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Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede jolan » 14/02/2020 20:18

Message précédent :
Elle n'était pas vraiment choisie pour ses qualités d'actrice... :siffle:
Jolan, le gars qui n'a le droit de ne rien dire, sinon ses posts sont supprimés illico par Nexus.
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Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede HOCHET Gabriel » 14/02/2020 20:29

Ah bon.... tu voudrais parler de.... de.....

Non, rien......
DURA LEX QUE C'EST DE L'EX, ET PAF...
Mon blog "Crobards" http://gabrielhochet.blogspot.fr/
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Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede sergent latrique » 17/02/2020 00:00

C'était la semaine Kirk Douglas, j'ai regardé en téléchargement ou à la télé "Detective story" de W. Wyler 1951 (même année que le Wilder, très bon), Gunfight at the OK corral (1957) qu'on ne présente plus, dont la scène finale est un véritable ballet (qui ne doit pas correspondre vraiment à la réalité historique ) et The final countdown (Nimitz) 1980 que j'ai découvert.
Alors,

Le gouffre aux chimères (Ace in the hole) B.Wilder (1951)

Un journaliste vedette de New York, Charles "Chuck" Tatum, viré de son dernier journal et tombé en disgrâce dans son métier se retrouve sans un sou au Nouveau Mexique.
Il se fait embaucher à l’esbroufe dans le journal local en espérant revenir sur le devant de la scène journalistique (là encore le prix Pulitzer comme dans Shock corridor est présenté comme le graal). On apprend vite avec lui que le journalisme n'est pas le même à Albuquerque et dans les grands journaux nationaux et que la vérité lui importe peu, mais qu'il cherche le scoop.
Après un an à vivoter et prendre les habitudes locales (ceintures et bretelles), il flaire le coup génial par hasard dans une boutique au bord d'un site indien où un homme est enseveli depuis le matin en recherchant des antiquités indiennes dans la montagne.
Il va tout mettre en oeuvre pour suivre en exclusivité et faire prendre de l'ampleur à l’événement afin de revenir au premier plan du journalisme et prendre sa revanche sur ses anciens collègues ou patrons.

Le film préféré de Wilder qui en a fait tant d'excellents. Un film superbe à mon point de vue. Une histoire très banale au départ, le journaliste prétentieux et hautain qui se la joue grand reporter dans une région écartée des grandes villes et puis, dès la scène de la découverte de la catastrophe en cours, un nouveau chapitre et une atmosphère qui change.
Tout change, tout va se passer dans cette zone aride du Nouveau Mexique et le spectateur se retrouve embarqué à 100 à l'heure dans un fait divers qui aurait du faire un entrefilet dans le Sun Bulletin d'Albuquerque .
(j'ai visité cette région il y a quelques années et ce genre de sites indiens Pueblo au Mesa Verde).
Ca commence avec cette étrange scène de femme qui prie dans sa chambre, qui remet une bougie et semble toute absorbée par des préoccupations que l'on ne connait pas encore.
Une atmosphère étrange où les personnes de bien vont subir une descente aux enfers avec ce Léo coincé dans son trou, ses parents impuissants assistant à sa lente agonie, rares personnages de bien, sensibles et plein d'humanité.
On peut compter parmi "ce camp" des gens honnêtes Boot, le rédac chef qui fait afficher "Dites la vérité",
l'entrepreneur Smollet qui veut sauver Léo mais est tenu par le shérif et va, sur l'idée de Tatum, utiliser une foreuse au lieu de l'étayage.
Ce film est une tragédie en plusieurs actes. On se doute que la manipulation organisée par Tatum risque d'être fatale au pauvre Léo Minosa coincé dans le fond du trou (l'as qui va permettre à Tatum son coup de poker) et chaque jour qui passe est un pas vers la mort pour lui, alors que chaque jour pour Tatum affermit son triomphe et sa puissance locale.
Pour la femme de Minosa, Lorraine, il apparait très vite qu'elle n'aime pas son mari et qu'elle se fiche totalement de lui, n'étant venue s'installer en se mariant que pour échapper à son travail de strip teaseuse ou le même genre de boulot.
Elle restera indifférente au sort de son mari, ne suivant que les désirs de Tatum et veut même partir. Seul l'appat du gain, de la notoriété et la fascination de Tatum vont la retenir.
Tatum est le personnage central, un prédateur, antipathique dès le début à voir déjà sa manière de se faire embaucher dans le journal où il va ronger son frein jusqu'à ce jour où il apprend l'histoire de Léo et où jaillt l'étincelle de sa bonne étoile, la conjonction des planètes qui lui apporte LE sujet en or. Il entre comme en transe et son personnage va insensiblement se transformer, ou disons retrouver son appétit de prédateur habituel. Son flair lui dicte sa conduite et il élabore très vite son histoire où la véritable histoire n'est qu'un faire-valoir.
Lorraine l'a bien reconnu comme un dur, "hard boiled 20 minutes" qui a l'habitude de manipuler, de brutaliser et de corrompre en s'associant avec le shériff véreux du comté.
Plus les jours passent plus Tatum semble dans son élément, avec le bruit, la foule, la tension des grands événements.

