Cobblepot56 a écrit:Je suis en pleine lecture de ces intégrales. Je me suis arrêté à la 8 avec le "temple des dinosaures" et je vais faire une pause.
L'esprit d'aventure est bien présent, c'est rythmé, rien à redire là-dessus ... mais les scénarios sont très inégaux.
Vernes abuse d'ellipses incongrues, de raccourcis énormes et a du mal a géré le timing des 46 pages par aventure, ce qui amène à beaucoup trop de facilités et à des fins d'album parfois bâclées. Un peu déçu quand même
hawksmoor a écrit:Dans le dernier intégrale est compris Sur la piste de Fawcett de Coria. C'est le dernier album de Coria chez Lombard ?
L'Ombre Jaune a écrit:Je me souviens qu'il était de bon ton, pour certains (pas tous, heureusement) de mes profs de français et de littérature en cycle secondaire, de critiquer et de vilipender toute "para-littérature", ou littérature "de gare", à visée soi-disant exclusivement mercantile.
Mais ce clivage entre la "bonne littérature" et "la littérature d'à côté" a depuis longtemps montré ses failles.
Les romans de Henri Vernes, c'est un peu la ligne claire de la BD. C'est un amoncellement de petites aventures s'émerveillant des nouvelles découvertes et conquêtes qui s'offrirent à nos jeunes scouts (et non scouts), durant les sixties et seventies, au départ.
Les thèmes de la trame aventureuse (le "pitch") étaient constamment en relation avec l'actualité dans les domaines de l'exploration et de l'aventure, c'était du Cousteau, du Tazieff, du Bombard ou du Gagarine.
Et les codes de la narration, (piquant et repiquant certes dans cette actualité vaguement néo-Bougainvillesque), étaient limpides pour les pré-adolescents à qui il fut permis plus tard d'accéder plus facilement à une littérature plus "riche" grâce aux romans de Henri Vernes, emplis de descriptions fantastiques et de dialogues percutants, et usant à foison de la redondance et d'une certaine répétition de la recette du roman d'aventure.
La répétitivité des schémas narratifs se faisait jeu, comme elle le fut dans les polar de Carter Brown.
(les lecteurs des romans ne me contrediront pas sur les "radotages" narratifs du genre "Bob lui plaça une technique de jiu-jitsu de type okuri-ashi-baraï, qui envoya valdinguer son adversaire au sol", ou "Bob saisit sa petite lampe-stylo qu'il ne le quittait jamais", ou encore "Cesse de m'appeler Commandant, mon vieux Bill, je ne commande plus rien du tout", etc. C'est dès lors le code narratif qui était mis en scène, plus que les réalisations qu'il permit, et c'est ce qu'on attendait tous.
Chez Vernes comme chez Barthes, l'écriture s'avançait en désignant son masque du doigt.
Dommage que vers la fin de sa carrière, monsieur Vernes ne se sentit plus l'énergie pour défendre son patrimoine, et le laissa se faire déchirer par quelques vautours et hyènes de tout bord.
RIP
L'Ombre Jaune a écrit:Je me souviens qu'il était de bon ton, pour certains (pas tous, heureusement) de mes profs de français et de littérature en cycle secondaire, de critiquer et de vilipender toute "para-littérature", ou littérature "de gare", à visée soi-disant exclusivement mercantile.
RIP
Serge54 a écrit:La voici (c'est Antoine, du Lombard qui me l'a envoyée) :
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