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Vos films marquants

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Vos films marquants

Messagede euh... si vous le dites » 08/05/2019 21:53

Le récent fil Ciné-club m'a donné l'envie de me replonger dans une liste de films marquants que j'avais concoctée il y a quelques années sur un autre forum.
Les approches différentes et les visions diverses d'un même film telles que révélées dans le Ciné-club montrent à mon sens l'aspect capital que peut revêtir le parcours cinéphilique de chacun dans la construction de ses goûts.

L'idée qui avait présidé à l'établissement de ma liste n'était donc pas de fournir une liste des meilleurs films mais plutôt de marquer des étapes importantes d'un parcours.
Dans cette liste des films, on trouvera donc certainement des chefs d'oeuvre incontestables mais aussi des films mineurs voire même quelconques qui ne doivent leur présence que par le fait d'avoir été à un moment ou à un autre des films que j'ai considérés comme importants.

La liste comporte 100 films.
Je m'étais imposé les contraintes suivantes : pas de films postérieurs à l'année 2000, pas de documentaires ni de films d'animation et surtout un seul film par réalisateur.
Voilà la liste.
N'hésitez pas à la commenter comme bon vous plaira et à présenter ici votre propre liste (sans nécessairement observer les contraintes que je m'étais imposées).

Partie 1 : de A à D

001 ALTMAN, Robert - John McCabe (McCabe and Mrs Miller) (1971)
Pas très fan d’Altman, mais j’adore ce film.
Un western « révisionniste » qui plonge ses personnages dans la pluie, la neige et la boue dans un campement miteux de chercheurs d’or. L’ambiance mélancolique et hypnotisante est assurée par la somptueuse photo du grand Vilmos Zsigmond et les chansons de Leonard Cohen.
Le couple Warren Beatty et Julie Andrews voué à ne jamais réellement se former est inoubliable.

002 ANTONIONI, Michelangelo – Le désert rouge (1964)
Dernier film italien d’Antonioni avant ses films internationaux et dernier film également avec son égérie Monica Vitti. Par contre, c’est son premier film en couleurs.
Antonioni et moi, c’est une très vieille histoire. Je me souviens encore très bien être tombé par hasard en plein Zabriskie Point à la télé quand j’avais genre 11 ou 12 ans. Les scènes dans le désert m’ont impressionné à tout jamais. C’était la première fois que je pouvais me rendre compte que le cinéma, ça pouvait aussi être des trucs comme ça.
Bien plus tard, même quand j’ai arpenté la filmographie d’Antonioni, cette impression m’est toujours restée.
Et je me rends compte que, moi qui ai souvent tendance à rapidement oublier tout ce qui concerne l’histoire ou les personnages d’un film, ce qui me reste sur le long terme, ce sont des chocs esthétiques.
Avec le temps qui passe, ce qui reste, c’est le style.
Le désert rouge, c’est une expérience esthétique extraordinaire dans le travail sur les couleurs. Certains traitent ce cinéma de cinéma intellectuel, pourtant c’est l’exact contraire, c’est un cinéma de la sensation pure. Il est « difficile » parce qu’il s’affranchit des schémas narratifs classiques, de la psychologie classique des personnages, ce à quoi nous ne sommes pas habitués. Par contre, ça ne prend pas une ride (contrairement à ses films plus ancrés dans leur temps comme Zabriskie Point).

003 ASSAYAS, Olivier – Irma Vep (1997)
Avec Assayas, je sens que je ne vais pas faire l’unanimité. Mais bon, moi, j’aime beaucoup ce cinéaste.
Irma Vep, ça fait vibrer en moi la corde du fan de film de Hong-Kong. Impossible de concevoir une liste de mes films les plus importants sans un seul film avec Maggie Cheung.
Et quel meilleur choix que ce film de fétichiste pour fétichiste… Haaa, la séquence du vol des bijoux avec Maggie en combinaison latex sous la pluie et sur les toits, accompagnée par la musique de Sonic Youth.
C’est la séquence ultime pour le fan.
Parce que oui, le cinéma et la cinéphilie, c’est aussi une question de fétichisme.

004 BERGMAN, Ingmar – Persona (1966)
Je me souviens l’avoir découvert au Musée du cinéma à Bruxelles lors d’une rétrospective Bergman.
Je n’ai jamais vu une salle aussi silencieuse à la sortie d’un film. Tout le monde était sous le choc.
Persona, c’est la veine expérimentale de Bergman et ça fouille profond profond jusqu’au malaise.
Je l’ai revu il y a quelques jours et j’ai retrouvé ce malaise. Mais aussi, je n’ai jamais vu quelqu’un filmer les visages comme dans Persona. Ce film, magnifié par la photo de Sven Nykvist est d’une beauté qui touche au surnaturel.

005 BOETTICHER, Budd – Sept hommes à abattre (1956)
La collaboration entre Budd Boetticher et son acteur fétiche Randolph Scott est le sommet du western de série B (et donc aussi un sommet du cinéma tout court).
7 films ensemble, 7 grands films. Sept hommes à abattre est le premier d’entre-eux. J’ai choisi celui- ci mais j’aurais très bien pu prendre n’importe lequel des 6 autres.
Ce que j’apprécie chez Boetticher, c’est la sécheresse et la concision. Ca ne dépasse pas 1h20, y a pas un gramme de gras, c’est filmé et monté au cordeau. Une leçon d’efficacité narrative qui ne sacrifie pas la richesse des personnages et des thématiques. C’est la série B dans ce qu’elle peut produire de meilleur. Et la série B, j’adore.

006 BRESSON, Robert – Mouchette (1967)
Je parlais de sécheresse avec Boetticher. Ici, on est servi. Bresson est au cinéma d’auteur ce que Boetticher est à la série B (ouais, j’assume le parallèle).
Bresson, c’est un sorcier de la mise en scène. C’est austère certes, mais c’est surtout d’une limpidité exemplaire. Le choix des cadres, le montage, tout est porté à un degré de perfection rarement égalé, et d’autant plus parfait que rien chez lui n’est ostentatoire.

007 CAMERON, James – Terminator (1984)
Jusqu’à passé 20 ans, j’habitais à 30 km du plus proche cinéma (un petit cinéma de campagne en plus) donc je n’y allais jamais. Je n’ai pas de culture cinéma adolescente . Y avait pas de vidéoclub non plus (et de toute façon, y avait pas de lecteur VHS à la maison) mais quand on allait parfois passer le weekend chez mon oncle, on en profitait pour se louer un film. Terminator fut le premier.
Gros souvenir donc . Et putain de film.
Ce que je continue à aimer dans ce film, c’est son énergie, son rythme. Ca garde l’énergie et l’urgence de la série B. Aujourd’hui, on le ferait avec 10X moins d’idées, 10X plus de budget, ça durerait une heure de plus et ça serait chiant comme un rat mort.