Chaque scène est un délice d'image, de mise en scène, d'éclairage en NB. La descente dans les souterrains, les scènes de montagne ou d'intérieur.
Ex au début au journal, l'oeil est attiré par l'affiche Tell the truth avant que Tatum en parle avec Boot. Magistral.

La montagne aux vautours porte bien son nom car les vautours sont bien tout autour de Léo: Tatum, le shériff, Lorraine, en premier mais aussi toute la foule d'anonymes, de badauds qui vient se repaitre de l'histoire, attirés par un voyeurisme malsain et bon enfant aux allures de fête foraine (la scène du groupe musical qui chante Leo oh Leo en distribuant les copies de la chanson, c'est franchement glauque mais tellement vrai) et le contraste entre le Luna Park improvisé et la tension dans l'enfer du trou, inaccessible et pourtant si proche est extrême.
Restent les autres personnages, ceux qui sont impuissants et suivent les éventements de loin ou de prêt, les Indiens, les ouvriers et le jeune journaliste séduit par Tatum.

Tout cela parait démesuré, impossible et pourtant l'histoire est inspiré de celle (citée par Tatum) de Floyd Collins et m'a rappelé aussi la fin d'une fillette dans le Nevado del Ruiz dans les années 80 qui a fait les titres du monde entier.
Le film dénonce bien sûr ce journalisme spectaculaire et charognardet la complicité passive de la foule.
Pendant que Leo Minosa agonise, bercé par les mensonges de Tatum, le considérant ironie du sort comme son meilleur ami, l'hypocrisie continue, danse et fête autour d'un type que personne ne connaissait , que personne ne voit ni ne verra dans un emballement médiatique jusqu'à la nausée.

Ce que j'ai apprécié, dans ce film est le côté très réaliste dans tous les détails, qui a un aspect quasi documentaire sur la vie locale, les trading posts, les sancutaires indiens, jusqua dans les moindres détails (sac de toile sur le radiateur, typique sur les voitures dans les années 40-50)

On se doute de la fin de Leo Minosa, moins du revirement et de la fin de Tatum qui prend conscience au moment où il apprend par Smollet qu'on ne peut plus etayer que son plan risque de se retourner contre lui et qu'il aura la
mort de Leo sur la conscience, et moins encore du coup porté par Lorraine qui va causer sa perte.
Un vrai bon film avec un Kirk Douglas qui habite le personnage de Tatum !
6/6
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Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede arcarum » 17/02/2020 08:44

je me retrouve complètement dans ton analyse.
:ok:
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Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede jolan » 17/02/2020 19:42

Le Gouffre aux Chimères (Ace in a Hole) – Billy WILDER – 1951

Il n'y a encore une fois pas de « gouffre des chimères » dans le titre original. C'est bien de la Montagne des Sept Vautours dont il s'agit, ou d'un as caché dans le titre original, qui il est vrai est une expression qui convient parfaitement, puisque le héros est un joueur/menteur et que son atout maître est un homme coincé dans un trou. Mais le titre français n'est pas si mal trouvé.

J'ai du mal à adhérer à un film, aussi bien fait soit-il, aussi intelligent soit-il, lorsqu'il se base sur une démonstration de la bêtise. La bêtise l'emporte forcément sur l'intelligence de la démonstration. J'ai du mal à trouver réussi un film réussi si l'argument de base me semble bancal. Comme ici.

