Tarkey a écrit:Guillaume81 a écrit:fandecosey a écrit:tzynn a écrit:On connait tous les gens qui ont fini à poil dans les années 80 parce qu'ils avaient mis 30 000 bef (750€ sans inflation) dans une planche de Franquin. Ils ont fait le choix à l'époque et sont probablement encore très content aujourd'hui. On s'est pour bcp retrouvés tout nus après une transaction qu'on voulait vraiment entre adultes consentants, mais qu'on ne regrette pas. Combien de gens se sont mis à poil (ou en slip si vous préférez) pour se payer leur Thorgal chez Maghen. Sont-ils malheureux? Va leur demander mais je ne suis pas sur...
Aloys, tu es bien placé pour savoir que je me suis mis à poil il y a pas si longtemps que cela pour 2 achats concomitants. Ce serait à refaire, je n'hésiterais pas une seconde.
Tout à fait d'accord avec Tzynn et fandecosey. Je suis peut-être un peu naïf, mais je n'ai pas vu malice dans le post de Carbonnieux. De fait, à moins d'être très riche, on se met toujours plus ou moins en slip quand on achète des planches originales, surtout les fameuses planches "premium" (la planche 24 de la voiture immergée en était une, sans aucun doute).
Avec mon salaire de prof, j'ai fait un prêt pour acheter ma planche de Xique-Xique et, pendant encore 3 ans, plusieurs centaines d'euros fileront chaque mois dans les caisses de ma banque. Je sais que ma planche n'est pas "premium" (un libraire de BD de collection, qui possède une planche de la voiture immergée, me l'a fait remarquer un jour un peu grossièrement). Mais je m'en fous, je l'aime beaucoup et je ne m'en lasse pas !
J'ai mal quand je lie ça
Pourquoi acheter alors ? En quoi un truc hors de prix (pour toi) est-il indispensable ? Ne peux-tu trouver des pépites à ta portée ? Et, le plus dingue, qui a bien pu te mettre dans l'idée qu'une planche de Tillieux puisse valoir plus de 1000 euros ?
C'est drôle, ta réaction.
1) "En quoi un truc hors de prix (pour toi) est-il indispensable ?" : il n'est pas hors de prix, puisque j'ai pu l'acheter... Simplement, je n'avais pas les liquidités, donc j'ai fait un prêt. Quand je dis que je suis prof, il faudrait préciser : prof agrégé avec une certaine carrière, donc je ne suis pas non plus un mendiant. Je peux sans problème assumer des traites de quelques centaines d'euros sans me priver (sauf dans l'achat de nouvelles planches chères). Donc, n'aie pas mal pour moi, je t'assure, tout va bien.
Il faudrait aussi préciser que ce prêt m'a servi à acheter d'autres planches moins chères.
2) "Qui a bien pu te mettre dans l'idée qu'une planche de Tillieux puisse valoir plus de 1000 euros ?" : mais personne ne m'a mis quoi que ce soit dans la tête, mon cher Tarkey... Ce sont juste les prix actuels. Je peux toujours me dire : ah mais oui, mais bon sang, pourquoi un dessin de BD vaut aussi cher ? C'est une honte, je la veux à 1000 euros. Bah non, c'est pas possible. Ceci dit, on peut prendre un peu de hauteur, si tu veux : les prix sur le marché des planches (et de l'art en général) ne sont pas seulement délirants, ils sont le symptôme d'une société de plus en plus inégalitaire où les écarts de revenu s'accroissent année après année. Je ne dis pas ça pour jeter l'opprobre sur les personnes aisées qui achètent et vendent sur ces marchés ; je signale juste que nos petits bonheurs d'esthète ne sont possibles que dans une société qui accepte sans ciller de tels écarts de revenu. Ces derniers jours, un rapport de France Stratégie (l'ancien commissariat au plan, rattaché à Matignon) a publié un rapport accablant sur l'hallucinante distorsion des revenus après les réformes fiscales de la présidence Macron (en gros, les revenus des 0,1 % s'envolent ; les autres stagnent, surtout pour la "France d'en bas").
Si l'on regarde l'évolution des prix sur les marchés de l'art, on voit très clairement une corrélation avec l'accroissement considérable des écarts de richesse depuis 30 ans... C'est un fait.