008 CAPRA, Frank – La vie est belle (1946)
Le classique qu’on a envie de faire découvrir au monde entier.

009 CARPENTER, John – The thing (1982)
Le classicisme hérité de Hawks porté à son point de perfection pour un vrai film qui fout la pétoche (en tout cas quand je l’ai vu la première fois). L’ambiance est extraordinaire, avec un superbe score de Morricone.

010 CASSAVETES, John – Faces (1968)
Cassavetes, c’est le cinéaste qui m’a fait basculer du cinéma de genre vers le reste du cinéma.
Découvert à l’occasion d’une rétrospective au début des années 90, ce Faces m’a explosé le cerveau. Je n’avais jamais vu quelqu’un qui filmait comme ça ses personnages, au plus près des sentiments.
C’est éprouvant mais c’est dramatiquement inégalable. Opening night, particulièrement, m’avait bouleversé. Mais Faces, que je n’ai plus revu depuis, me reste en tête pour sa manière de coller aux personnages, de faire éclater leur vérité presque uniquement avec des gros plans filmés dans un appartement comme décor unique.

011 CHAPLIN, Charles – Charlot et le masque de fer (The idle class) (1921)
C’est un court-métrage que j’ai vu en salle en prélude à la diffusion d’une version restaurée de The Kid.
Je l’ai choisi pour une scène et pour la réaction qu’elle a suscitée chez un papa et son fils dans la salle.
Dans The idle class, Chaplin joue deux personnages, son perso habituel de vagabond mais surtout pour ce qui nous occupe un personnage riche et oisif qui s’adonne à l’alcool.
A un moment donné, sa femme lui annonce dans une lettre qu’elle le quitte tant qu’il n’aura pas arrêté de boire. On voit Chaplin de dos lire la lettre et puis agiter les épaules de manière irrépressible.
Le petit garçon demande : « Il fait quoi, papa ? ». Le papa répond : « Ben, tu vois, il pleure. »
Sur l'écran, Chaplin se retourne et on se rend compte qu’en fait, il se préparait un cocktail alcoolisé en agitant un shaker.
Je me suis dit, « Putain, c’est ça la force du cinéma. »

012 CHU Yuan – La guerre des clans (1976)
Les films de Chu Yuan pour la Shaw Brothers, c’est un cocktail d’intrigues échevelées, de rebondissements en pagaille, de trahisons multiples,... C’est du cinéma d’aventures naïf comme on n’en fait plus. Chu Yuan se distingue de ses concurrents par un réel sens de l’image et une esthétique de tournage en studio très léchée (qui tombe parfois quand même vraiment dans le kitsch).
Perso, je préfère largement ses films de chevalerie (wu xia pian) aux films de Chang Cheh, l’autre grand réalisateur de la Shaw, dont la célébration exacerbée de l’amitié virile me touche beaucoup moins.

013 CIMINO, Michaël – Voyage au bout de l’enfer (1978)
Un film complètement démesuré et pourtant complètement intime. Cimino réussit la quadrature du cercle.
Mythique.

014 COPPOLA, Francis Ford – Apocalypse now (1979)
Complètement démesuré également. Un projet totalement fou pour un film qui l’est tout autant.
Mythique.


015 CRONENBERG, David – Videodrome (1982)
Ce film, pour moi, c’est le point de départ de tout.
C’est le film qui m’a fait passer du gars qui regarde ce qui passe à la télé sans se poser de questions à celui qui commence à s’intéresser à ce que c’est que le cinéma.
Je ne l’ai pas revu depuis très très longtemps et il est très possible qu’il ait pris un coup de vieux, mais il est tellement important pour moi que je ne pouvais pas en choisir un autre. Avant, j’aimais des films, après Videodrome, j’ai commencé à aimer le cinéma.

016 CUKOR, George – Une étoile est née (1954)
Alors là, on touche à un truc qui est fondamental pour moi : le mélodrame.
J’adore les mélos. Et flamboyants quand c’est possible.
Je défie quiconque de parvenir à ne pas finir ce film en pleurs. Judy Garland et James Mason sont au-delà de tous les superlatifs. La scène finale est une des plus belles de l’histoire du cinéma.
Ce film est un chef d’œuvre absolu.

017 DARDENNE, Luc et Jean-Pierre – La promesse (1996)
Une bombe à sa sortie : Putain, le cinéma belge est capable de sortir un truc pareil !!!
Le cinéma des Dardenne, c’est simple. C’est toujours l’histoire d’un dilemme, d’un choix moral individuel qui agit comme moteur de l’intrigue. Ici, c’est un fils qui doit décider de trahir son père ou pas.
Ce n’est pas du tout du cinéma social (même si le milieu dans lequel se déroulent les films est important), c’est du cinéma moral (mais pas du cinéma qui fait la morale, hein). Pas étonnant si en interview, les frères se revendiquent de cinéastes comme Mizoguchi.
Et en plus, La promesse, c’est la révélation de l’immense Olivier Gourmet.

018 DEMY, Jacques – Les parapluies de Cherbourg (1964)
On revient au mélo, en chansons comme dans Une étoile est née. En chanté, même.
Ce que j’aime, c’est l’artificialité extrême et assumée (décors, couleurs, dialogues chantés,…)
Cette artificialité, c’est l’essence même du mélo, qui l’utilise pour parvenir à la vérité des personnages et la sublimer.
Et quand c’est fait par Demy, ça conserve en plus une légèreté extraordinaire.

019 DESPLECHIN, Arnaud – Esther Kahn (2000)
C’est peu dire que Desplechin était attendu au tournant après son Je me suis disputé sorti en 1996.
Avec Esther Kahn, il botte en touche avec un film tourné en anglais avec des acteurs anglophones et bien lui en a pris.
En règle générale, j’aime beaucoup les films qui utilisent le théatre comme enjeu narratif pour illustrer le parcours d’un personnage (j’ai déjà cité Opening night de Cassavetes, par exemple).
Quand c’est bien fait, c’est dramatiquement très fort. Mais au contraire de Opening night, où le personnage vieillissant joué par Gena Rowlands jouait sa carrière et donc sa vie sur scène, ici, c’est le récit d’une initiation, d’une éclosion. Summer Phoenix (quelle famille !!!) est bouleversante, dans le rôle d’une petite juive pauvre qui découvre son talent et s’ouvre à la vie.
Ca me touche beaucoup.

020 DONEN, Stanley – Chantons sous la pluie (1952)
Classique absolu, évidemment.
J’aime beaucoup les comédies musicales, même quand les histoires sont conventionnelles et répétitives. Et quand, en bonus, on peut avoir comme ici un chouette scénario qui va avec, c’est la fête.
Gene Kelly est impérial. Debbie Reynolds est à croquer.
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - "Arbre de fumée"
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Re: Vos films marquants

Messagede euh... si vous le dites » 08/05/2019 21:54

Partie 2 : de E à J

021 EDWARDS, Blake – Diamants sur canapé (1961)
Blake Edwards : Moon river ou Birdie num num ? Birdie num num ou Moon river ?
Allez, va pour Moon river.
Le plus beau rôle d’Audrey Hepburn. La musique magique d’Henry Mancini. La scène sur le rebord de la fenêtre,…



022 EUSTACHE, Jean – La maman et la putain (1973)
Juste énorme.
Prodigieusement agaçant si on n’adhère pas, La maman et la putain est un film qui se mérite.
Mais quel bonheur au final.
Et puis, sans ce film, le meilleur album de rock français de tous les temps ne serait définitivement pas pareil.