Nous avons tous les éléments qui empêchent l'identification et donc l'intérêt, en ce qui me concerne. Le personnage de Kirk Douglas est un journaliste mégalo qui s’ingénie à créer un événement pour écrire l'article de sa vie. Malheureusement sa mégalomanie et son ambition vont se retourner contre lui et causer l'échec de son projet puisqu'au final, et sans que l'on ne sache pourquoi, il fait tout pour que le pauvre homme coincé dans la grotte finisse par mourir. Déjà, comme procédé il n'y a pas plus crétin. Grand défenseur du mensonge et de l'article bidonné tout au long de sa carrière, il se ment surtout à lui-même. « Je ne provoque pas les événements, je ne fais que les rapporter ». La vérité et la vie d'autrui ne l'intéressent pas une seconde. Il veut juste réitérer l'histoire de Floyd Collins qui avait valu le prix Sulitzer à son auteur avant guerre (On peut toujours trouver un lien entre les différents films du Ciné-Club. Ici, le personnage interprété par Kirk Douglas est un journaliste qui lui aussi rêve de succès et de Prix Sulitzer, comme dans le récent « Shock Corridor ».)

Dès son arrivée, il a déjà son plan en tête et se prend pour le maître de la situation « Ne vous inquiétez pas, je vous promets que nous allons le sauver », et bientôt c'est lui le maître des horloges. Il se sent responsable du sauvetage. Il va surtout devenir coupable du naufrage. Le malheur c'est que Tatum se soit arrêté dans cette station essence. Sans lui tout se serait passé le mieux du monde, et le pauvre Léo aurait été sauvé. Mais il va causer son malheur et sa propre perte, dans un vaste élan suicidaire qui s'affirme à mesure qu'on avance. La façon dont il meurt n'est d'ailleurs pas moins bête que le reste, je ne comprends pas son obstination entêtée et surtout imbécile. Il manque de la tuer, et par défense elle le poignarde, et il ne fait rien pour éviter sa mort, il se dit certainement qu'elle va le protéger du ridicule et de l'opprobre, il sait se confronter au mensonge, mais il ne saurait pas faire face à la vérité.

Mais pour l'heure la plaine devant le village indien troglodyte devient une foire gigantesque, une foire sans raison, un cirque absurde. Quel est l'intérêt de se ruer sur les lieux d'un tel incident invisible, de payer pour y être présent, pour y faire la fête ? Un condensé d'abrutis, attirés par le sang. Autour de Tatum, c'est un flot ininterrompu de nouveaux venus, et tous les hommes concernés, du responsable des secours au shérif, en passant par la femme du fameux Léo, le suivent aveuglément et s'embourbent eux aussi dans la direction opposée à la logique, par appât du gain, ou pour protéger leur carrière.

Les autres journalistes envoyés sur place pourraient très bien écrire ce qu'il se passe au pied de la montagne, avec le shérif et le journaliste vedette qui empêchent toute investigation et régentent les lieux, manipulent la réalité et travestissent les informations, s'arrangent pour que l'événement dure et s'enlise, etc, mais non, ils se révoltent une seconde puis on ne les voit plus jusqu'au dénouement qu'ils auraient pu participer à éviter s'ils avaient fait leur travail correctement.

Tatum devrait savoir qu'en agissant ainsi il va emmener Léo vers une mort inéluctable, mais il ne fait rien pour l'empêcher, au contraire, il accélère le processus en ralentissant le sauvetage. Il s'évertue sans morale et sans remords à construire son petit monde selon son gré. Il prend avant tout un malin plaisir à régner sur le fait divers qu'il a créé, et à se venger de ses anciens collaborateurs et patrons. Il goûte aux chimères du pouvoir. Journaliste, il ne l'a sans doute jamais été, car au lieu de faire son travail d'observateur et de commenter, il est sur tous les fronts et est bien le principal acteur de cette tragédie. Et il ne se rend compte de son erreur que bien trop tard, quand les choses sont irréversibles. Bon, voilà concernant la trame. Bancale.

Quant au film en lui-même, il est réussi, donc, bien écrit malgré tout, bien dialogué, bien réalisé, bien joué, mais bon, ça ne suffit pas. Le sujet en soi n'est pas idiot, c'est le traitement qui me semble absurde. La relation avec Lorraine, la femme de Léo, est intéressante. Je le répète, le film est intelligent, mais je ne peux adhérer à une telle démonstration, je ne comprends aucun des comportements en présence (hormis le vieux patron de presse bien sûr avec son adage « Dire la vérité »), ma logique m'en empêche.
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Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede euh... si vous le dites » 17/02/2020 21:57

jolan a écrit:Nous avons tous les éléments qui empêchent l'identification et donc l'intérêt, en ce qui me concerne.


