Ah, tiens, j'avais pas vu l'ouverture de ce sujet
Autant prévenir, je suis sur la ligne de Nexus à fond.
nexus4 a écrit:On avait pourtant de belles lettres, Maus, L'ascension du Haut Mal, Persépolis, Gorazdé et j'en passe.
Mais maintenant c'est service minimum, des récitatifs long comme le bras, des mec assis qui te causes face caméra, l'indigent stratagème de la discussion entre amis, entre le néophyte et l'expert, des illustrations minimalistes... elles sont vraiment devenues très rare les BD où l'artiste imprègne le récit de sa vision. Ca doit être une ou deux par an. Et pourtant on s'en tape jours après jours des BD du réel, des tombereaux.
ubr84 a écrit:Donc, pourquoi la BD pour :
- rendre accessible au plus grand nombre
- donner un visage à ceux qui porte cette idéologie
Voilà deux arguments de Benoit Colombat.
Le pb ce n'est pas pourquoi la BD pour faire expliquer / raconter un truc.
La BD peut-être intéressante pour ce genre de chose. Joe Sacco l'a prouvé. En France, on a Clément Baloup qui a été un de premiers. Puis la Revue Dessinée. Et le premier élément, déjà cité, c'est que la BD apporte une distance au lecteur qui lui permet d'appréhender des évènements assez horrible parfois. Et auquel on aurait pas envie de s'intéresser autrement.
On peut faire un parallèle avec la mise en scène actuelle utilisée dans les reportages pour parler de violences.
Si tu fais un docu sur les violences policières juste en les montrant, tout le monde va décrocher car c'est insupportable. Donc tu enrobes pour que cela soit regardable, tu joues sur la mise en scène.
Mais le soucis, c'est cette espère de mode / généralisation où tu vas mettre tout et surtout n'importe quoi en BD pour paraphraser un propos. Même pas le créer ou inventer un récit. Non, juste paraphraser / illustrer. Où on utilise pas un dixième des spécificités du médium pour créer qq chose. (voir la remarque de Olaf).
Après, y'a un autre aspect qui m'énerve en tant que vieux con, c'est l'expression "je l'ai lu dans une bd". Je peux pas m'empêcher de tiquer
Vous me direz, il y a 40 ans, certains chantaient :
Je pense à toi Monsieur Mermoz
La baie de Rio a bien changé, tu sais
L'aventure aujourd'hui, c'est autre chose
Un petit bonhomme dans une bande dessinée
Aujourd'hui les cap-horniers sont inutiles
Et la Terre de Feu est en exil.
Histoire de relativiser ce qu'est la Bande Dessinée