023 FASSBINDER, Rainer Werner – Le mariage de Maria Braun (1979)
J’aime beaucoup la manière qu’à Fassbinder d’utiliser les conventions du mélodrame pour proposer un cinéma à la fois populaire et politique, comme dans ce Mariage de Maria Braun porté à bout de bras par l’interprétation superbe de Hanna Schygulla.

024 FELLINI, Federico – Les nuits de Cabiria (1957)
Fellini avant ses grands films modernes, encore en plein dans le néo-réalisme. Sans doute donc pas le plus grand Fellini, mais c’est mon préféré grâce à l’interprétation très émouvante de Giulietta Masina.

025 FERRARA, Abel – Bad lieutenant (1992)
Au rayon catholique italien new-yorkais, je préfère largement Ferrara à Scorsese. Plus viscéral et impur, complètement punk et chtarbé, ça me convient mieux.
Ceci dit, difficile de choisir un Ferrara tant il a aligné avec frénésie les bons films dans les années 90.
Walken est extraordinaire dans Le roi de New-York, Keitel tout autant dans Bad Lieutenant, Nos funérailles possède un casting de dingue,…
Bon, Bad Lieutenant quand même finalement.

026 FLEISCHER, Richard – Les flics ne dorment pas la nuit (1972)
Au début des années 70, Fleischer est déjà un vieux briscard qui a abordé à peu près tous les genres. Loin de décliner, il va sortir en quelques années un paquet de très bons films, dont celui-ci, The new centurions (en VO), est mon préféré.
Film policier choral qui passe à la loupe sans fard et de manière désenchantée la vie d’une poignée de flics d'un commissariat de Los Angeles, The new centurions est clairement la matrice et l’inspiration de très nombreuses séries télé (jusqu’à Southland récemment par exemple).
Ce film n’est jamais sorti en DVD chez nous (et n’existe que dans une édition pas terrible en Z1). Situation assez scandaleuse pour un des films américains majeurs des années 70. Ouais, carrément.

027 FRIEDKIN, William – To live and die in L.A. (1985)
Esthétique eighties ok, mais je m’en fous, ce film reste un immense coup de poing dans la figure.
Avec un Willem Dafoe halluciné, une poursuite de bagnoles d’anthologie, un final complètement surprenant et une atmosphère délétère de corruption généralisée, ce film m’a complètement retourné à l’époque et je continue à prendre un pied pas possible à le revoir.

028 GODARD, Jean-Luc – Bande à part (1964)
Mon premier Godard. Il reste mon préféré.
Bande à part repose sur une intrigue dont tout le monde se contrefout (Godard lui-même, les acteurs, les spectateurs) mais possède un charme inégalable dans ses multiples digressions (la danse dans le café, la minute de silence, le record du monde de la visite du Louvre,…).
C’est le Godard le plus ludique. Mais pourtant, une certaine mélancolie perce parfois, notamment dans la très belle séquence dans le métro avec Karina qui chante Aragon.
Et puis Godard – Karina, c’est juste la plus belle association de l’histoire du cinéma.
029 GRAY, James – Little Odessa (1995)
Ca fonctionne comme une tragédie mais c’est un drame intime. Ce film m’a beaucoup touché à l’époque. Très joli, très personnel et très maîtrisé.
D’assez loin mon Gray préféré.

030 HARK, Tsui – The blade (1995)
J’ai découvert le cinéma de Hong-Kong avec les films de la Film Workshop de Tsui Hark : les Histoires de fantômes chinois de Ching Siu-Tung, le Gunmen de Kirk Wong, L’auberge du dragon de Raymond Lee.
Et puis sont arrivées les VHS et le magazine de HK Video et ça a déferlé, Tsui Hark en tête.
J’aime tout ce qu’il a fait à Hong-Kong de ses débuts à la fin des années 70 avec Butterfly murders jusqu’au polar terminal Time and tide en 2000 (après, c’est moins intéressant).
Pendant cette période, il a aligné un nombre incroyable de réussites dans des registres incroyablement variés. Je suis bien en peine d’en choisir un seul.
Alors, puisqu’il n’en faut qu’un je me résous la mort dans l’âme à choisir The blade, revisite barbare du wu xia pian.

Tsui Hark est un dieu.

031 HAWKS, Howard – L’impossible Monsieur Bébé (1938)
Le sommet de la screwball comedy. Ca pète dans tous les sens à un rythme dingue, les dialogues crépitent, les gags font mouche. Et Cary Grant forme avec Katharine Hepburn un duo extraordinaire.

032 HAYNES, Todd – Safe (1995)
Découvert grâce au très précieux festival Cinédécouvertes au Musée du cinéma de Bruxelles. Chaque première quinzaine de juillet, le Musée présente une importante sélection de films présentés dans les grands festivals internationaux mais qui n’ont pas trouvé de distributeur en Belgique. Le film récompensé reçoit une aide à la distribution.
Ce festival m’a permis de découvrir des tas de films condamnés à l’époque à la confidentialité.
C’est comme ça que j’ai découvert Safe et Todd Haynes.
Et je me suis pris une grosse claque. Film glacial et glaçant, avec Julianne Moore impériale.
Haynes est depuis devenu un très grand.

033 HITCHCOCK, Alfred – La mort aux trousses (1959)
Je l’aime surtout pour son côté ludique. En plus, c’est un film sur … rien (le McGuffin est réduit à une simple abstraction). Un immense film de mise en scène.

034 HONDA, Inoshiro – Godzilla (1954)
J’aime les films de monstres japonais.
Mais le premier Godzilla n’est pas que cela, c’est aussi un des premiers films qui, après l’abolition de la censure américaine, traite de manière allégorique et émouvante les conséquences d’une catastrophe nucléaire (les séquences les plus émouvantes du film seront d’ailleurs coupées dans la version internationale).
Ce que j’aime aussi, ce sont les effets spéciaux artisanaux. Surannés aujourd’hui au temps du tout numérique mais tellement plus poétiques.
Le grand Eiji Tsubaraya fut le maître d’œuvre incontesté de ces trucages à base de maquettes. C’est aussi pour lui que j’ai mis Godzilla dans ma liste. Et pour tous les autres géniaux artisans des effets spéciaux : Ray Harryhausen, Willis O’Brien,… Merci les gars, le cinéma vous doit beaucoup.

