[:marion n:2] ENFIN ! J'ai enfin pu lire "L'homme avec les oiseaux" ! Je n'y croyais plus : commandé deux fois : à mon libraire d'abord ("Ah, non : on ne le recevra que la semaine prochaine, finalement...") puis à Amazon.fr ("délais 7 à 10 jours". En fait je l'ai reçu le lendemain de mon achat et offert dans la foulée), acheté finalement dans la médiathèque du Leclerc trois (longs) jours après sa sortie... Raaaaah !
Et je n'ai pas pu revenir sur le net entretemps...
J'ai donc été à la fois formidablement satisfait de cet opus... et un tout petit peu déçu, tout de même. Mais c'est uniquement à cause de ma personnalité froide et calculatrice
: le mystère des Candélabres en eux-mêmes m'intéressant plus que les histoires d'amour [:chatigret:3] ... même si je subodore que tout est lié et que je perdrais une grande part de la révélation si je délaissais trop ce point de vue... Or le mystère "Candélabres" est toujours aussi entier et ça m'énieeeerveuh !
Mais parlons-en quand même :[spoiler]J'ai l'impression que depuis le début, Paul ne sait pas vraiment comme se situer vis à vis de David : il l'aime plus qu'un ami, mais n'accepte d'aller plus loin que parce qu'il est aimé de lui. Pour ne pas le perdre. Et puis aussi, peut-être, quelque part, pour rester ancré dans la réalité. Parce qu'on sait bien que c'est Julien l'intangible que Paul aime véritablement. Un amour rêvé, fantasmé mille fois, un amour qui évolue (de filial, il passe à fraternel puis à... autre chose), mais un amour vain car chaque fois repoussé (par calcul ? par crainte ?). Une chose est sûre : c'est bien à cause du Candélabre que Paul s'ennivre et ce n'est que par dépit qu'il s'offre à David. Celui-ci voit bien que l'intérêt nouveau de Paul n'est pas vraiment sincère et repousse logiquement ses approches maladroites et artificielles : il attends plus... Pauvre David ! On voit bien que, par la suite, Paul aura reporté son attention vers le "double" de Julien, Liam, le laissant une fois de plus sur la touche... Je me demande comment il va réagir au moment de la découverte de l'amnésique...
(mais pourquoi je parle comme dans un livre, moi ?
)
Ceci dit, je trouve le personnage de David super bien écrit : torturé par la double peur de perdre à la fois son ami ET son amour de toujours, au point de lui cacher longtemps son homosexualité pourtant parfaitement assumée par ailleurs...
J'ai même l'impression qu'il sert en plus de... (attention, je vais être aussi vulgaire et direct que Phil, l'ami de David) "boute-en-train" (dans le vrai sens du terme : ce cheval qui excite une jument pour qu'elle accepte d'être couverte par un âne). En l'occurrence, c'est David qui fait découvrir à Paul la possibilité d'aimer un homme... et c'est Julien qui en profite ! Je ne sais pas si ce thème est réellement nouveau dans la littérature amoureuse, mais c'est super-fort, je trouve. Et ça multiplie le plaisir de la lecture...
Quoi qu'il en soit, je ne m'attendais pas à des retrouvailles aussi "simples", entre Paul et David : j'avais imaginé quelque chose de plus torturé (cadeau des fameux candélabres de la famille de David, avec drame collatéral)... Et cela aurait été dommage car on n'aurait pas eu droit à ce fabuleux tryptique : "retour à la maison"-"dispute avec Maxime"-"explication sur le toit" ! Tryptique qui se poursuit par de nombreux échos tout le long de l'album (les approches maladroites de Paul)...
Question simplicité, j'ai aussi adoré la scène de la discussion entre danseurs ! Autant je trouve parfois que la sauce du mystère des Candélabres est un peu "allongée" (bon sang ! lorsque Julien est en verve, pourquoi Paul ne lui assène t-il pas toutes ces questions qui me bouffent les entrailles et qui me semblent évidentes ?!!!), autant cette discussion autour de Fred sent le "vrai", le logique, le réalisme. Ces gens sont manifestement très impliqués dans la décision finale et réagissent d'une manière parfaitement raisonnable et naturelle compte tenu de leurs caractères respectifs.[/spoiler]