Tu veux rivaliser avec Le Balafré niveau calembours ?
Bon, comme c'est le premier d'entre vous qui postera le premier qui décidera du deuxième film, je mets ma critique perso.
Mais si vous voulez vraiment qu'on mate les trois, je suis partant.
秋津温泉 La Source thermale d'Akitsu – Yoshishige «Kijū» YOSHIDA – 1962
Une œuvre foncièrement romantique, dans laquelle j'ai plongé allègrement, tant je m'y suis senti d'emblée comme un poisson dans l'eau. Une jolie histoire entre la belle Shinko (Mariko Okada, relativement sublime) et son soldat malade Shuzaku.
En tout cas j'aimais beaucoup au début. La rencontre, les premiers jours, la guérison une fois la guerre finie - car dès le début, leur amour est lié à la mort (pulsions de mort chez lui, pulsion de vie chez elle "Je suis quelqu'un, j'ai sauvé un être humain", tentative de double suicide, puis promesse après leur premier baiser (au bout de dix ans) de mourir si elle apprend sa mort - car une fois que Shinko a donné son cœur à Shuzaku, elle ne le récupérera jamais).
D'emblée, il y a l'eau (le robinet) et le feu (la maison brûlée). Mais qui est calme ou tumultueux, qui représente la vie (la source thermale) ou la mort (la guerre, la pneumonie), qui d'elle ou de lui est voué à la vie ou à la mort (son idée de double suicide, qu'elle fait échouer la première fois, puis qu'elle veut réellement "exécuter" 17 ans plus tard ?) Les choses semblent claires, mais elles vont étrangement s'inverser au fil du film.
Puis j'ai fini par me lasser de cette histoire qui n'en est jamais vraiment une, et surtout pas toutes ces années plus tard, avec cet homme tellement peu amoureux que ça fait peur et elle tellement amoureuse qu'elle gâche sa vie pour un abruti sans intérêt, c'est encore pire. Pourquoi faut-il que les femmes romantiques tombent amoureuses d'hommes sans cœur qui ne savent pas les aimer ? J 'aurais aimé voir de vrais sentiments et croire en leur histoire, mais non, impossible de lire dans le personnage masculin autre chose que du dédain et de l'attirance passagère, une fois tous les 5 ou 10 ans. A chaque nouvelle retrouvaille j'étais davantage agacé de voir comment elle subit cette histoire sans réagir, spectatrice d'elle-même, comment elle se languit et dépérit et se fane de l'intérieur, devenant la femme la plus triste qui soit.
Je suis sensible au charme du film. Une belle réalisation, ces beaux plans avec de légers mouvements de caméra élégants (la plupart du temps). J'aime aussi beaucoup les plans avec leurs reflets dans les vitres. La musique est joliment romantique et me dit quelque chose (on dirait des thèmes du "Poème" de Chausson, que j'adore)
Je suis sensible au charme du film et de sa jolie actrice, je suis sensible à la poésie de certaines scènes. Mais, on l'aura compris, je ne suis pas du tout rentré dans la deuxième partie du film, beaucoup trop mélodramatique et en rien crédible.
En fait, je trouve que c'est du très beau cinéma, plus qu'un beau film qui me passionne totalement, parce que je trouve ça un peu vain. Mais beau.
Je vais m'empresser de découvrir d'autres films de ce cinéaste, d'autant que cette année je pense être parti pour mater beaucoup de films japonais.
3/6
Rien à voir, mais au début j'ai noté cette réflexion :
Je ne désespère pas de voir un jour un film japonais où on se demanderait pourquoi ce pays a déclenché la guerre en 1941, ou l'on se réjouirait de la défaite en 45, en se demandant bien ce qu'ils auraient pu gagner en l'emportant (ce à quoi ils n'ont jamais cru). Je crois qu'il y a eu ce genre de considération dans de nombreux films allemands, mais pour l'instant je n'en ai pas vu dans le peu de films japonais que j'ai croisés. Et pourtant, outre le côté patriotique et l'aspect très nationaliste que je pourrais entendre, ça me semblerait assez salvateur et important de se le demander. Un film qui interrogerait la guerre et l'ambition belliqueuse durant la WW2, que personnellement je n'ai jamais comprises.
(Sinon là je suis en train de mater "Bigamie" de Lupino sur Arte, meilleur que les deux autres films de la dame vus ici)
Jolan, le gars qui n'a le droit de ne rien dire, sinon ses posts sont supprimés illico par Nexus.