Partage-t-il les sentiments de Signé Fufu sur Après la Guerre ou notre chroniqueur exprime-t-il un sentiment tout personnel.
la réponse est clairement oui. C'est l'avis de Fufu avant tout et il n'est en aucun cas le reflet des membres du forum.
Ni même de l'ensemble des chroniqueurs.
Cette chronique est bien la mienne et je ne prétends ni avoir la "science critique infuse", ni même représenter une foule constituée de plus d'une personne : la mienne.
Une lecture rapide peut effectivement perdre le lecteur mais justement il faut prendre son temps pour lire une histoire comme celle-ci
En ce qui me concerne, je ne suis pas un lecteur rapide... c'est même le contraire, j'adore m'arrêter sur une case et relire une séquence pour le simple plaisir de goûter sa construction.
Pour développer un peu mon propos (j'ai horreur de faire des chroniques à ralonge), ce qui m'a dérangé dans ma lecture c'est que, bien qu'ayant relu le t.1 juste avant d'attaquer le second épisode, j'ai été obligé à plusieurs reprises de revenir en arrière pour comprendre quels étaient les personnages. Car à part Gordon "2040" et son fameux bob (c'est un Ricard ?

) il n'est pas évident de situer les personnages.
Je prends un exemple : le frère de Gordon... on peut dire que sa présence dans le 1er épisode est plus que légère (dans mes souvenirs, il n'est évoqué que dans la première séquence, sans même le voir) et dans ce second il devient un des personnages principaux comme ça, pouf, sans préparation. La place qui lui est donnée est si importante et avec une telle impression d' "évidence" que je me suis demandé à la lecture si je n'avais pas loupé des éléments dans le premier tome.
J'apprécie moi aussi beaucoup le graphisme de Martin... sinon je n'aurai certainement pas fait la comparaison avec Lloyd, et en même temps ce rapprochement n'est pas gratuit : si on regarde de près
V for Vendetta ou même
Kickeback, on peut voir que derrière le formidable graphisme, la force des situations et des personnages, la construction est on ne peut plus classique. Et je pense que cela est dûe à un élément simple : ce graphisme sombre, violent, oppressant... tout ce que vous voulez, bref ce formidable outil a des avantages mais aussi des (un ?) inconvénient(s) : il rend difficile la perception des individus et des lieux. Ce type de problème est facilement surmontable pour les auteurs qui utilisent alors l'esprit logique du lecteur : la suite logique des séquences et des cases permet de situer l'histoire dans son espace / temps.
Pour
Après la guerre, ce rapport n'existe plus, c'est un peu comme si on regardait un film en N&B tourné quasiment qu'en nocturne et en mélangeant les séquences. Essayez un peu de regarder "le troisième homme" en mélangeant les chapitres, vous m'en direz des nouvelles
Je ne pense pas que le problème (si problème il y a) est dans le dessin de Martin. Car il représente un intérêt non négligeable dans la série. La gêne que j'ai ressentie, découle principalement de la construction : les séquences nous sont présentées comme si les vides qui les séparent étaient des évidences. Un exemple : en 2039 Gordon et son frères sont assis sur des wagons... ils ont été recrutés de force dans l'armée. Ah bon... ah ben oui... ah ben je viens de le comprendre à la seconde page. Les "Qui Quoi Comment Pourquoi" sont (volontairement ?) survolés, ainsi les dialogues sont bourrés de non-dits. Est-ce fait pour entretenir le mystère ? A ce niveau, le mystère devient de plus en plus présent, pour ne pas dire oppressant.
Et avec tout ça, je ne sais même pas si je me fais bien comprendre :renverse: