Je connais très peu des titres annoncés (chouette, plein de découvertes à faire), mais voici quelques pistes...
Le volume s'ouvre sur la toute première histoire de Batman (Detective Comics #27), comme le volume Superman Anthologie s'ouvrait sur la toute première histoire de Superman. Dans un cas comme dans l'autre on est, il faut bien le dire, loin, très loin du chef-d'œuvre, dessin, intrigue et narration sont assez naïfs - façon polie de ne pas dire "rudimentaires" (oups) -, mais l'intérêt historique est évident. Sans connaître les récits qui suivent dans la partie concernant "l'Âge d'or", je pense toutefois qu'on pourra probablement en dire la même chose.
La deuxième partie consacrée au Batman de l'Âge d'argent exhibe deux atouts de choix : les dessinateurs Dick Sprang et Carmine Infantino. Chacun bénéficie de deux histoires (je n'aurais pas été contre le fait qu'on fasse un peu de place pour une histoire dessinée par Gil Kane, autre maître de ce temps-là, mais soit.) Rappelons qu'en cette époque légère - et étroitement surveillée par l'autocensure - l'univers du Batman n'a pas vraiment la noirceur qu'on lui associe aujourd'hui (convoquez dans votre esprit quelques images de la série télé des années 60 si vous ne voyez pas ce que je veux dire), mais avec Sprang et Infantino aux crayons, le résultat peut quand même envoyer du bois.
Ci-dessous une planche trouvée sur le net de la "Menace du masque mystérieux", histoire annoncée dans l'Anthologie (et célèbre pour présenter l'une des rares cases montrant Batman avec une arme à feu) :
La partie consacrée à l'Âge de bronze s'ouvre par un must : "Le Secret des sépultures vacantes" est un récit assez fantastique dans tous les sens du terme, situé au Nouveau Mexique, et due au tandem O'Neill/Adams, responsables bien connus du crépuscule de l'Âge d'argent avec leur travail révolutionnaire sur
Green Lantern/Green Arrow. On retrouve là un Batman rendu à son univers nocturne de l'Âge d'or, avec l'apparition de thèmes plus adultes, le tout sublimé par le travail d'un Neal Adams en très grande forme :
Suit un récit cosigné par Archie Goodwin et Alex Toth, ce qui devrait faire saliver toute personne ayant ouvert un volume des anthologies
Creepy et
Eerie de chez Delirium. Est-ce qu'on va avoir droit à un Batman dans ce genre-là?? J'en attends peut-être trop, je ne sais pas, mais ça me semble pouvoir justifier beaucoup d'espérances.
Le dernier récit de cette partie bien que scénarisé à nouveau par O'Neill et dessiné par Frank Miller, n'a apparemment pas grande réputation. Dommage. Je suppose qu'on peut lui accorder néanmoins le titre de curiosité intéressante, s'agissant d'un travail de Miller antérieur à
The Dark Knight Returns et
Year One vers lesquels ces roublards de chez Urban ne manqueront pas de nous orienter au passage si on ne les a pas déjà achetés (et la rééditions de
Strikes Again, comme de
All-Star Superman d'ailleurs, sans ces p**** de blue-ray, c'est pour quand ???!).
La partie consacrée à l'Âge moderne s'ouvre par une histoire scénarisée par Mike S. Barr (
Batman: Son of Demon) et dessinée par Alan Davis, qui, d'après mes infos, reviennent sur les origines de Batman dans un récit introspectif alors que Robin / Jason Todd a été gravement blessé par le Chapelier fou. (Il peut être d'ores et déjà intéressant de noter que la publication de ce numéro de
Detective Comics est exactement contemporaine de
Year One...)
Suit un très bon récit par Peter Milligan et Tom Mandrake avec un Bruce Wayne amnésique (
Crise d'identité... le titre est prémonitoire !) dans un monde où... Bruce ne serait pas Batman ? Milligan est notamment connu comme scénariste au long cours sur
Hellblazer mais les lecteurs de
Grant Morrison présente Batman ont déjà pu avoir un aperçu conséquent de son travail sur le Chevalier noir dans le dossier du T.4, reproduisant une histoire introduisant le démon Barbatos, histoire dont Morrison a fait l'une des fondations sur lesquelles il a bâti la partie de son run présentée dans les t.5 et 6. Quant à Tom Mandrake, je me contenterai de dire... qu'il assure. Grave :
Parmi les histoires suivantes, on en a encore une écrite par Greg Rucka, ce qui est synonyme de polar néo-noir réussi par un des meilleurs connaisseurs des allées sombres de Gotham, et une dessinée par J.H. Williams III sur une histoire de Paul Dini, ce à quoi je n'ai qu'une chose à dire :
bring it on, folks !!Tout ça annonce un volume tout bonnement indispensable aux fans de l'homme chauve-souris, je dirais.