Bon finalement j'ai du temps alors je me lance.
j'ose espérer que la Bande Annonce de Pearl Harbor a suffit pour t'avertir de la belle daube qu'ils avaient tourné
En fait je voulais entendre que les deux en jettent plein la vue mais qu'ils sont de qualité médiocre, sauf qu'ici le dessin Rosinki est superbe je trouve, donc ma comparaison n'est pas des meilleures il est vrai.
Non, mais il a le droit de dire en quoi il trouve le scenario et le dessin nul. Parce que sinon, c'est un peu facile.
Je n'ai pas dit que je trouvais le dessin nul, au contraire c'est ça qui ma fait acheter l'album, je le trouve beau et singulier, on se rince vraiment l'oeil en regardant les peintures de Rosinki.
Et puis c'est pas plus facile que dans le sens inverse. Je prends l'exemple de Ben.d il le conseille et le trouve bien, je dis qu'il ne faut pas l'acheter et qu'il est nul, pourtant moi faut que j'étaye
J'ai trouvé ça très bon (...) Et le scénario ma vraiment accroché, d'un bout à l'autre. Je suis impatient de lire la suite !
Je le conseille donc vivement !
ATTENTION IL Y A QUELQUES REFERENCES A L'HISTOIRE ET AU TEXTE DANS MES PROPOS (pas de quoi faire sauter une braguette mais on sait jamais... si on voulait me coller un procès
)
Contrairement à la chronique de l'album (cf.
ici) qui dit la chose suivante:
Sente a réussi (...) à écrire un récit original, palpitant et agrémenté de riches personnalités.
je ne suis pas du tout d'accord.
-Quant au scénario et à son originalité c'est quand même dur de dire une chose et son contraire avec autant d'aisance; c'est reprit de l'oeuvre d'A. Dumas, tout le monde est d'accord sur ce point, et c'est donc bien
en cela que la démarche de cette Bd n'est pas du tout originale; j'ajouterai que se rapprocher autant du Comte de Montecristo c'est s'y comparer forcément, et par là même s'autodétruire car il devient grotesque de s'y mesurer; et si l'on ose faire la comparaison alors il n'y a plus a hésiter un seul instant, il vaut mieux lire l'oeuvre originale, beaucoup plus riche de tous les points de vue, sauf graphique bien entendu. Sur ce point la je rejoins Signé Fufu:
C'est quand même très proche du pompage sur le Comte de Monte Christo, et ce n'est pas parce que les auteurs font un clin d'oeil à Dumas par un des spectateurs du procès qu'on peut considérer le scénario comme original.
Evidement, depuis Dumas peut être est-il véritablement difficile (impossible ?) d'écrire une histoire de vengeance... du moins se déroulant au XIXe, mais après tout pourquoi ne pas lire l'original directement ?
-Quant au rythme de l'oeuvre et au découpage, dès la page 22 commence le procès qui dure jusqu'à la fin (i.-e. page 56) et qui s'allongera dans le deuxième volume; dans les pages précédentes on prend le TGV et en deux temps trois mouvements on nous présente les faits, ou du moins non, on fait semblant de mettre du suspens (censé nous tenir en haleine, c'est raté), en restant scabreux et intriguant.
Bref peu d'intrigue, peu de suspens, on raccommode les bouts tant bien que mal et l’on enchaîne avec la suite. A mon goût le rythme est déséquilibré; car en fait la construction sera probablement (selon moi): exposition et mise en place des acteurs 20% (1er tome), procès (et donc narration) 70-80% (1er & 2e tomes), fin/victoire/justice rendue & happy end 10-20% (2e tome). Et puis je trouve l'ensemble plutôt fade, franchement et sans mauvaise foi, ce n'est ni palpitant (comme le dit aa_amaury) ni passionnant (dans ce rayon là XIII fait mieux dans les 1ers volumes); on s'ennuie.