C'est un peu dommage ça, non ?
En tant que spectateur, on oscille toujours entre identification et projection.
Avec l'identification, on attire les personnages à soi, on les réduit quelque part à ce que nous sommes. C'est malgré tout enrichissant parce que cela permet de mieux comprendre qui l'on est.
La projection par contre, nous amène à nous confronter à leur altérité, à leur opacité. On va vers le personnage, on ne l'attire pas à nous. On essaie de comprendre ce qui n'est pas nous. C'est notre rapport au monde qui est ici en jeu.
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Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede euh... si vous le dites » 17/02/2020 22:22

Bon sinon, j'ai beaucoup aimé Le gouffre aux chimères et je partage largement les impressions d'arcarum et du sergent.
Un film très sombre, beaucoup plus fort dans l'analyse psychologique qu'un film noir cynique souvent un peu empêtré dans ses propres codes.
Au-delà de la critique virulente d'une certaine presse et de la société du spectacle, c'est un cinéma qui est, dans ses fondements mêmes, extrêmement cruel, un cinéma qui laisse très peu de place à une vision un tant soit peu positive du genre humain.

Ce qui m'a beaucoup plus aussi, c'est la limpidité avec laquelle Billy Wilder parvient à caractériser tous ses personnages dès leur première scène, que ce soit par une attitude, une gestuelle, un dialogue, un mouvement de caméra.
C'est impressionnant.
Et ça lui permet ensuite de creuser sur une base solide (plus que la caverne du film :D ).

Ma note : un bon 5/6
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Re: Le Ciné-Club - "Black Narcissus" 1947 (Powell-Pressburger)

Messagede jolan » 17/02/2020 22:24

euh... si vous le dites a écrit:Black Narcissus (1947) - Michaël Powell et Emeric Pressburger
Cette mise en tension va se matérialiser sous la forme d’une mise à l’épreuve au cours de laquelle chaque personnage se révèlera face à lui-même et face à la communauté. D’un côté comme de l’autre, Clodagh se trouve devant une contradiction insoluble : d’un côté, impossibilité de retour au monde séculaire et de l’autre impossibilité tout aussi grande d’habiter pleinement un monde spirituel apaisé.
C’est la manière que l’on choisit (ou que les circonstances nous imposent) d’habiter le monde que va mettre en jeu la mise en tension des personnages de Clodagh et du prince. Là où la mission de Clodagh est de pérenniser la présence de sa petite communauté dans un lieu isolé, de s’inscrire durablement dans un espace défini, le prince (et au-delà, l’environnement local dans son ensemble) est présenté comme une personne qui vit dans un éternel présent, une présence dégagée des contingences liées au passage du temps.
En creux, il montre le renoncement de Clodagh à l’instant présent et la soumission de toutes ses actions au seul objectif de maintenir sa communauté dans ce couvent réaménagé. Ce sont nos choix d’appartenance au monde qui y sont reflétés. Les contradictions des personnages dépeints dans le film sont-elles si éloignées des nôtres ? Après tout, ne sommes-nous pas un peu tous les acteurs de notre propre «survival » ?


J'ai bien compris que c'était ton questionnement actuel, ton chemin philosophique récurrent, notre rapport au monde, à l’altérité.

Je peux observer le spectacle de la bêtise sans avoir besoin de m'identifier, dans un film comme dans la vie, je ne suis qu'un spectateur dans les deux cas - j'utilisais ce terme d'identification pour résumer - mais j'ai surtout besoin d'y croire un minimum, de me dire que ce que je vois est plausible et pourrait se dérouler. Or là je ne vois que du grossièrement gonflé pour servir le sujet. Il y a donc une moitié de l'objet filmé qui ne me satisfait pas, quand bien même la démonstration de l'absurde est réussie.
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Re: Le Ciné-Club - "Black Narcissus" 1947 (Powell-Pressburger)

Messagede euh... si vous le dites » 17/02/2020 22:38

jolan a écrit:Je peux observer le spectacle de la bêtise sans avoir besoin de m'identifier, dans un film comme dans la vie, je ne suis qu'un spectateur dans les deux cas - j'utilisais ce terme d'identification pour résumer - mais j'ai surtout besoin d'y croire un minimum, de me dire que ce que je vois est plausible et pourrait se dérouler. Or là je ne vois que du grossièrement gonflé pour servir le sujet. Il y a donc une moitié de l'objet filmé qui ne me satisfait pas, quand bien même la démonstration de l'absurde est réussie.


