Prem's pour une fois !
Barbarella (R.Vadim) 1968
L'année 1968, l'héroïne Barbarella, icône de la culture BD adulte des années 60 incarnée par Jane et filmé par Roger Vadim. Après Dieu créa la femme, Vadim recréé Barbarella de Jean Claude Forest.
On peut s'attendre au pire de ce que le cinéma peut faire, genre nanar intersidéral et franchement en regardant des extraits je me suis dis que j'allais subir un supplice en regardant ce film.
Je nuancerai en disant que c'est plus kistch, kitschissime et totalement barré, pas de l'avant garde non plus mais une sorte d'opéra fou sous acide, donc très spécial mais pas nanar non plus.
Des décors extravagants, des costumes délirants, aux couleurs chamarrées, aux tissus et aux coupes fantasques, une histoire quasiment inexistante, avec au centre de tout cela, une Jane Fonda filmée en veux-tu en voilà, qui n'arrête pas de se retrouver dans positions où elle doit se changer par suite de déchirures, lacérations de ses tenues ( par des morsures de poupées, piqûres de becs d'oiseaux etc.) au milieu de personnages tous plus fantastiques les uns que les autres dans un voyage spatial à la recherche de Duran Duran.
Le prétexte est futile, elle est envoyée par le président de la terre, une terre "paix et amour" retrouver ce savant.
Trucages et musiques sont à l'avenant du reste, on est plus proche du fantastique de Méliès que de la science-fiction de la guerre des étoiles ou 2001 l'odyssée de l'espace. Pas de réflexions philosophiques, de l'aventure joyeuse et loufoque à l'image d'une BD psychédélique comme il en existait à l'époque.
Bref, scénariste, réalisateurs, décorateurs, maquilleurs et costumiers (la dernière robe est de Paco Rabanne qui est mort récemment) s'en donnent à coeur joie.
Au final, même si les trucages sont nazes, les décors farfelus, le jeu de Jane Fonda très moyen (elle convainc plus par ses formes et sa belle chevelure impeccable), les images pas toujours à la hauteur, les touches d'humour assez rares, reste "ovni cinématographique" qui se laisse regarder malgré tous ses défauts.
Je dirais même que c'est à voir au moins une fois pour cet aspect, cet état d'esprit des années 60 avec sa libération artistique et morale.
Je retiens le générique du début et l'effeuillage de Barbarella, Ugo Tognazzi en espèce de gorille sensuel, genre de Pré Chewbacca, un orgue assez particulier
un ange aveugle, un mime Marceau qui parle clairement et une foultitude de machines bizarres et délirantes.
Tout cela n'est pas sérieux, mais c'est fait exprès. Je mets un 2/6.