-Quant aux personnages pour en faire de "riches personnalités", comme le dit aa_amaury, il faut encore leur brosser le portrait et non pas faire semblant en le leur tirant (désolé pour le jeu de mot mais ne me faites pas croire qu'il y a une épaisseur psychologique des personnages qui mettrait en relief une riche personnalité).
Voici ce que je retiens plutôt des personnages: un peintre génialissime super doué dans son rôle de héro souillé, victime de la méchanceté des hommes avides de pouvoir et d'argent, dénués de tout scrupule (cf. le récit de ses mésaventures et les coups de théâtre qui en résultent). Son machiavélisme est tellement grand que sa vengeance va être terrible et implacable (alors ça je peux vous dire que c'est ce qui se passera dans le 2e tome, parole d'honneur!). Puis la femme au corps merveilleux dont l'amour n'a d'égal que sa beauté, serviable et victime (de ses bourreaux elle aussi). Etc.
-Quant aux dialogues, je les trouve délibérément niais et d'une platitude extrême. Je prends l'exemple de l'amour et de l'art qui sont allègrement mélangés dans ce récit. Page 8 et 9 voici comment en quelques cases nous sommes en présence de l'art absolu et de l'Amour passionnel.
Magdalène -Oh Louis!... Pourras-tu jamais me pardonner? Si tu savais comme je t'aimais...
Louis Paulus -Je le sais, Magdalène, je le sais.
ou encore M. qui s'exclame en découvrant les toiles de L. P. (qui je le rappelle sont déjà très hautement cotées et artistique donc):
M. -C'est magnifique, Louis. Ton style, tes couleurs,... C'est aussi... Non! C'est encore plus fort qu'avant!
Voilà comment on fait cas de notions ultimes chez Sente... Certain me répliquerai que ces propos sont sortis de leur contexte, mais je vous assure relisez ce passage il n'y a pas de contexte et c'est vraiment affligeant!
-Quant à l'aspect historique et 'peinture' d'une époque, les maigres détails présents, censés donner une ambiance XIXe, ne sont ni suffisant pour avoir une valeur en tant que telle, ni assez pertinent pour nous apprendre quoi que ce soit; on reste dans de généraux aspects et stéréotypes (les mondanités de la classe aisée, l'hypocrisie qui devrait y régner,...), bref dans le classique et le réchauffé.
Cet arrière-plan (l'ambiance soi disant) n'est donc ni une 'peinture' historique ou sociale. En fait j'ai envie de dire vulgairement que ça essaye péter plus haut que son cul
Et puis oublions toute référence historique réaliste à la vie quotidienne du XIXe, s'il vous plait ! On voudrait de nouveau faire passer les lecteurs BD pour des indécrotables ignares en Histoire qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
-Quant au dessin qui fournit une sacrée matière de par sa qualité, il est presque dommage qu'il soit utilisé avec si peu d'escient.
Où sont donc passées les sensations que nous font éprouver des oeuvres dignes de ce nom (que ce soit par le biais du cinéma, de la littérature ou de leur croisement, la bande dessinée)? Il n'y a ici que du surgelé et de la boîte de conserve! Je persiste et je signe! Cette Bd est ennuyante, elle est mal fichue et elle ne procure rien. Elle essaye tant bien que mal de nous le faire croire, ou du moins de donner des pistes; l'auteur se camoufle derrière des explications à rallonge, dans lesquelles se trouvent imbroglio, retournement de situation, coup de théâtre et deus ex machina, qui constituent le soi disant scénario (le procès quoi); il saupoudre avec le dessin de Rosinki et des détails historiques. A la fin on compte sur l'indulgence ou l'aveuglement du lecteur qui se contentera de la poudre qu'on lui a lancé devant les yeux. Du pain et des jeux et la foule ne s'intéresse plus a la politique? C'est le même résonnement: de l'Amour, de la Haine, du sang et un truc compliqué sur fond XIXe et hop une Bd :grrr:
Ouf ayé j'ai terminé :Tchin: