yannzeman a écrit:C'est trop facile d'orienter le débat sur le terrain du machisme.[
Personnellement, je ne me sens pas concerné par ça.
D'ailleurs, j'ai cité béatrice Tillier, qui mériterait vraiment, à mes yeux, d'être nominée.
C'est Ghibs qui a dégainé le premier avec ses propos sur le "wokisme en marche". Ce n'est évidemment pas ce qui est en question.
Pour Tillier, dans le genre inconnue du grand-public, tu as bien choisi
.
yannzeman a écrit:
Il se trouve que dans la liste des "candidats naturels" qui devrait s'imposer aux votants, il y avait beaucoup d'hommes, mais c'est vraiment un hasard.
Et si je tique sur les noms de Bagieu et Meurisse, c'est uniquement pour leur travail, pas leur sexe.
J'ai les mêmes interrogations concernant chris Ware, et j'ai cru comprendre qu'il était souvent nominé mais jamais élu, ces dernières années. Cela aussi devrait interroger sur l'aspect naturel de sa candidature.
(j'entends pas "candidature naturelle", ce qui se dit des hommes politiques désignés pour représenter un parti à l'élection présidentielle ; à défaut de candidat naturel qui se dégage, un parti s'en remet à des primaires.
Ces primaires se révèlent un piège pour le parti, car le chouchou d'un parti n'est pas forcément celui d'une élection nationale.)
Le "candidat naturel" est une notion purement artificielle inventée pour donner de l'importance ou du crédit à un candidat toujours choisi après d'intenses négociations et/ou déchirements internes au sein des partis. Je crois que tu te fais des illusions sur la façon dont la politique marche. (mais bon, le sujet n'est pas là).
Pour Ware, s'il est là depuis quelques années, c'est que son travail a impacté un grand nombre d'auteurs (bon, après il n'a pas eu de chance/su passer la barre finale). Il est donc un "naturel" puisque sélectionné par une majorité.
yannzeman a écrit:A ce sujet, Thierry-2 soulève une question importante :
Puisque seuls les auteurs peuvent désigner les 3 finalistes, il y a forcément un souci, puisque pour quelques auteurs connus, il y a une armée d'auteurs inconnus, qui font pencher la balance dans un sens, fatalement. Pourquoi ces inconnus auraient plus vocation à voter que des lecteurs assidus ?
Il y a un risque de copinage entre auteurs d'une certaine école/tendance, comme on peut le constater dans d'autres arts.
C'est justement pour éviter (trop) de copinage que la sélection du grand prix a été élargie aux auteurs (= qui ont sorti un album dans l'année ou x années passées, je ne sais plus le barème). L'ancien système ou les grands-prix sélectionnaient les grands-prix s'était, en effet, transformés en club select totalement déconnecté qui cooptaient les copains (pas de noms, il n'y a qu'à voir la liste des GP d'une certaine époque).
yannzeman a écrit:Comme dit par Ghib, en réalité, Angoulème ne change rien à ma vie. Qu'ils votent pour qui les chante. Ce n'est pas pour autant que je changerai mes habitudes de consommation de BD. Je pense plutôt aux auteurs (bons vendeurs) méprisés, qui voient parfois des gribouilleurs encensés, ça doit les énerver.
Je ne comprendrai jamais non plus ce besoin de mettre en valeur "ce qui est novateur" ; comme si c'était le seul critère qui vaille la peine.
C'est aussi plus par plaisir de la discussion, et pour faire réfléchir sur le devenir de la BD, qui s'éloigne, je trouve, de ce qu'elle était autrefois ; d'un loisir de masse à un loisir de niche.
Evidemment, un grand prix ou pas ne change rien à ses goûts à soi. Il faut vraiment ne pas être certain de soi-même pour sortir des phrases comme ça.
Je crois qu'il y a confusion sur le mot novateur. Franquin, à son époque, a été un novateur énorme que tout le monde était prié de copier, Hergé aussi (bon par défaut, il n'y avait pas grand-chose pour se comparer
), Pratt aussi a cassé de codes, les exemples sont nombreux. Les prix (dont celui-ci) est là pour "tenter" mettre de l'avant des artistes qui proposent des choses nouvelles qui ont un impact sur tout le métier. Des fois, il y a des ratés (de nouveau pas de nom), mais globalement les gagnants des GP ont été marquant pour la BD en général.
La BD n'a jamais été populaire pour elle-même, c'est un mythe ! Pré-année 70, la télévision était rare dans les foyers et, à la place, les enfants lisaient des illustrés qui étaient vus comme de la sous-sous-littérature par les parents. Mécaniquement, les ventes étaient hautes, puisqu'il n'y avait presque que ça comme loisir "tranquille". De plus, les albums étaient déjà chers et réservés aux grandes occasions seulement.