de sergent latrique » 11/03/2023 22:48
Bonsoir, amis du club, je traîne toujours pour poster mon avis.
La loi (Jules Dassin) 1959
Une petite ville du sud de l'Italie à la fin des années 50, une Italie, encore loin de la modernité et qui vit sur les traditions.
La loi, la loi officielle, celle de la police et de la justice n'y est pas vraiment respectée, et son autorité, ses représentants mêmes, sont bafoués par les bandes de jeunes par leurs larcins ou par leurs femmes au travers de leurs liaisons adultères.
La vraie loi, c'est aussi et surtout celle du passé et des traditions, celle du patriache, formidable Pierre Brasseur, (pas si vieux que ça pour jouer ce vieillard à l'écran), la loi ancestrale du propriétaire qui conserve l'aura de sa noblesse défraîchie et de son honneur, mais c'est aussi celle aussi que voudrait imposer la mafia locale avec son caïd (Yves Montand qui retrouve ses origines italiennes) qui voudrait bien devenir le nouveau patron et qu'on le respecte, mais qui arrive tout juste à impressionner une bande de jeunes et quelques citadins soumis et son propre fils.
La loi, c'est aussi celle de l'empire de la séduction, au travers des couples illégitimes et des passions ou des désirs inassouvis, ceux que déclenche la magnifique Gina Lollobrigida, rayonnante de beauté et de charme, à la fois soumise mais fière de choisir sa voie.
Quelques éléments perturbateurs vont déranger cette ordre près de changer avec l'arrivée de la vie moderne et le déclin du vieille ordre établi. La modernité avec ce chantier sur les marais est incarné par un Mastrioanni, homme du Nord, que l'on considère comme un étranger, à peine plus accessible que le touriste suisse.
Marietta, seule contre tous les pouvoirs, loi, église, patron, mafia, par son vol et la balafre sur la joue de Brigante, sa liberté de chanter et de se donner à qui elle veut, est l'élément central de ces perturbations.
Ces passions, ces désirs, ces ambitions, ces vengeances, ces secrets honteux, ressortent dans ce jeu, nommé 'la loi', celle qui donne son nom au film, jeu stupide et cruel, exutoire cathartique, comme un jour des fous où tout est permis et qui pour l'un qui va assouvir ses rancoeurs rentrées va en créer d'autres chez ses victimes.
Pour réaliser cet assemblage d'histoires croisées, de scènes pittoresques autour de ces personnages incarnés par un casting trois étoiles, Jules Dassin possède une grand maitrise du rythme et nous offre des scènes marquantes, laissant libre cours à tous les sentiments y compris les plus violents (coup de couteau qui balafre Brigante, flagellation de Marietta par les autres femmes, tentative de viol) ou les plus bas (vol, humiliation publique de Tonio).
Techniquement, les ambiances et les éclairages, que ce soit en extérieur ou dans les décors sont bien réussis, dialogues parfois gâchés par la post-synchro et doublage.
Gina L. respire la fraîcheur et la sensualité, et sa relation ambigue avec les hommes, comme Don Cesar.
Un drame qui se termine bien en fin de compte et qui restitue, par toutes ces histoires, principalement autour de la belle Marietta, l'ambiance de tout une petite ville avec ses relations sociales et les luttes d'influences. J'ai bien apprécié tout le passage avec la fête nocturne notamment.
Ma note 4/6
Halte au massacre Organisasi Papua Merdeka