Là, si je retrouve des moments forts en émotions, presque cinématographiques concernant la relecture du poème par P'tit Zef. Il y a cependant un détail qui m'a bloqué pendant toute la lecture : la sensation que les traits psychologiques des personnages sont trop marqués dans un sens comme dans l'autre..., un petit manque de nuance. Il n'en reste pas moins une très belle BD et surtout histoire, mais peut-être en attendais-je trop...
Je comprends ce que tu veux dire (et peut-être aussi qu'il y a moins de surprise que pour les premiers lecteurs, qui n'ont pas commencé l'album en se disant qu'ils allaient lire un livre "extraordinaire").
Mais il faut voir que nous avons décidé de coller à la vision de Vautier : c'est à travers son regard et son témoignage que nous abordons le récit. Et sa personnalité et son expérience font effectivement que ce regard est particulièrement tranché, notamment vis-à-vis des représentants des autorités apparaissant dans l'histoire.
Par contre, Désiré et P'tit Zef se sont développés presque "tout seuls" à l'écriture car nous avions bien peu d'éléments sur eux. Si leurs façons d'agir et/ou leur psychologie te paraissent manquer de nuance, là, je plaide coupable, c'est entièrement de notre fait.
Mais je t'avoue que nous avons, moi et Etienne, une vraie tendresse pour ces deux personnages, tels qu'ils apparaissent. Des caractères entiers certes mais qui ne se révèlent pas tout de même au premier regard, il me semble. Quoiqu'il en soit, on les assume tel quels !