035 HONG Sang-Soo – Le pouvoir de la province de Kangwon (1998)
Découvert aussi au festival Cinédécouvertes. Je suis depuis lors ce cinéaste prolifique qui réalise dans son coin et avec des moyens modestes une œuvre singulière et riche, faite d’infinies variations sur un même métier.

036 HOOPER, Tobe – Massacre à la tronçonneuse (1974)
L’apogée du film d’horreur crade made in 70’s (si on oublie les films de cannibales italiens crapoteux et obscènes). J’aime ce cinéma sale, sans concessions, pas du tout aimable et virant souvent au franchement malsain.
Marilyn Burns est à jamais la scream queen ultime.

037 HOU Hsiao-Hsien – Goodbye south, goodbye (1996)
HHH, c’est mon cinéaste contemporain préféré avec Cronenberg.
Je l’ai découvert avec ce Goodbye south, goodbye et je ne suis toujours pas remis du choc esthétique qu’il a produit sur moi. Je n’ai plus aucune idée de ce que ça raconte (une histoire compliquée avec des tas de personnages) mais il m’en reste plein d’images, une atmosphère, un rapport au temps très différent du cinéma occidental.
Fascinant.




038 HUNG, Sammo – L’exorciste chinois (Encounters of the spooky kind) (1980)
Question de cour de récré : « toi, t’es plutôt Bruce Lee ou plutôt Jackie Chan ? »
Moi, je suis les deux mais je suis surtout plutôt Sammo Hung.
Moins propre sur lui et gentillet que le phénoménal Jackie, c’est certain. Plus irrévérencieux, plus porté sur le mauvais goût assumé. Le fouteur de merde, en fait, Sammo. C’est pour cela que je l’aime.
Et parce que c’est un chorégraphe de combats absolument génial.
Ce que j’aime dans le cinéma HK, c’est pas tellement les tatanes, c’est le génie de l’esquive. La manière dont un gars transforme son environnement (objets, décors,…) pour trouver les ressources qui lui permettront de vaincre ses ennemis au bout de combats chorégraphiés au millimètre.
C’est Buster Keaton et Gene Kelly transportés dans le cinéma de kung-fu.
Dans L’exorciste chinois, par ailleurs ghost kung-fu comedy très réussie, on trouve ma chorégraphie préférée (j’ai dû copieusement user ma VHS en la visionnant des zillions de fois). Sammo Hung se trouve sur la terrasse d’une taverne et est attaqué par un paquet d’adversaires armés de sabre. Il se défend uniquement avec un tabouret qu’il utilise comme bouclier. Ca dure un peu moins d’une minute et c’est absolument génial. Quand tu vois une séquence pareille, tu te dis que c’est pour ça qu’on a inventé le cinéma.

039 JARMUSCH, Jim – Ghost dog (1999)
Un trip hypnotique porté par un Forest Whitaker touché par la grâce.
Un film en apesanteur.
Et une des plus belles bo ever, de RZA du Wu-Tang Clan

040 JONES, Terry – La vie de Brian (1979)
Le Monty Python que je préfère.
Succession de scènes anthologiques à pisser de rire.
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
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Re: Vos films marquants

Messagede euh... si vous le dites » 08/05/2019 21:57

Partie 3 : de K à L

041 KANEVSKI, Vitali – Bouge pas, meurs, ressuscite (1990)
Kanevski, alors complètement inconnu au bataillon, déboule au début des années 90 avec un premier film d’une puissance incroyable. C’est tourné à l’arrache avec des petits moyens mais le noir et blanc charbonneux donne une atmosphère unique au film. Le héros est un garçon délinquant qui se fourre dans les pires ennuis, une espèce d’Antoine Doinel mais version boueuse en plein milieu d’une ville miséreuse de Sibérie.
Ce gars est le personnage d’enfant qui m’a le plus marqué au cinéma (notamment lors d’une scène inoubliable dans laquelle il fait dérailler un train).

042 KAWASE, Naomi – Suzaku (1997)
Un village perdu dans les montagnes japonaises. Le temps s’écoule lentement, c’est contemplatif, le rapport à la nature est profondément imprégné par la culture ancestrale japonaise.
Ca ne raconte pas grand choses mais c’est juste beau. Mais beau du genre vraiment beau.

043 KEATON, Buster – Sherlock Jr (1924)
C’est mon Keaton préféré. Il a un rythme et une pêche incroyable (aussi dû au fait qu’il ne dure qu’un peu plus de 45 minutes).

044 KIAROSTAMI, Abbas – Où est la maison de mon ami ? (1987)
Le scénario tient sur un confetti mais on s’en fout, les tribulations de ce petit garçon qui cherche à rendre son cahier de devoirs à son compagnon de classe sont juste touchées par la grâce.

045 KITANO, Takeshi – Hana-bi (1997)
Découvert Kitano comme beaucoup avec Sonatine et vu ensuite le reste de ses premiers films dans la foulée, mais j'ai choisi Hana-bi parce qu'il est l’aboutissement parfait de tout cela. C’est le film qui vient couronner et clore une période de créativité exceptionnelle pendant laquelle Kitano a juste été le meilleur cinéaste au monde.
Malheureusement, c’est son dernier grand film. Mais quel film !




046 KLIMOV, Elem – Requiem pour un massacre (1985)
On entend parfois certains dire d’un film qu’ils n’en sont pas sortis indemnes. J’ai tendance à me méfier de ce genre d’affirmations.
Mais si je devais le dire pour un seul film, ce serait pour celui-ci.
Requiem pour un massacre, c’est l’histoire d’un ado qui plonge progressivement dans l’horreur dans la campagne biélorusse occupée par les nazis et leurs einsatzgruppen (commandos de la mort) qui massacrent des villages entiers.
Un film de guerre sans combats, où il n'y a que des victimes et des bourreaux.
Le titre en VO se traduit littéralement par « Va et regarde »
Film de chevet de Madame euh…
047 KOBAYASHI, Masaki – Hara kiri (1962)
Attention, chef d’œuvre ultime.
Sous ses dehors de chambara (film de sabre japonais), Hara Kiri est surtout l’occasion pour Kobayashi d’exposer avec beaucoup de finesse les rouages du fonctionnement de la société féodale japonaise et de copieusement critiquer le code du bushido qui la régit. Le film est porté par un humanisme et des préoccupations sociales qui le rendent toujours pertinent dans le monde contemporain.
Formellement, c’est extraordinaire. Et y a le génial Tatsuya Nakadai dans le rôle principal.
Le film est centré autour d’une des scènes les plus inoubliables et épouvantables que j’aie jamais vu, celle où un samouraï est obligé de se faire seppuku avec un sabre en bambou.

048 KUROSAWA, Akira – Les sept samouraïs (1954)
Ici aussi, le film de sabre est transcendé par un réel questionnement sur le fonctionnement de la société japonaise. Ici aussi, c’est formellement extraordinaire (le combat final sous la pluie est inoubliable). Pas de Tatsuya Nakadai ici, mais on a Toshiro Mifune à la place, autant dire que l’on ne perd pas grand-chose au change.
Chef d’œuvre, of course.

