de obicontrolaltdilite » 26/10/2007 10:15
TIRÉ DE LALIBRE.BE
Love is in the air...
Martin Buxant
Mis en ligne le 25/10/2007
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La négociation sur le "Développement durable" a livré quelques solides prises de bec orange bleue.
Le CDH s'est opposé aux négociateurs flamands.
Le MR a tenté de jouer le casque bleu. Mais c'est Dewael qui a hurlé le plus fort.
Francis Van De Woestyne à propos des négociations
BELGA
Y a de la joie, comme chanterait l'autre. C'était mardi soir, à la Chambre à Bruxelles, et tout le petit monde orange bleue était rassemblé pour discuter du chapitre "Développement durable" sous la baguette du formateur Leterme. La négociation de ce chapitre, censé être l'un des plus consensuels du futur programme gouvernemental, a pourtant tourné à la foire d'empoigne. Chronique et anecdotes de négociation au 137 e jour de la crise politique.
Et tout s'est envenimé quand est arrivée sur la table la question de la représentation des Régions au Conseil d'administration de la SNCB. La présidente du CDH, Joëlle Milquet, a fait remarquer que, dans les premières versions du texte du formateur - celles de Val Duchesse, les représentants des Régions n'avaient qu'un statut d'observateur. Or, mardi soir, Leterme a proposé d'en faire des administrateurs à part entière.
- "Si ça ne vous plaît pas, s'est énervé Etienne Schouppe (CD & V), c'est le même prix. Il faut vous rendre compte que nous pouvons très bien larguer la Wallonie et faire notre réseau ferroviaire avec les Pays-Bas !"
Un négociateur flamand : "Joëlle Milquet s'accroche a chaque mot de la note Van Rompuy, c'est vraiment pathétique et insupportable. Elle a répété au moins quatre fois au cours de la soirée : "Je peux appeler Herman et vous verrez..." On l'a tous regardée avec des yeux écarquillés. Il faut qu'elle comprenne que Van Rompuy n'est plus dans le tableau".
Tontons flingueurs
- Là, Patrick Dewael, l'un des tontons flingueurs de l'Open VLD, a emboîté le pas à Etienne Schouppe. "Si ça continue, a-t-il menacé en s'adressant à Joëlle Milquet, vous n'aurez pas de gouvernement du tout".
Un participant à la réunion : "On sait que quand Patrick Dewael commence à s'énerver la réunion est foutue parce qu'il va s'énerver sur chacun des points à venir". De fait...
- Patrick Dewael (se tournant à nouveau vers Joëlle Milquet) : "Le gamin a côté de toi s'est foutu de ma gueule !", hurle-t-il en parlant du jeune député Namurois Maxime Prévot (CDH). Un membre de la délégation Open VLD pousse brusquement son micro qui heurte un verre, le verre se brise avec fracas.
Un participant : "Patrick Dewael était chaud, il a commis une méprise, il a cru que Prévot s'était moqué de lui". Un autre : "Maxime Prévot a été sonné, on ne l'a plus entendu pendant une demi-heure".
- Yves Leterme monte le ton, tente de ramener le calme, puis choisi de remballer le point SNCB à la discussion communautaire qui doit avoir lieu plus tard.
- Temps mort ? Non ! Patrick Dewael, encore lui, monte aux barricades et exige qu'on inscrive dans la note que "l'efficacité des contrôles techniques doit être améliorée grâce à la libéralisation". Cette fois encore, il trouve le CDH sur sa route. Joëlle Milquet s'oppose à la formulation faite par l'Open VLD. Didier Reynders est sorti de la pièce, reste Olivier Chastel et Charles Michel. Ces deux-là tentent une médiation entre le CDH et les libéraux flamands. Mal leur en prend : Patrick Dewael bondit et accuse les deux MR de ne pas être de vrais libéraux...
- "Si ton père te voyait, balance-t-il avec virulence en direction de Charles Michel, cela ne se passerait certainement pas de cette manière !"
Le ras-le-bol de Milquet
- Charles Michel réplique : "Je n'ai certainement pas de leçon de libéralisme à recevoir de votre part". Résultat de cette passe d'armes : la formule de l'Open VLD est retenue et doit être inscrite dans l'accord "Mobilité/Développement durable".
Un négociateur francophone témoigne : "Je n'avais jamais vu Patrick Dewael dans un tel état d'excitation. C'était incroyable".
- Petite pause durant les négociations. Joëlle Milquet confie son ras-le-bol intégral à l'un ou l'autre des négociateurs francophones. "J'en ai vraiment marre, soupire-t-elle. C'est un enfer". Si, d'aventure, un gouvernement orange bleue devait voir le jour, il faudrait se passer de la participation de la présidente du CDH. Le second négociateur du CDH, Melchior Wathelet, n'est pas plus optimiste. Il frise la déprime. "Quatre mois qu'on négocie nuit et jour, et puis quoi ? Rien ! Ou presque rien, confie-t-il lors d'un aparté avec quelques négociateurs flamands. Selon lui, seul un accord sur la scission de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde pourrait décrisper psychologiquement les négociateurs de l'orange bleue.
- Fin de la discussion sur le "Développement durable". Yves Leterme est perplexe : "Vous ne vous rendez pas compte de la difficulté que j'ai, côté flamand, à rassembler tout le monde autour de la table", lâche-t-il en fin de réunion.
- Plus tard, dans la soirée, une réunion de débriefing de quelques barons du CD & V a lieu autour du formateur. Celui-ci a présenté la nouvelle addition communautaire aux francophones et veut faire part de ses impressions. Et Leterme est assez pessimiste. Un responsable du cartel corrige : "On est tous pessimistes . On se rend bien compte que Joëlle Milquet prend la note qu'elle a rédigée sous Van Rompuy au pied de la lettre. C'est une situation étrange : le CDH refuse d'admettre l'échec de Van Rompuy" .
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le jeudi c'est raviolis.
©Pouic Pouic Style