jolan a écrit:Nous avons tous les éléments qui empêchent l'identification et donc l'intérêt, en ce qui me concerne.
euh... si vous le dites a écrit:Black Narcissus (1947) - Michaël Powell et Emeric Pressburger
Cette mise en tension va se matérialiser sous la forme d’une mise à l’épreuve au cours de laquelle chaque personnage se révèlera face à lui-même et face à la communauté. D’un côté comme de l’autre, Clodagh se trouve devant une contradiction insoluble : d’un côté, impossibilité de retour au monde séculaire et de l’autre impossibilité tout aussi grande d’habiter pleinement un monde spirituel apaisé.
C’est la manière que l’on choisit (ou que les circonstances nous imposent) d’habiter le monde que va mettre en jeu la mise en tension des personnages de Clodagh et du prince. Là où la mission de Clodagh est de pérenniser la présence de sa petite communauté dans un lieu isolé, de s’inscrire durablement dans un espace défini, le prince (et au-delà, l’environnement local dans son ensemble) est présenté comme une personne qui vit dans un éternel présent, une présence dégagée des contingences liées au passage du temps.
En creux, il montre le renoncement de Clodagh à l’instant présent et la soumission de toutes ses actions au seul objectif de maintenir sa communauté dans ce couvent réaménagé. Ce sont nos choix d’appartenance au monde qui y sont reflétés. Les contradictions des personnages dépeints dans le film sont-elles si éloignées des nôtres ? Après tout, ne sommes-nous pas un peu tous les acteurs de notre propre «survival » ?
jolan a écrit:Je peux observer le spectacle de la bêtise sans avoir besoin de m'identifier, dans un film comme dans la vie, je ne suis qu'un spectateur dans les deux cas - j'utilisais ce terme d'identification pour résumer - mais j'ai surtout besoin d'y croire un minimum, de me dire que ce que je vois est plausible et pourrait se dérouler. Or là je ne vois que du grossièrement gonflé pour servir le sujet. Il y a donc une moitié de l'objet filmé qui ne me satisfait pas, quand bien même la démonstration de l'absurde est réussie.
lobo a écrit:Et surtout il n'a pas, à mes yeux encore, la noirceur, le tragique, que certains y ont vu (il est moins noir que Double indemnity par exemple).
lobo a écrit: Et surtout il n'a pas, à mes yeux encore, la noirceur, le tragique, que certains y ont vu (il est moins noir que Double indemnity par exemple). La démesure de la réaction des foules, avec caravanes, cirque et manège, la famille de l'assureur à la Séraphin Lampion (les premiers arrivés), la plupart des personnages (le shériff, le terrassier, le prêtre...), tout cela relève de la comédie plutôt que de la tragédie.
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