je me repasserai en boucle mais je laisse un 4/6