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EDITIONS SOLEL - FIN DE LA "COLLABORATION", RIDEAU SUR 3 DECENNIES !
Le quatrième tome de SURVIVAL, qui paraîtra prochainement, sera mon dernier album publié aux Éditions Soleil. Ainsi s’achèvent plus de 33 ans de collaboration – avec une parenthèse au début des années 2000.
Je devrais clore cette aventure avec reconnaissance. Pourtant, c’est avec une profonde amertume que je tourne cette page. Car si ces décennies ont été ponctuées de certains succès – des centaines de milliers d’albums vendus – et quelques échecs, elles ont surtout été minées par des problèmes récurrents, dont certains d’une gravité telle qu’ils ont rendu cette rupture inévitable.
Inutile de tous les énumérer, mais deux affaires restent emblématiques.
La première concerne un avenant mal rédigé sur un tome de PROMETHEE, qui a permis au dessinateur et à son agent d’empocher l’intégralité de mes droits d’auteur. Ils ont refusé de reverser ce qui m’était dû, et Guy Delcourt – qui venait de racheter Soleil – s’est toujours retranché derrière l’argument que « l’erreur » datait d’avant le rachat. Résultat : je n’ai jamais été indemnisé.
Deuxième exemple : TARZAN. J’étais censé écrire un troisième tome pour Éric Bourgier, qui rêvait d’en dessiner un après avoir signé les couvertures des deux premiers. Le projet était sur les rails. Il a été balayé au prétexte de ventes jugées insuffisantes. Certes, le premier tome n’a pas été un raz-de-marée en France, mais il a pourtant été traduit en une dizaine de langues. À cette époque, on me répétait que « l’album classique ne marche plus », et mes conditions contractuelles ont été divisées par deux. J’ai malgré tout accepté de continuer, séduit par des projets ambitieux (ou qui auraient dû l'être) : TARZAN donc, mais aussi BOB MORANE, la collection SURVIVAL, ou encore mon album très personnel INEXISTENCES. Mais j’ai vite constaté que les moyens de promotion n’étaient plus là. Même un succès comme OLYMPUS MONS n’a jamais été reconnu comme tel par l’éditeur. Chez eux, même quand la SF marche, elle « ne marche pas ».
Après le Covid, le ton a changé : mes scripts ont été systématiquement refusés, ou bien on me proposait de rares contrats assortis de conditions inacceptables. Chaque fois que j’ai tiré la sonnette d’alarme, on m’a répondu qu’il n’y avait « aucun problème ». Désinvolture, lâcheté ?... J'aurais préféré qu'on me dise : "on ne veut plus de toi", au lieu de me laisser mariner ainsi pendant 2 ans.
Et puis est venu INEXISTENCES, un album crucial pour moi, sur lequel j’ai travaillé sur une période de quatre ans. Là encore, un coup bas du directeur de collection m’a amputé de mes droits d’auteur. Au final, deux courriers à Guy Delcourt, deux silences. J’avais pourtant accepté un contrat dérisoire en avances contre la liberté de pagination, misant sur les royalties comme seule chance de rentabiliser le projet. Encore une fois, je n’ai récolté que pertes et dédain.
Ce passif – auquel s’ajoutent bien d’autres problèmes non cités, mais je pourrais cependant ajouter un album entièrement dessiné non sorti, la série AURORA arrêtée : incapacité de l’éditeur à la vendre malgré le succès précédent des mêmes auteurs et d’énormes promesses non tenues – m’a aussi poussé à renoncer à BOB MORANE. Trois ans d’attente pour un feu vert sur un tome 4, avec des conditions pourtant très basses. J’ai fini par estimer qu’il n’était plus possible d’accepter un tel traitement et d’être encore dépendant ce cet éditeur, car ma décision était prise : couper les ponts définitivement.
Voilà comment, après plus de 30 ans de fidélité, plus de 100 albums publiés sans un seul retard de livraison et plusieurs séries qui ont trouvé leur public, je suis "remercié" par Soleil.
Je crois que cela en dit long. Pas seulement sur mon cas, mais sur la manière dont, dans ce milieu, un auteur est considéré : comme une vache à lait, puis comme simple variable d’ajustement, mais jamais comme un vrai partenaire.
EDIT - C’est une décision que j’ai prise il y a déjà deux ans, même si je ne l’annonce sur les réseaux que maintenant. Depuis, je me suis simplement contenté d’assurer le suivi, en professionnel (même si l’éditeur ne le méritait pas) des titres restants, puis je me suis tourné vers d’autres éditeurs — comme Le Lombard, par exemple — qui semblent vouloir collaborer avec moi au moins sur le moyen terme.
Comme je l’avais déjà expliqué, j’aurais préféré qu’on me dise clairement « stop » plutôt que de me laisser croire qu’il n’y avait aucun problème. Cela m’aurait permis d’anticiper, au lieu de me retrouver dans une situation très compliquée. À l’époque, j’ai heureusement pu rebondir hors de la BD, grâce à une proposition d’écriture pour une série télévisée, arrivée au bon moment et qui m’a littéralement sauvé la mise.
nexus4 a écrit:Un appel à l'aide de Cà et là qui ne va pas fort, La Couleur des choses ne suffisant plus à maintenir à flot la maison d'édition.
Le lien pour les soutenir financièrement :
https://www.helloasso.com/associations/ ... -va-pas-la
ubr84 a écrit:Merci Nexus.nexus4 a écrit:Un appel à l'aide de Cà et là qui ne va pas fort, La Couleur des choses ne suffisant plus à maintenir à flot la maison d'édition.
Le lien pour les soutenir financièrement :
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Appel entendu : 102 % ce matin![]()
Pour ma part j'ai commandé quelques titres que j'avais laissé passer.
Vu la qualité de certains titres, notamment dernièrement Walicho que j'avais vraiment adoré, je trouve inquiétant cet appel et rassurant qu'il ait fonctionné.
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