049 KUROSAWA Kiyoshi – Charisma (1999)
Découvert Kurosawa avec Cure au Festival du film fantastique de Bruxelles et ça m’avait scotché. Mais c’est vraiment avec ce Charisma que je me suis dit qu’il se passait vraiment quelque chose avec cet homonyme du grand Akira.
Je ne suis pas certain d’avoir tout compris à ce film dans lequel un policier déphasé se retrouve en plein dans une forêt où des communautés bizarres s’affrontent autour d’un arbre maléfique. C’est passablement opaque mais complètement fascinant.
Depuis, Kiyoshi Kurosawa s’est installé à une très belle place dans le paysage de la cinéphilie mondiale.

050 KUSTURICA - Le temps des gitans (1988)
Je crois que c’est mon film préféré. C’est du début à la fin un rollercoaster émotionnel incroyable, dont le climax est une fameuse scène onirique.
En règle générale, j’ai plutôt tendance à préférer des films secs et peu démonstratifs, ce que Le temps des gitans n’est à l’évidence pas du tout, mais ici rien à faire, la puissance du film emporte tout sur son passage.

051 KWAN, Stanley – Center stage (1992)
Biopic consacré à l’actrice chinoise Ruan Lingyu, première star du cinéma chinois à l’époque du muet. Ruan Lingyu s’est suicidée en 1935 à l’âge de 25 ans.
D’habitude, je n’aime pas les biopics. Déjà parce que souvent, ça donne des films pas terribles et ensuite parce que plus il s’attachent à sonner réaliste plus j’ai vraiment du mal à y croire.
Mais celui-ci est un peu particulier : il est constitué d’interviews, de discussions entre le réalisateur et son actrice principale Maggie Cheung, de séquences d’archives restaurées de films avec Ruan Lingyu et enfin de scènes « classiques » évoquant la vie de Ruan Lingyu.
Ce dispositif de distanciation a le double avantage dans le même temps de couper court à tout souci de vraisemblance dans la reconstitution (on voit très bien par exemple que Maggie Cheung ne ressemble pas physiquement Ruan Lingyu mais ça n’a pas d’importance) et de ne pas freiner l’irruption de l’émotion parce qu’on n’y croit pas.
Maggie Cheung trouve ici le plus beau rôle de sa carrière.


052 LANG, Fritz – Les contrebandiers de Moonfleet (1956)
J’ai une nette préférence pour la carrière américaine de Fritz Lang que pour ses films allemands (hormis M) et parmi ses films américains, je ne peux résister à Moonfleet.
L’histoire de cet enfant projeté dans la noirceur du monde des hommes est très émouvante.

053 LEE-THOMPSON, Jack – La conquête de la planète des singes (1972)
J’ai une passion coupable pour les singes qui parlent. C'est con, je sais, mais c'est comme ça. Même quand c’est nul (enfin bon, pas le Burton quand même).
Celui-ci, qui voit la révolte des singes contre leurs maîtres humains, est mon préféré. Ce n’est certes pas un grand film, comparé au premier, mais c’est celui qui ressemble le plus à une série B violente et âpre.
Préférer la fin originale, à présent disponible et écartée à l’époque en raison de screen tests très négatifs. Elle va jusqu'au bout de la logique désespérée du film, sans le final édulcoré de la version qui sortit à l’époque et qui fut longtemps la seule disponible.

054 LEONE, Sergio – Il était une fois dans l’Ouest (1968)
Longtemps hésité avec Il était une fois en Amérique, mais la scène de l’arrivée en ville de Claudia Cardinale a fait la différence. Cette scène est juste sublime, avec la musique de Morricone.

055 LEWIS, Joseph H. – Le démon des armes (Gun crazy) (1950)
J’ai ramé des années avant d’avoir l’occasion de voir cette série B mythique. On était alors loin du temps où à peu près tout était disponible en DVD ou téléchargeable (légalement ou pas) sur le net. C’était une cinéphilie différente. On fantasmait sur des films dont on attendait fiévreusement une improbable occasion d’enfin pouvoir les voir.
Parfois, on était déçu. Parfois, le film rencontrait les attentes. Mais toujours, il y avait ce frisson d’excitation.
Gun crazy fait partie de ceux qui ne m’ont pas déçu.
En quelques mots, Gun crazy, c’est comme si c’était Bonnie and Clyde mais au lieu d’être pas terrible, c’est très bien.

056 LUBITSCH, Ernst – La folle ingénue (1946)
Pas le plus connu ni le plus célébré de Lubitsch. Loin de là, même. Mais son charme agit sur moi autant que pour ses chefs d’œuvre consacrés.
Jennifer Jones et Charles Boyer sont juste irrésistibles.
Nuts to the squirrels.

057 LVOVSKY, Noémie – Petites (1997)
Les films sur l’adolescence sont une spécialité du cinéma d’auteur français. Rarement le thème aura été abordé avec autant de punch et de fraîcheur que dans ce merveilleux petit téléfilm réalisé pour Arte.
Lvovsky présentera plus tard avec La vie ne me fait pas peur une version longue de Petites (mais en en retirant pas mal de séquences) qui fonctionne moins bien.

058 LYNCH, David - Twin Peaks : fire walk with me (1992)
Twin Peaks, la série, a changé ma vie, à une époque où franchement j’en avais pas grand-chose à foutre (de ma vie). Et puis, Laura Palmer m’a touché au plus profond.
Ce film, sur ses derniers jours, c’est très personnel mais c’est émotionnellement le film le plus fort que je connaisse. Laura Palmer est pour moi le plus beau personnage de l’histoire de la télévision et du cinéma.
Sa mort, sur la musique du Requiem de Cherubini, est d’une tristesse insondable.
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Re: Vos films marquants

Messagede Mr Degryse » 08/05/2019 21:58

Sympa tes listes. Plaisir de lire sur du szmmo Hung et du tsui hark notamment
"Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, alors tais-toi".
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Re: Vos films marquants

Messagede euh... si vous le dites » 08/05/2019 22:02

Partie 4 : de M à R

059 MALICK, Terrence – La balade sauvage (1973)
Premier Malick et tout est déjà là.
Martin Sheen et Sissy Spacek sont merveilleux.

060 MANKIEWICZ, Joseph – L’aventure de Madame Muir (1947)
Mankiewicz, c’est des scénarios parfaitement construits, des dialogues plein de finesse, une mise en scène d’une élégance rare et une direction d’acteurs sans faille.
Ce gars, c’est le cinéma hollywoodien classique porté à son plus haut point de perfection.
Ici, Gene Tierney est merveilleuse (pléonasme) et son personnage est infiniment émouvant. La musique de Bernard Herrmann (une de ses meilleures) sublime le film.

