J'ai trouvé une petite baisse de régime (mais rien de rédhibitoire) avec ce deuxième volume de la sympathique série de Tomasi et Gleason sur les relations père-fils.
Ça commence pourtant très bien avec un #0 bien fichu et plutôt astucieux dans sa manière de revisiter, de l'envers du décor, les débuts du run de Morrison (qu'il vaut mieux avoir lu, évidemment). Ça continue aussi très bien avec un numéro de tie-in à
La Cour des hiboux dont je n'attendais rien et que j'ai particulièrement apprécié, notamment pour cette bonne idée de placer pour quelques minutes Damian dans le rôle qui était précisément celui que sa mère lui destinait et pour lequel il a été éduqué : celui de chef d'armée.
L'arc "La guerre des Robin" qui donne son titre au volume se révèle en revanche un peu plus décevant. Deux intrigues s'entremêlent et aucune ne m'a semblé vraiment satisfaisante. Dans l'une, Damian jette un défi aux précédents "Robin" (Nightwing, Red Hood et Red Robin) et décide rien moins que de leur tatanner la tronche et de leur voler un trophée tout en les humiliant de son mieux au passage. On reconnaît là le côté tout à la fois puéril et un poil psychopathe de Damian, mais de là à dire que c'est passionnant, ce serait peut-être exagéré. Dans l'autre, on a la -pour ainsi dire traditionnelle- attaque de super-vilains sur Gotham. Avec une idée intéressante que Tomasi leur prête : transformer le symbole du Batman, fait pour terroriser les criminels, en instrument de terreur à destination des citoyens innocents. Malheureusement l'idée n'est pas particulièrement bien exploitée par le scénariste (ni d'ailleurs par le dessinateur, qui livre des scènes de combat qui deviennent vers la fin totalement "illisibles") : les vilains sont mal fichus, ou mal exploités, je ne saurais trop dire, le concept central pas assez poussé alors que le dénouement lui, va, franchement "over the top"
avec un Batman en costume-fusée qui rattrape un missile nucléaire et le désactive en vol
... Tomasi a confondu avec Superman, apparemment.
Un court arc "Manger pour vivre", en deux numéros, conclut le volume et il est plutôt pas mal en termes d'ambiance, mais un peu court pour vraiment convaincre. Possible aussi qu'il soit lié à un développement du run de Snyder (que je n'ai pas intégralement suivi), ce qui pourrait expliquer que j'aie raté des choses.
Reste tout de même l'intérêt de la relation Bruce/Batman - Damian/Robin (même si Tomasi la traite mieux ailleurs que dans ce volume)... et puis, assez régulièrement, un lot de répliques plutôt réjouissantes.
Commissaire Gordon : Ça fait longtemps que tu conduis, toi ?
Robin : Depuis mes huit ans.
Gordon : Bien... Quel soulagement...
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