de Diddu » 26/08/2024 12:21
Je ne possède pas beaucoup d'albums de Yoko Tsuno à la maison, souvent achetés d'ailleurs lors d'opérations promotionnelles à petit prix.
Il faut dire aussi que je préfère largement les aventures terrestres aux aventures vinéennes, et que depuis bien trop longtemps, les histoires sont devenues incompréhensibles, avec profusion de personnages secondaires totalement inutiles au propos.
Enfin, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas relu un vieil album de la série issu de ma bibliothèque, et j'ai donc repris la lecture de la fille du Vent hier.
Cela faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas lu que je ne m'en souvenais plus du tout, et que dire d'autre si ce n'est que cette re-découverte m'a enchanté. Un dessin d'une claire époustouflante, précise, riche, détaillée, une belle colorisation, une histoire sublime, compréhensible, bien racontée.
Je m'étais souvent fait la réflexion que le côté japonais de l'héroïne n'était pas exploité, mais cet album me donne tord, car non seulement l'intrigue se déroule au Japon, mais en outre, elle résonne totalement avec l'âme du peuple japonais, avec ses technologies avancées, la présence de keiretsu, ces conglomérats typiques de l'industrie nippone, les valeurs de courage et d'honneur, les catastrophes naturelles, le passé militaire de la seconde guerre mondiale exploité à deux reprises de manière différente dans le récit, l'architecture des maisons, le jardin, le passé de Yoko...
Bref, beaucoup de choses, mais tout cela s'organise parfaitement dans le récit, et tout sert au récit, le nourrit. Ce ne sont pas des notions qui sont accolées pour donner l'illusion, cela fait vraiment japonais et l'histoire n'aurait pas pu se dérouler ailleurs.
De plus, comme dans de nombreuses BD de l'époque et contrairement à ce qu'on lit de nos jours, le récit est dense, il s'y passe beaucoup de choses, sans oublier de belles scènes d'action. Comme quoi, on peut mettre beaucoup de choses dans un 44 planches, au service d'une histoire bien racontée, de manière fluide.
L'aspect science-fiction caractéristique de la série est présent, mais pas de manière exagérée, et là aussi, il s'intègre parfaitement au récit.
Enfin, la lecture de cet album m'a beaucoup fait penser aux premiers Lefranc de Jacques Martin, de même qu'à certains Blake & Mortimer (certainement pas un hasard ni pour l'un, ni pour l'autre !)
J'ai hâte d'aller piocher un autre album dans ma bibliothèque dès que j'en aurait le temps !