makidoo a écrit:@ Olaf : je ne vois pas ton image, même en essayant plusieurs navigateurs
L'Intendant Sansho - Mizoguchi (1954)
C'est pour ma part le second film que je vois de Mizogushi, après Contes de la lune vague après la pluie, sorti une année avant en 1953.
Et malheureusement, je n'ai pas été complètement transporté par ce film (je lui ai largement préféré les Contes).
C'est certes très bien filmé, cette évocation du Japon médiéval en noir et blanc est assez sublime, il y a une vraie beauté dans certains plans et dans le traitement de la lumière (toute la séquence du bivouac dans la nature est particulièrement belle, baignant dans une certaine étrangeté proche d'un conte / ou, comme l'a relevé Euh, la scène de la sœur qui va se sacrifier dans la rivière est très belle également / ou encore toute la séquence de l'évasion de Zushio).
Les personnages sont certes accablés par les évènements, mais c'est parfois trop (ha, miseyre, que le sort s'acharne, que la vie est dure...!), et j'ai trouvé le rythme trop lent et du coup le film un peu trop long, je m'y suis parfois ennuyé.
Et si on pouvait dire au gars qui essaie de jouer de la flûte qu'il arrête, par pitié...!
Ça demeure très beau, mais je trouve qu'il manque un petit quelque chose pour avoir réellement de l'empathie envers les personnages, j'ai l'impression d'assister à leurs malheurs en étant trop en retrait.
Un peu plus que la moyenne car c'est beau et bien filmé, mais une petite déception pour ma part :
3,5/6
makidoo a écrit:@ Olaf : je ne vois pas ton image, même en essayant plusieurs navigateurs
jolan a écrit:Le fait que le garçon soit devenu un homme cruel comme les autres est à peine montré, le film s'ouvrant sur lui et son admiration pour son père et sa bonté, je crois qu'il aurait été vraiment très intéressant de montrer davantage ses revirements et son évolution. Là, c'est quasi secondaire. Dommage, c'est le coeur du propos du film.
Pas de viol, mais bon, c'est comme dans les livres d'histoire, on en parle rarement, mais on sait qu'il y en a partout.
Sinon dans ce Japon médiéval il n'y a que des hommes rudes, frustres, belliqueux, violents, et des femmes faibles, fragiles, sensibles, humaines, mais asservies, martyrisées, marquées au fer et abandonnées, assassinées.
Olaf Le Bou a écrit:makidoo a écrit:@ Olaf : je ne vois pas ton image, même en essayant plusieurs navigateurs
voici le lien direct : https://www.slantmagazine.com/wp-conten ... kystar.jpg
euh... si vous le dites a écrit:jolan a écrit:Le fait que le garçon soit devenu un homme cruel comme les autres est à peine montré, le film s'ouvrant sur lui et son admiration pour son père et sa bonté, je crois qu'il aurait été vraiment très intéressant de montrer davantage ses revirements et son évolution. Là, c'est quasi secondaire. Dommage, c'est le coeur du propos du film.
C'est le coeur du propos du film que tu aurais voulu voir mais ce n'est pas pour autant le coeur du propos de ce que Mizoguchi a voulu montrer.
Mizoguchi n'a pas besoin de plusieurs scènes pour montrer l'évolution du personnage vers la médiocrité, ce n'est pas ça qui l'intéresse, ce qui l'intéresse c'est de montrer comment, grâce à l'influence de sa soeur et à un souvenir d'enfance lié à sa mère, il va pouvoir retrouver sa dignité perdue et, après plusieurs étapes sur ce chemin, boucler la boucle en retrouvant sa mère.Pas de viol, mais bon, c'est comme dans les livres d'histoire, on en parle rarement, mais on sait qu'il y en a partout.
Même si c'est hors-champs, la mère est quand même réduite à la prostitution.Sinon dans ce Japon médiéval il n'y a que des hommes rudes, frustres, belliqueux, violents, et des femmes faibles, fragiles, sensibles, humaines, mais asservies, martyrisées, marquées au fer et abandonnées, assassinées.
Chez Mizoguchi, en effet, les hommes sont la plupart du temps des personnages médiocres qui, d'une manière ou d'une autre, contraignent les femmes à des vies de "martyr". Dans L'intendant Sansho, la figure du père intègre est d'ailleurs une présence assez rare dans le cinéma de Mizoguchi.
Mais contrairement à ce que tu écris, les personnages féminins ne sont ni faibles ni fragiles (ils se trouvent dans des situations de faiblesse et de fragilité, ce qui est très différent), au contraire, c'est leur courage et leur force de résilience dans un monde qui leur est largement hostile que Mizoguchi s'emploie à montrer film après film.
Tu devrais regarder La vie d'O-Haru, femme galante, expression la plus pure du mélo mizoguchien, avec une tragique Kinuyo Tanaka ballottée par des évènements qui ne cessent de s'imposer à elle. Tu vas sans doute détester mais tu devrais vraiment le voir.
makidoo a écrit:Donc sinon les références de cinéphile de Jolan : AB Productions, Bioman
Je note, je note.
Olaf Le Bou a écrit:le tournant du film est subtilement amené, toutefois : lorsque 10 ans ayant passés il s'agit de marquer au fer un vieil esclave, ce n'est pas le fils de Sansho qui a basculé dans la cruauté, mais bien Zushiô qui s'y colle, tandis que Tarô est lui devenu un moine bienveillant ; un double reniement des convictions paternelles s'opère là, illustrant la complexité des choix humains et le libre arbitre qui demeure malgré toutes les pesanteurs de la société.
jolan a écrit:Bon, Olaf, tu es parmi nous pour cette séance et pour présider la suivante ?
Ou on se débrouille tout seuls ?
jolan a écrit:@Olaf, tu nous concoctes la séance 49 ?
Olaf Le Bou a écrit:- Le Monde, la chair et le diable (1959) Jolan
- L'Invasion des profanateurs de sépultures (1959)
- Le Jour où la Terre prit feu (1961)
Olaf Le Bou a écrit:voilà, voilà.
une sélection dans l'air du temps : apocalypse et fin du monde assaisonnée à la sauce parano :
- Le Monde, la chair et le diable (1959)
- L'Invasion des profanateurs de sépultures (1959) lobo
- Le Jour où la Terre prit feu (1961)
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