Merci pour la précision.
Au-delà de la possibilité de voir de bons films, ce que j'aime dans notre petit exercice, c'est l'expression de sensibilités très différentes.
Tu écrivais qu'il y a de nombreuses manières d'habiter le monde. Il y a évidemment dès lors aussi de nombreuses manières d'habiter un film.
J'aime bien me rendre compte que certains habitent les films d'une manière très différente de la mienne.
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Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede jolan » 17/02/2020 22:46

C'est bien là tout l'intérêt de notre petite entreprise ;)
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Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede lobo » 18/02/2020 01:50

Ace in the Hole de Billy Wilder.
J'ai un peu lu vos critiques. Je dirais qu'il faut raison garder. C'est un bon film de Billy Wilder. Ce n'est pas du tout un chef d'oeuvre du cinéma qui mérite un 6/6. Et surtout il n'a pas, à mes yeux encore, la noirceur, le tragique, que certains y ont vu (il est moins noir que Double indemnity par exemple). La démesure de la réaction des foules, avec caravanes, cirque et manège, la famille de l'assureur à la Séraphin Lampion (les premiers arrivés), la plupart des personnages (le shériff, le terrassier, le prêtre...), tout cela relève de la comédie plutôt que de la tragédie. Bon, il est vrai qu'il y a mort d'homme. Mais ce Leo, difficile de se prendre d'empathie pour lui. Je ne sais pas pourquoi, il me rappelle le personnage de faux-vrai blessé qui dit Micheeel dans Banzaï de Claude Zidi... Dans la scène de l'extrême-onction notamment. Après il y a le triangle qu'on retrouve dans beaucoup de noirs, avec la femme mal mariée qui en pince pour le bel étranger et qui finit par la mort des deux hommes et le départ de la belle... Bon, c'est ici à la limite de la caricature avec l'histoire du col en fourrure de lapin.
Anyway Kirk Douglas est un superbe acteur.
En bref, je vois dans ce film l'histoire (plutôt rigolote, je dirais pour tordre le bâton dans l'autre sens) d'un reportage bidonné qui a mal tourné, faite avec ce mélange de férocité et de jovialité qui est la marque de Billy Wilder.
J'aurais mis plus dans l'absolu, mais pour tempérer les notes que je trouve vraiment excessives d'arcarum et du sergent je mets un
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Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede euh... si vous le dites » 18/02/2020 08:44

lobo a écrit:Et surtout il n'a pas, à mes yeux encore, la noirceur, le tragique, que certains y ont vu (il est moins noir que Double indemnity par exemple).


Je ne le trouve en effet pas nécessairement plus "noir" que Double indemnity mais surtout beaucoup plus cruel.
Le gouffre des chimères, c'est vraiment du cinéma de la cruauté plus que du cinéma noir cynique.
On n'y trouve pas le même fatalisme désabusé que celui que l'on trouve dans le cinéma noir.
Tu pointes bien que ce cinéma utilise les ressorts d'une comédie grinçante, avec des effets grossissants qui portent le film vers la dimension du grotesque, mais ce n'est à mon sens que pour souligner la cruauté fondamentale du propos.

Pour ma part, j'ai très largement préféré Le gouffre aux chimères à Assurance sur la mort.
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Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede lobo » 18/02/2020 09:07

Je vois bien ce que veut dire euh... en distinguant le noir du cruel. Non, moi je le trouve pas "cruel", ce film. Ou alors avec un côté "tongue in cheek". On évoque Jack Davis plus haut. Le ton de Billy Wilder dans ce film m'évoque celui des EC Comics genre Crime Suspenstories exactement contemporains.
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Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede lobo » 18/02/2020 09:32

Tiens, avez vous compris pourquoi après un an d'Albuquerque Kirk Douglas a adopté lui aussi la combinaison ceinture-bretelles ? Pour répondre à euh..., je crois que je préfère le plus anecdotique Double Indemnity, avec ce personnage d'actuaire incarné par Edward Robinson.
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Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede euh... si vous le dites » 18/02/2020 09:36

Bon sinon, vu que c'est apparemment à mon tour de proposer des films pour la prochaine séance, je m'y colle avec trois films américains de la deuxième moitié des années 30.
Du classique solide et une bonne tranche d'americana avec pour caractéristique commune la présence au générique de Henry Fonda.

1936 - The trail of the lonesome pine (La fille du bois maudit) de Henry HATHAWAY
1939 - Drums along the Mohawk (Sur la piste des Mohawks) de John FORD
1939 - Jesse James (Le brigand bien aimé) de Henry KING
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Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede arcarum » 18/02/2020 17:08

lobo a écrit: Et surtout il n'a pas, à mes yeux encore, la noirceur, le tragique, que certains y ont vu (il est moins noir que Double indemnity par exemple). La démesure de la réaction des foules, avec caravanes, cirque et manège, la famille de l'assureur à la Séraphin Lampion (les premiers arrivés), la plupart des personnages (le shériff, le terrassier, le prêtre...), tout cela relève de la comédie plutôt que de la tragédie.

En fait c'est, personnellement, ce que j'ai trouvé le plus tragique finalement, et le plus sombre.
L'image renvoyée de la société est pitoyable, et c'est d'autant plus flagrant à l'annonce de la mort. Tout le monde fuit à la recherche du prochain spectacle après une très courte prière de contrition.
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Re: Le Ciné-Club - "Shock Corridor" 1963

Messagede jolan » 18/02/2020 19:33

Séance 1 : The Tarnished Angels (Sirk 1957) = 4,13
Séance 2 : Le Crime de monsieur Lange (Renoir 1936) = 3,6
Séance 3 : Il Sorpasso (Risi 1962) = 4,7
Séance 4 : Rendez-vous de Juillet (Becker 1949) = 2,33
Séance 5 : Vaghe Stelle dell Orsa... Sandra (Visconti 1965) = 3,81
Séance 6 : Kiss me Deadly (Aldrich 1955) = 3,8
Séance 7 : Quand passent les Cigognes (Kalatozov 1957) = 4,1
Séance 8 : La Ballade de Narayama (Imamura 1983) = 3,6
Séance 9 : Letter from an Unknown Woman (Ophüls 1948) = 4,2
Séance 10 : L'Hirondelle d'or (King Hu 1966) = 2,35
Séance 11 : The Woman in the Window (Lang 1944) = 3
Séance 12 : Lonely are the Brave (Miller 1962) = 4,16
Séance 13 : A Letter to Three Wives (Mankiewicz 1949) = 3
Séance 14 : Le Salon de Musique (Ray 1958) = 3,75
Séance 15 : La Rivière (Renoir 1951) = 4,5
Séance 16 : L'Homme au pousse-pousse (Inagaki 1958) = 2,5
Séance 17 : Miracolo a Milano (De Sica 1951) = 2,8
Séance 17b : Riso Amaro (De Santis 1949) = 3,8
Séance 18 : Lucky Star (Borzage 1929) = 3,7
Séance 18b : L'Homme à la caméra (Vertov 1928) = 4,8
Séance 19 : Die Brücke (Wicki 1959) = 3,16
Séance 20 : Gojira (Honda 1954) = 3,12
Séance 21 : Fallen Angel (Preminger 1945) = 3,16
Séance 22 : Black Narcissus (Powell & Pressburger 1947) = 2,6
Séance 23 : Judex (Franju 1963) = 2,3
Séance 23b : Shock Corridor (Fuller 63) = 2,2
Séance 24 : Ace in a Hole (Wilder 51) = 4,6
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Re: Le Ciné-Club - Séance spéciale Kirk Douglas

Messagede jolan » 18/02/2020 19:36

Hop !

1936 - The trail of the lonesome pine (La fille du bois maudit) :arrow: Jolan
1939 - Drums along the Mohawk (Sur la piste des Mohawks)
1939 - Jesse James (Le brigand bien aimé)
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Re: Le Ciné-Club Séance 25 : Henry Fonda années 30

Messagede lobo » 18/02/2020 19:54

On n avait pas dit une comédie ?
Sinon je vote aussi pour la fille du bois maudit...
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Re: Le Ciné-Club Séance 25 : Henry Fonda années 30

Messagede arcarum » 18/02/2020 21:40

pour moi : Drums along the Mohawk (Sur la piste des Mohawks)
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Re: Le Ciné-Club Séance 25 : Henry Fonda années 30

Messagede sergent latrique » 19/02/2020 19:26

Des films en Technicolor :ok:
Sur la piste des Mohawks pour moi
Halte au massacre Organisasi Papua Merdeka
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