toque a écrit:Question de néophyte, tous les festivals fonctionnent comme ça ? Par ce que vu de l'extérieur cela semble ubuesque pour tout le monde.
Il me semble que c'est le cas, oui.
(ça me fait penser, peut-être que ça va bientôt être la saison, le système d'attribution de la Légion d'Honneur, qui fonctionne sur un dépôt de candidature)
Et franchement, sur tout un tas de points de vue, c'est mieux comme ça.
toque a écrit:Pour les éditeurs qui doivent choisir quels sont les livre susceptible de plaire au FIBD. Je met met à la place de Delcourt par exemple. Est ce que c'est à Delcourt de savoir s'ils doivent envoyer le dernier "donjon" ou "perpendiculaire au soleil" ? Si l'éditeur à choisit de publier les deux livres c'est qu'il croit aux deux. Et pour des raisons très différentes. Donc c'est à lui de faire le tri dans l’ensemble de son catalogue en essayant de savoir ce qui est susceptible de plaire au FIBD ou pas ? Ou pire, il doivent envoyer l’ensemble de leur catalogue au FIBD tous les ans ? J'imagine l'enfer pour l'éditeur comme pour le FIBD.
Être un éditeur, ce n'est pas forcément aimer chacun de ses livres tout autant -- c'est souvent au contraire structurer une offre éditoriale avec des ambitions, des publics, des propositions très différentes. Et donc d'être aussi capable de faire le tri entre les "bons produits" et les "oeuvres", l'album sympa d'un auteur encore en devenir et l'incontournable qui te met par terre. Si Delcourt a du mal à décider entre les deux ouvrages que tu cites celui qui aurait le plus sa chance pour obtenir une sélection à Angoulême, c'est inquiétant pour Delcourt.
toque a écrit:Je ne comprends pas pourquoi ce n'est pas l'inverse. Le FIBD voit des livres qui sont susceptible de faire partie de la sélection. Il envoie un mail à l'éditeur pour lui faire savoir. L'éditeur leur envoie le bouquin. Cela semble tellement plus simple.
Je suis curieux de savoir pourquoi le FIBD fonctionne de cette manière. (et peut être tous les festivals/prix en général)
Plusieurs raisons pour cela. Cela demanderait une énergie incroyable du côté du Festival pour un travail de veille (avec des moyens réduits et déjà très occupés), qui arriverait de plus après la bataille pour les titres sortant tard dans l'année (qui seraient immanquablement exclus). Or, je le rappelle, le Festival dialogue beaucoup avec les éditeurs, parce que les éditeurs y trouvent aussi leur compte dans la promotion qu'une Sélection leur apporte. Et il n'y a rien de pire qu'une promotion qui arrive trop tard.
toque a écrit:C'est tout sauf étonnant. Les "petits" éditeurs ont un plus petit catalogue. C'est bien plus simple pour eux d'envoyer l’ensemble de leur production. De plus un prix pour un petit éditeur à bien plus de valeur que pour un gros. "Albert René" sera très content si le prochain Asterix gagne un prix, mais cela ne va pas changer grand chose à ses ventes. Alors que pour "2024" c'est tout suite très différent.
De plus, en regardant les différentes sélections, les petits éditeurs ont presque l'assurance d'avoir un de leur bouquin sélectionné. Ils seraient bien bête de se priver de cette vitrine
Non, c'est étonnant, parce que les petits éditeurs n'ont généralement pas les moyens -- pas les mêmes budgets, et pas les mêmes équipes. Mais il y en a certains qui ont décidé de jouer le jeu, et qui sont beaucoup plus rigoureux dans leurs envois (en temps et heure) que des gros éditeurs dont on pourrait imaginer qu'ils ont la possibilité d'y affecter un stagiaire, aussi sous-payé soit-il. Certains gros éditeurs nous ont simplement rajouté à leur fichier presse, c'est un envoi de plus ou de moins, rien de grave. Mais il y en a qui sont visiblement plus près de leurs sous, et qui font le calcul que s'ils n'envoient pas tel ou tel bouquin, ou s'ils ne les envoient qu'à un ou deux membres du comité de sélection et que le bouquin intéresse, on va le demander pour tout le monde (oui, il y en a des gros qui en sont à trois ou quatre bouquins près). C'est idiot, parce qu'il faut du temps pour qu'on se rende compte qu'il y a des bouquins que certains n'ont pas reçus, et le temps de corriger le tir, les bouquins en question se retrouvent sous une pile de bouquins en souffrance et finissent pas ne pas recevoir l'attention qu'ils auraient pu avoir.
Quant à cette prétendue "assurance d'avoir un de leur bouquin sélectionné", c'est faux. Les livres qui sont dans la Sélection y sont pour leurs qualités propres, il y a pour certains des années fastes et d'autres moins.