061 – MANN, Anthony – L’homme de la plaine (1955)
L’homme de la plaine conclut la collaboration entre Anthony Mann et James Stewart. 5 films, 5 chefs d’oeuvre. Le sommet du cinéma western.
La force de Mann, c’est avant tout l’inscription des personnages dans le paysage, une réflexion passionnante sur la violence et des personnages complexes qui évoluent moralement au cours du film.
L’homme de la plaine est la synthèse de tout cela, magnifiée par un travail magnifique sur le Cinemascope (utilisé par Mann pour la première fois).
Le film parfait.

062 – MARKER, Chris – La jetée (1962)
Hypnotique. Tout simplement hypnotique et complètement unique, cette voix-off sur un diaporama.
Magnifique réflexion sur le temps.

063 – MEYER, Russ – Faster pussycat, kill, kill, kill (1965)
Surtout pour le souvenir inoubliable d’un weekend consacré à Russ Meyer au Musée du cinéma de Bruxelles où Meyer était venu en personne présenter et commenter 7 de ses films.
Je n’en avais pas manqué une seule miette, bien évidemment.
Et puis, j’aime ce cinéma d’exploitation.

064 – MINNELLI,Vincente – Tous en scène (1953)
Avec Chantons sous la pluie, c’est l’autre énorme classique de la comédie musicale 50’s made in MGM. Mais ici, c’est Fred Astaire qui s’y colle.
Autant, Gene Kelly est terrien et musculeux, autant Astaire est aérien et léger.
Perso, j’ai toujours préféré Astaire (d’ailleurs, j’aime tous ses films avec Ginger Rogers même quand les scénarios sont nazes et répétitifs). Et comme en plus ici, il danse avec Cyd Charisse, ça ressemble au paradis.

065 – MIZOGUCHI, Kenji – La vie d’O-Haru, femme galante (1952)
Un destin tragique de femme brisée, comme Mizoguchi les a tellement bien mis en scène. Avec son égérie Kinuyo Tanaka.
Le cinéma n’a jamais été plus beau que cela. Mizoguchi est le plus grand, tout simplement.

066 – MURNAU, Friedrich – L’aurore (1927)
D’une beauté sidérante. Quand on voit L’aurore, on se rend compte à quel point le cinéma était parvenu à des sommets à la fin du muet. Le cinéma mettra d'ailleurs des années à se remettre de l’arrivée du parlant.

067 – NARUSE,Mikio – Nuages flottants (1955)
Encore un mélodrame déchirant, avec le couple tragique formé par Hideko Takamine et Masayuki Mori. Naruse est malheureusement chez nous régulièrement le grand oublié du cinéma classique japonais. Pourtant son œuvre n’a rien à envier à celles des trois grands unanimement célébrés que sont Mizoguchi, Ozu et Kurosawa.

068 – OPHULS, Max – Madame de… (1953)
Toujours dans le domaine du mélodrame. Tragique donc, mais si beau.
Danielle Darrieux y est magnifique. La mise en scène est sublime et nous entraîne dans le sillage de ces personnages vides qui se remplissent enfin en se dirigeant vers la mort.

069 – OSHIMA, Nagisa – Contes cruels de la jeunesse (1960)
Au tournant des années 60, la nouvelle vague est passée aussi par le Japon, au travers d’une poignée de trublions dont Oshima fut le fer de lance.
Comme dans la nouvelle vague française, il y a une volonté de s’écarter du cinéma de studio installé dans ses petites habitudes. C’est du cinéma libre, rempli d’une énergie dingue.

070 – OZU, Yasujiro – Printemps tardif (1949)
Le premier Ozu de la maturité, celui où son dispositif se met en place. Tout y est déjà.
C’est l’histoire d’un père qui cherche à marier sa fille qui se fait âgée (pour les conventions japonaises) et qui invente un remariage pour lui-même pour que sa fille accepte de le quitter.
C’est simple, c’est beau, c’est triste. La scène finale est bouleversante.
Le duo formé par Chishu Ryu (le père) et Setsuko Hara (la fille) est inoubliable.


071 – PECKINPAH, Sam – Pat Garrett et Billy the Kid (1971)
J’aurais pu choisir à peu près n’importe quel film de sa filmographie tant j’aime Peckinpah.
Mais celui-ci, c’est le premier que j’ai vu. Sur FR3 il y a bien bien longtemps (FR3 avait participé à la fin des années 80 à la reconstitution de ce film mutilé à sa sortie).
Western de vieux cons perdus dans un monde qui va disparaitre dans la modernité, avec un James Coburn extraordinaire, un Kris Kristofferson beau gosse à la présence magnétique. Et Bob Dylan qui regarde tout ça avec son regard détaché.
Privilégier le montage de 1988 par rapport au nouveau montage nettement inférieur réalisé en 2005.

072 – PIALAT, Maurice – A nos amours (1983)
Difficile également de choisir un Pialat.
A nos amours donc, pour la révélation de Sandrine Bonnaire.

073 – PODALYDES, Bruno – Dieu seul me voit (1999)
J’aime beaucoup les frères Podalydès. Leur burlesque stylisé et décalé me plait beaucoup.
Après toutes ces années, je me souviens toujours de plusieurs scènes que j’avais particulièrement aimées (le don de sang, la soirée foot, le restaurant syldave,…).
Et puis, y a Jeanne Balibar. Et un film avec Jeanne Balibar ne saurait être mauvais.

074 – POLANSKI, Roman – Le locataire (1976)
I’m not Simone Choule, I’m Trelkovsky !!!
Simone Choule, meilleur nom de personnage de l’histoire du cinéma.

Puissamment malsain.

075 – POWELL, Michaël et PRESSBURGER, Emeric – Les chaussons rouges (1948)
Autour du motif des chaussons rouges, ce film constitue selon Scorsese le plus beau film en Technicolor jamais réalisé.
Et on ne peut lui donner tort, tant les couleurs sont tout simplement ensorcelantes. Elles nous emmènent dans un tourbillon d’émotions jusqu’au final tragique, transposition subtile d’un conte fantastique d’Andersen.
C’est exubérant, souvent outré, aux limites du kitsch, mais quelle puissance et quelle beauté !
C’est le mélo flamboyant comme je l’aime.
Meilleur film sur la danse, ever.

076 – RAY, Nicholas – Johnny Guitar (1953)
Un écorché vif, Nicholas Ray. Romantique dans un monde qui ne fait que peu de cas de ces absolus. Je l’aime d’amour, Nicholas.
Alors, Johnny Guitar, évidemment. Mythique.
La chanson de Peggy Lee, Sterling Hayden avec sa guitare et surtout le formidable duel entre Joan Crawford et Mercedes McCambridge.

077 – RESNAIS, Alain – L’amour à mort (1984)
J’ai découvert Resnais, Godard, Rivette quand j’avais 16 ans grâce à un prof de français passionnant (je lui dois beaucoup). Il nous avait signalé que L’amour à mort passait à la télévision et donc j’ai regardé et je suis resté sur le cul. J’ai pas tout compris. A 16 ans, on ne peut pas tout comprendre à un film tel que celui-là. Mais ça a déclenché quelque chose.

078 – ROHMER, Eric – Le rayon vert (1986)
Magnifique film sur la fragilité et la solitude, porté tout entier et en partie improvisé par la figure éblouissante de Marie Rivière, jusqu’à l’illumination finale. On adore ou on déteste. J’adore.

079 – ROMERO, George – Zombie (Dawn of the dead) (1978)
Mon Romero préféré. Puissamment allégorique et d’une efficacité redoutable (en tout cas dans le montage de Dario Argento, supérieur au montage de Romero lui-même).
Meilleur film de zombie ever, de très très loin.



080 – ROSSELLINI, Roberto – Allemagne, année zéro (1948)
Rossellini part tourner dans les décombres de Berlin toujours en ruines après les destructions de la deuxième guerre mondiale.
Rien que cet aspect documentaire est saisissant. Et si en plus, on y a joute l’histoire tragique d’un gamin qui tente de se débrouiller dans la misère et qui tombe jusqu’à l’irréparable sous la coupe d’un nostalgique du nazisme, on se retrouve devant un film d’une force et d’une dureté rarement égalées.
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Re: Vos films marquants

Messagede euh... si vous le dites » 08/05/2019 22:03

Part 5 : de S à W

081 SALVADORI, Pierre - Les apprentis (1995)
C’est drôle, c’est fin, c’est touchant.
Tout ce que n’est que trop rarement la comédie à la française est rassemblé ici dans un cocktail parfait.
François Cluzet et Guillaume Depardieu forment un superbe duo de losers à la petite semaine.

082 SCHATZBERG, Jerry - L’épouvantail (1973)
Très beau film sur l’amitié et la marginalité, comme seul le cinéma des années 70 a pu le donner.
Hackman, Pacino, que dire de plus ?

083 SCORSESE , Martin – Alice ne vit plus ici (1974)
Coincé entre Mean streets et Taxi driver, ce "petit" film peut sembler mineur. C’est d'ailleurs sans doute vrai. Mais le portrait de cette femme banale qui lutte pour joindre les deux bouts, porté par une magnifique Ellen Burstyn, m’émeut plus que tout le reste de la filmographie de Scorsese.

084 SHINDO, Kaneto – L’île nue (1960)
C’est l’histoire d’une famille japonaise qui vit pratiquement recluse sur un petit îlot uniquement accessible en bateau. Les parents travaillent la terre, les enfants aident. Et puis, un drame survient. C’est tout.
Pas un seul dialogue. Le film n’est cependant pas un film muet. C’est juste un film sonore sans aucun dialogue.
Et c’est d’une beauté et d’une intensité sidérantes.

085 SIEGEL, Don – L’invasion des profanateurs de sépultures (1956)
La grande série B paranoïaque des années 50. Scénario redoutable et une scène finale dans une mine abandonnée profondément bouleversante.

086 SIRK, Douglas – La ronde de l’aube (1957)
Sirk est surtout connu pour ses magnifiques mélos flamboyants mettant en scène l’enfermement social de femmes obligées de se confirmer à des normes sociales qui les étouffent. Des films aux symboliques agressives et aux couleurs hyper saturées.
Mais c’est un tout autre film que j’ai choisi. Un drame en noir et blanc sombre et mortifère.
Extraordinaire.

087 SUZUKI, Seijun – La barrière de chair (1964)
Pendant longtemps, c’est le seul Suzuki que j’ai eu l’occasion de voir, c’est la raison pour laquelle celui-ci en particulier m’a marqué.
Suzuki a sans douté été dans le Japon des années 60 le cinéaste qui a le mieux marié cinéma de genre très pop avec un propos politique transgressif. Cette Barrière de chair est parfaitement représentative de cette veine.

088 TARKOVSKI, Andreï – Solaris (1972)
Impossible de penser une liste sans y inclure un Tarkovski. Oui, mais lequel ?
Solaris n’est sans doute pas son meilleur mais je le choisis parce qu’il s’agit du film préféré de Madame Zen et que c’est un des premiers films que l’on a vu ensemble.

089 TATI, Jacques – Mon oncle (1963)
Gags visuels et comique de situation, ce n’est pas si courant dans le cinéma français où le comique passe plus souvent par la langue.
Tati en est d’autant plus précieux.
La poésie visuelle de Mon oncle me touche beaucoup.

090 TESHIGAHARA, Hiroshi – La femme des sables (1964)
Un entomologiste dans le désert. Il est invité chez eux par des villageois. Le lendemain matin, il se retrouve prisonnier avec une femme au fond d’une fosse entourée de sable.
Ils passent leurs journées à écoper le sable qui s’écoule des parois.
Le film, d’une splendeur visuelle extraordinaire, est le récit du parcours existentiel de cet homme.
Amis des films qui ne ressemblent à rien d’autre, ce film est fait pour vous.

091 TOURNEUR, Jacques – Vaudou (1943)
Jacques Tourneur est un grand, un très grand. On ne le dit pas assez.
Ce Vaudou, qui fait partie de la série des films fantastiques produits par la RKO dans les années 40, est mon préféré (de la série et de son auteur).

092 TRUFFAUT, François – Les deux Anglaises et le Continent (1971)
J’aime le Truffaut fiévreux, romantique, à fleur de peau comme il l’est dans ce film, deuxième adaptation d’un roman de Roché après Jules et Jim.
Mais contrairement à Jules et Jim, Les deux Anglaises est un film sombre et torturé.
Jean-Pierre Léaud s’extrait de son rôle d’Antoine Doinel et livre une prestation éblouissante aux côtés de deux jeunes et épatantes actrices anglaises.
La musique de Georges Delerue est superlativement génialissime.

093 VAN SANT, Gus – My own private Idaho (1995)
Film complètement baroque qui allie avec bonheur une recherche identitaire intimiste, une revisite moderne et haute en couleurs du Henry IV de Shakespeare et des séquences proches du documentaire sur le milieu de la prostitution masculine à Portland dans l’Oregon.
C’est complètement foutraque mais ça fonctionne parfaitement.
C’est aussi le plus beau rôle de River Phoenix.
Et puis, un film qui tire son titre d’une chanson des B52’s ne peut qu’être un grand film.

094 VERTOV, Dziga – L’homme à la caméra (1929)
L’énergie d’une ville vue au travers d’un exercice de montage inégalé dans l’histoire du cinéma.
C’est incroyablement virtuose et c’est d’une beauté extraordinaire.
Ca me touche beaucoup plus que les films d’Eisenstein de la même période.

095 VIGO, Jean – L’Atalante (1934)
Vigo, l’étoile filante du cinéma français d’avant-guerre. Libertaire et libre, ses films n’ont pas d’égal dans le cinéma français de l’époque. Son autre long métrage, Zéro de conduite, est magnifique lui-aussi.

096 WENDERS, Wim – Alice dans les villes (1974)
Cinéma de l’errance. C’est la meilleure période de Wenders.

097 WHALE, James – La fiancée de Frankenstein (1935)
La scène finale de la création de la fiancée reste visuellement extraordinaire même après 80 ans.
Mais tout le film est magnifique.

098 WIENE, Robert – Le cabinet du Dr Caligari (1919)
Le point de départ de l’expressionnisme allemand, qui aura ensuite une influence incommensurable sur le cinéma mondial.
Avec ses décors peints fantasmagoriques, cette ambiance tournant autour de la folie, ce film reste visuellement un jalon majeur dans l’histoire naissante du cinéma.

099 WILDER, Billy – Certains l’aiment chaud (1959)

Juste délicieux.

100 WONG Kar-Wai – Chungking express (1993)
Coup de foudre absolu. J’ai dû le voir 3 fois en salle en une semaine quand il est sorti.
C’était frais, c’était neuf, léger comme une bulle de savon.
J’ai passé une semaine en apesanteur.


Un petit bonus pour la route, les 5 films préférés de Madame euh... :

* Solaris d'Andreï Tarkovski
* Le sacrifice d'Andreï Tarkovski
* Requiem pour un massacre d'Elem Klimov
* L'homme à la caméra de Dziga Vertov
* Nous les enfants du 20ème siècle de Vitali Kanevski
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Re: Vos films marquants

Messagede Le Complot » 08/05/2019 22:55

013 CIMINO, Michaël – Voyage au bout de l’enfer (1978)
Un film complètement démesuré et pourtant complètement intime. Cimino réussit la quadrature du cercle.
Mythique.

014 COPPOLA, Francis Ford – Apocalypse now (1979)
Complètement démesuré également. Un projet totalement fou pour un film qui l’est tout autant.
Mythique


Oui, le Vietnam, quoi. Mais la trinité n'est pas complète sans Full Metal, me concernant. ;)

Pour ce qui est du Sacrifice, il rentre aisément dans mon top 10, et Stalker aussi.

Pour finir en beauté, Mankiewicz est tout simplement l'un des meilleurs de tous les temps, si ce n'est mon favori. :ok:
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Re: Vos films marquants

Messagede lobo » 08/05/2019 23:02

Merci pour ces listes... Plein de films que je ne connais pas... Plein que je suis content de voir citer... Quelques uns que je n'aime pas... Un absent de marque à mon humble avis : Kubrick...
J'en fais une copie et j'explore...
Madame lobo aussi est une fan de Tarkovski. Monsieur lobo moins...
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Re: Vos films marquants

Messagede Le Complot » 08/05/2019 23:06

lobo a écrit:Merci pour ces listes... Plein de films que je ne connais pas... Plein que je suis content de voir citer... Quelques uns que je n'aime pas... Un absent de marque à mon humble avis : Kubrick...
J'en fais une copie et j'explore...
Madame lobo aussi est une fan de Tarkovski. Monsieur lobo moins...

Tout s'explique. :lol: ;) ;) ;)
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Re: Vos films marquants

Messagede Mauvais Karma » 09/05/2019 06:19

Pas de Michael Mann et Heat ? L'affrontement De niro/ Paccino
Y a des jours faut pas me faire chier,
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Re: Vos films marquants

Messagede makidoo » 09/05/2019 06:43

Et puis sont arrivées les VHS et le magazine de HK Video et ça a déferlé, Tsui Hark en tête.


Mais carrément :bravo:

Sinon belle liste dans laquelle je retrouve des petites pépites que j’adore également ;)
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Re: Vos films marquants

Messagede Olaf Le Bou » 09/05/2019 08:35

J'ai compté, j'en ai vu que 32 sur les 100, ça m'en fait des pépites à découvrir :food:
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Re: Vos films marquants

Messagede pabelbaba » 09/05/2019 08:38

C'est marrant, dans la liste il y a à la fois des films que j'adore et d'autres que je déteste au plus haut point. Je vous laisse deviner où se trouve Les Deux Anglaises et le Continent. :D

Sinon Irma Vep, ce film a été un gros fantasme pour moi avant de le voir. Et puis un jour on le voit et on voit Jean-Pierre Léaud. :D :D
Mais à devoir choisir entre la peur du vide et la nausée des trottoirs... j'aurais sans doute fait comme eux.

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Re: Vos films marquants

Messagede Olaf Le Bou » 09/05/2019 08:42

bin justement, Les deux anglaises et le seul film où Léaud est supportable, et vu le charme fou des deux actrices, c'est de loin mon Truffaut préféré.
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Re: Vos films marquants

Messagede pabelbaba » 09/05/2019 08:46

Je l'aime bien dans plusieurs films, notamment Les 400 Coups ou même Masculin/Féminin de Godard, mais les Deux Anglaises, je voulais vraiment m'ouvrir les veines pendant la séance.

D'ailleurs je l'aime bien aussi Dans La Nuit Américaine, vu qu'il joue son propre rôle à la perfection. :-D
Mais à devoir choisir entre la peur du vide et la nausée des trottoirs... j'aurais sans doute fait comme eux.

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Re: Vos films marquants

Messagede euh... si vous le dites » 09/05/2019 08:46

Mauvais Karma a écrit:Pas de Michael Mann et Heat ? L'affrontement De niro/ Paccino


Je ne sais pas vraiment comment c'est possible, mais je ne l'ai juste pas vu. ;)
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Re: Vos films marquants

Messagede euh... si vous le dites » 09/05/2019 08:48

lobo a écrit:Un absent de marque à mon humble avis : Kubrick...


J'admire les films de Kubrick mais je ne les aime pas.
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
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Re: Vos films marquants

Messagede euh... si vous le dites » 09/05/2019 08:52

pabelbaba a écrit:C'est marrant, dans la liste il y a à la fois des films que j'adore et d'autres que je déteste au plus haut point. Je vous laisse deviner où se trouve Les Deux Anglaises et le Continent. :D

Sinon Irma Vep, ce film a été un gros fantasme pour moi avant de le voir. Et puis un jour on le voit et on voit Jean-Pierre Léaud. :D :D


Jean-Pierre Léaud est un génie. :daccord:
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
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Re: Vos films marquants

Messagede Olaf Le Bou » 09/05/2019 08:55

euh... si vous le dites a écrit:Jean-Pierre Léaud est un génie. :daccord:


eh oui, quel dommage qu'il ait choisi une carrière d'acteur à la place :fant2:
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Re: Vos films marquants

Messagede euh... si vous le dites » 09/05/2019 09:09

Olaf Le Bou a écrit:
euh... si vous le dites a écrit:Jean-Pierre Léaud est un génie. :daccord:


eh oui, quel dommage qu'il ait choisi une carrière d'acteur à la place :fant2:


Ca sent la vengeance lors de mon prochain choix de films pour le Ciné-club. :D
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - "Arbre de fumée"
euh... si vous le dites
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