J’ai acheté le dernier Carmen avec plaisir et tristesse, plaisir de découvrir les nouvelles péripéties de notre mercenaire préférée et tristesse pour ce dernier opus de Gess (sans « u », ça c’est pour Jimmypage). Je vais donc essayer de ne pas être trop critique sur cet album, car malgré un dessin moins bon, moins abouti sur ce tome 8, Gess n’en demeure pas moins un excellent dessinateur, narrateur, designer et inventeur. Donc pour l’ensemble de son œuvre sur Carmen notamment, il mérite bien notre estime et notre respect.
Alors c’est vrai, ce vide de Kirkwood, n’est pas le meilleur Carmen, déjà la couverture n’a rien de sensationnel, la précédente était une réussite, celle-ci fait exlibris ou réédition comme je l’ai lu plus haut. En la voyant, mon amie a cru que Carmen était cul-de-jatte, et c’est vrai que certaines parties de la combi spatiale portent à confusion.
Ensuite Carmen n’a jamais le même visage, ce qui est plutôt une constante depuis le début, mais elle passe souvent du moche au très laid en ayant rarement un visage angélique et encore plus rarement un visage féminin (pour le coup on est content de la voir sous le crayon de Cassegrain dans le code, Carmen a un peu plus de sensualité). Puisque je parle du code parlons de la page 10 qui fait le raccord justement entre les deux séries et où Carmen est particulièrement ratée, j’ai beaucoup de mal à comprendre la Carmen de l’avant dernière case, où elle remet le taureau en place, ?!?
La bataille spatiale m’a semblée très étrange, j’ai eu le sentiment d’être dans une autre bd que Carmen, ce n’est pas le même ton, il ne manque plus que Carmen prenne l’apéro avec des extra-terrestres dans le prochain et on sera dans du pur spaceop.
L’astroport Giuseppe Piazzi (tiens c’est étonnant cette référence si ancienne) est peut-être l’élément le plus réussi de cet épisode (une bonne idée tirée de Dante01 ??...), le vaisseau de l’ONU est tout simplement un gratte-ciel futuriste à l’horizontale...mouaih…enfin voilà, rien de bien extraordinaire en ce qui concerne la forme.
Pour le fond, j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’histoire, j’ai même du mal à le penser comme concluant le cycle des deux précédents qui sont pour moi les meilleurs Carmen, avec la palme pour le 7, (comme Monsieur Duval).
D’ailleurs,[spoiler] comment se fait-il que Naoko se sort de l’explosion de l’astéroïde ??[/spoiler]
Petite interrogation : [spoiler]On avait effectivement vu l’astuce maline de la défiguration de Carmen annonçant le changement de dessinateur donc de trait, et de visage de Carmen, mais de la même manière je me demande si la mort de Russel intervenant dans ce dernier album de Gess n’est pas un hasard. En effet, tout le monde sait que Gess s’est inspiré de lui-même physiquement pour dessiner Russel et au moment où il décide d’arrêter les aventures de Carmen, « son personnage » disparaît également...étonnant monsieur Duval…non ?[/spoiler]
Pour terminer ,je pense que Gess a bien fait d’arrêter la série, malheureusement, car cela se sent qu’il n’est plus motivé pour la mettre en image, le choix de Emem apportera de la fraîcheur à cette série qui menaçait de décliner graphiquement de plus en plus.
(petite question : pour dessiner Carmen, faut-il un pseudo fait des initiales des nom et prénom..héhé)
Vive Gess et vive Carmen !!