Par ailleurs, cette semaine s'est achevé outre-Atlantique l'arc
World's Finest (#12-17) qui a vu la fin de l'enquête entamée avec la disparition des enfants, la justicière gothamite s'embarquant dans le monde des mythes aux côtés de Wonder Woman. Je reste un peu réservé sur cet arc.
Bien sûr avec J.H. Williams III (qui, soit dit en passant, a annoncé dernièrement qu'il allait maintenant se retirer pour un bon moment du travail graphique sur la série, sauf les couvertures, pour se concentrer sur son travail sur l'histoire-anniversaire / prequel du
Sandman de Gaiman), avec J.H. Williams III, disais-je, on est habitué aux doubles splash-pages qui en mettent plein la vue avec construction alambiquée en prime, et généralement on en redemande, mais là j'ai brusquement eu l'impression ça ne fonctionnait plus aussi bien.
La raison : d'une part une effet de surenchère - le procédé devenant le mode de narration exclusif de numéros entiers -, d'autre part aussi trop de pages comme cela dans lesquelles il se passe peu de choses, mais qui accueillent de longs... parfois très longs... parfois trop longs blocs de monologues intérieurs. D'où une impression tenace que l'histoire avance au ralenti et, tout à la fois, trop vite - c'est-à-dire que pour une telle histoire un peu plus de développement aurait été souhaitable côté action(s) et rebondissements, et que la place (au sens le plus concret, dans la mise en page) a été phagocytée par autre chose de finalement moins nécessaire ou, du moins, qui aurait pu être exprimé autrement.
À ce titre, mon épisode préféré de l'arc est peut-être bien l' "Interlude" proposé au #15, essentiellement dessiné par Trevor McCarthy, et qui délaisse la petite odyssée de Kate et Diana pour se concentrer sur le travail de Maggie Sawyer, sans aucune des double-pages williamsiennes habituelles. Le contraste est intéressant et sans nul doute volontaire : le retour à des méthodes de narration "classiques" appuyant le caractère "réaliste" / terre-à-terre (non péjorativement parlant) du travail du capitaine par rapport à l'univers
bigger than life, visuellement délirant, où se retrouvent à évoluer la super-héroïne et l'amazone. Reste que le recours à une façon moins originale de mêler avancée de l'histoire et bribes de pensées du personnage est efficace : on en prend peut-être un peu moins plein les yeux, mais les auteurs nous livrent un beau portrait de femme, et au final, en un numéro, j'ai l'impression qu'on en apprend autant sur sa psychologie, ET qu'on a droit à autant d' "action", que pour ce qui concerne Batwoman et Wonder Woman dans les numéros qui précèdent.
Cela dit, je critique, je critique, MAIS
cela reste un arc de bonne tenue avec pas mal de moments marquants, visuellement et scénaristiquement, même si je ne peux pas trop m'avancer dans les détails sur ce terrain-là par crainte de donner dans le spoiler... et ce serait quand même dommage de gâcher la découverte à ceux qui passeront par la VF Urban dans quelques mois.