à chaque fois que j'entends un journaliste, documentariste parler de BD il dit toujours que la BD a l'avantage que n'a aucun autre média de pouvoir :
1) entrer partout et en rendre les images (ce que tu ne peux pas faire avec une caméra ou un appareil photo
2) montrer ce que l'on n'a pas vu
3) montrer l'insupportable grâce à des astuces de dessin
Je n’en ai pas l’impression. Aucun des trois points cités n’est une exception qui n’a jamais été fait. On trouve des tas de reportages qui montrent ce qu’on est pas supposé voir, ce qu’on a « jamais » vu et l’insupportable. A moins de ne regarder que Bisounours TV forcément…
[Mode; Rentre dans le lard ON]
Pour les BD-selfies (ex BD-blogueuses), yen a marre des mecs et meufs qui ne savent que parler d'eux, de leurs diarrhées artistico-intestinales et des autistes nord-américains qui nous pondent des RG +/- fort autobiographiques depuis les 90's
[Mode; Rentre dans le lard OFF]
100% d’accord. A ce niveau là, la BD fait plus office de psychothérapie pour l’auteur (qui est d’ailleurs le plus souvent une autrice) qu’une création de partage pour un public. Avec en prime la plupart du temps d’être mal dessiné parce que c’est avant tout des gens qui ne sont pas dessinateurs/trices qui veulent juste raconter leur dernière constipation en BD parce que la BD c’est un vecteur fun. Ce style de BD selfies, c’est l’exact équivalent de ce qu’était les blogs d’antant, une page Facebook, Insta sauf que ça a l’indélicatesse de monopoliser les rayons de librairies et de contribuer à la déforestation inutilement.
La BD du "réel" est devenue un genre que les éditeurs exploitent à fond, c’est dans l’air du temps… et j’y vais de mes problèmes de prostate, de la radicalisation des pêcheurs d’écrevisses, ou de la condition des chèvres en Hautes-Pyrénées ariégeoises
En fait c’est ce qu’est ce genre de BD "ludiques" à ce qu’est la BD dite humoristique avec la déclinaison de tous les métiers possibles. C’est juste un truc marketing pour vendre. Même le gars qui n’est pas lecteur de BD habituel, s’il a un cadeau à faire un peu « fun » ira offrir « une femme en blanc » à une infirmière, un « Les profs » à un prof, etc… Ici c’est exactement le même principe sous couvert que c’est plus « intellectuel »,moins con qu’une BD humoristique.
attention tout de même à ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. l'opportunisme mercantile d'éditeurs (et d'auteurs) surfant sur la mode ne doit pas jeter le discrédit sur tout un pan de la production qui a donné de très belles lettres de noblesse au média BD.
Oui, mais comme toujours, c’est un problème de ratio. Plus de merdes que de BD intéressantes.
c'est précisément l'intérêt du site de séparer le bon grain de l'ivraie et de mettre en valeur les ouvrages qui sortent du lot.
C’est rajouter encore du boulot quand il y en a déjà assez avec les œuvres de fiction
Moi, ce qui m'interpelle, c'est que la multiplication de ce genre d'ouvrage semble servir une/des génération/s qui sont incapable (ou n'ont plus encourage) de lire un vrai livre sur un sujet bien précis - sans passer par une sorte de vulgarisation.
Exactement. Donc j’y vais encore de mon anecdote, n’en déplaise à certains. On m’a proposé une fois de réaliser ce style de BD « didactique » sur une thématique précise (que je ne citerai pas). Sur le coup, je n’étais pas contre si en effet cela pouvait apporter une sorte de tremplin pour qu’ensuite le lecteur aille approfondir le sujet avec des ouvrages plus spécialisés. Donc moi, en mode « prof » je réunis un max d’infos, je veux faire le truc le plus complet possible mais accessible en même temps, etc… Bref, le truc qui ne se fout pas de la gueule du lecteur.
Douche froide quand l’éditeur me dit « Ah, non, non ! Il y a trop d’informations ! Faut faire beaucoup, beaucoup, beaucoup plus simple ! Le truc au ras des paquerettes. J’ai déjà publié des bouquins comme vous voulez faire, bien complets et tout et tout. J’en ai vendu peu. J’ai donc allégé, j’en ai vendu plus. J’en encore allégé encore plus pour finir avec un truc qui reprend simplement 100 points sur le sujet, le truc hyper basique, j’en ai vendu des milliers ! ».
Après je peux comprendre l’éditeur qui souhaite vendre ses bouquins, mais je lui reproche deux choses : 1. De prendre les gens pour des cons au sens propre. 2. De vendre volontairement des trucs hyper édulcorés pour ne pas effrayer le public par un truc bien documenté. Il passe donc totalement à côté de la nature même de la mission que ce bouquin devait apporter.
Ca n’avait donc aucun intérêt à mes yeux, et j’ai refusé le projet.
Pour moi, la Bd, c'est du divertissement avant tout, je ne cherche pas à apprendre des choses.
Perso, ça ne me dérange pas, mais dans ce cas , j’attends que la BD m’apprenne plus de choses que ce que je peux savoir gratuitement sur une page Wikipédia.
Je ne voudrais pas paraitre vulgaire mais, aux auteurs de BD tout juste papa, votre paternité, on s'en ballec si je puis dire. Arrêtez de nous montrer vos mômes, c'est de la BD, pas une soirée diapo.
C’est clair. C’est de la BD/Selfies comme le disait Cooltrane. En même temps, ce n’est que le reflet de notre époque très autocentrée...