Ocatarinetabelatchixtchix a écrit:Rodwell n'a pas d'enfants.
Tu me l'apprends, mais s'il avait eu une progéniture, elle pouvait difficilement avoir été conçue avec Fanny, comme le suggérait Cooltrane. Sauf le cas d'adoption, mais ça aurait été médiatisé.
@ Cooltrane : Nick avait la quarantaine lorsqu'il a épousé une quasi-sexagénaire qui aurait pu être sa mère.
Détail savoureux quand on sait que Fanny avait elle-même épousé en premières noces un homme qui aurait pu être son père.
)
En revanche, même si les probabilités mathématiques plaident pour que le plus jeune et le moins malade des deux survive à l'autre dans un couple, rien n'est automatique et rien ne permet de deviner comment se déroulera, le moment venu, la transmission du patrimoine de Fanny. Qui peut dire lequel des deux survivra à l'autre ?
Encore une fois, même si Fanny avait décidé en bonne et due forme de transmettre la totalité de son patrimoine à Nick (ce que supposent plusieurs interventions sur ce fil), que ce soit au moyen d'un testament ou par simple jeu de la dévolution légale, qui pourrait avoir l'assurance que Nick survive à Fanny ?
Et même en pareille occurrence, rien ne permet de prédire qui recueillerait les droits afférents à l'œuvre (même en étant dans les confidences, quand on se trouve confronté à deux ou davantage de testaments contradictoires, il faut d'abord savoir le ou lesquels vont produire des effets... Toute cette discussion est prématurée et repose sur du vent.
Par ailleurs, le patrimoine immobilier et les placements divers, toiles de maîtres, argenterie, bijoux, valeurs mobilières, etc... peuvent se répartir entre tels et tels, et ce qui tient à l'œuvre se trouver dévolu à telle autre personne (morale le cas échéant).
N'écartons pas trop tôt, parmi toutes les possibilités qui se présentent (et celles qu'on n'a même pas envisagées !), l'existence de la famille Remi. Qui serait, malgré le côté un peu ancillaire de certaines choses, de lignée royale et bénéficie certainement de relations pour faire respecter la volonté de leur parent.
Dans la sphère hergéenne, il y a par ailleurs, comme en politique, tout ce qu'on voit, tout ce que l'on agite sous les yeux du public, mais aussi tout se qui se déroule en coulisses, dans le secret.
Les enjeux financiers sont importants, la popularité de Tintin étant internationale. Mais l'enjeu culturel n'est pas à négliger, je veux dire du point de vue des Belges. La préservation et la mise en valeur de l'œuvre d'Hergé, sans être une affaire relevant exclusivement de la couronne ou de l'Etat, les concernent tout de même dans une certaine mesure. Cela touche la nation Belge dans son ensemble ou dans une très large partie, me semble-t-il.
Heureusement, Hergé était prévoyant et sans doute mieux entouré que Jacobs. Et plus lucide, plus pointu dans le domaine des affaires et du droit.
Les dispositions qui furent prises, ont au moins, jusqu'à ce jour, permis d'éviter ce qu'il advint avec Jacobs, ce qui n'est déjà pas rien.
Il y aura bien sûr des créations nouvelles, la chose est quasiment acquise et ce n'est même plus un secret de Polichinelle. Mais ces créations ne devraient pas se décliner sous la forme d'un opus 22 ou 23 (selon ce qu'on compte) venant s'ajouter à la série existante. Je crois qu'on peut écarter, sauf bouleversement, la notion de reprise pure et simple. Et l'œuvre telle qu'on la connaît à ce jour devrait rester pour longtemps encore inaltérée. Elle s'enrichira ou sera simplement entourée d'hommages plus ou moins réussis mais qui généreront des bénéfices. Et tout le monde y trouvera son compte.
Cooltrane a écrit:il me semblait qu'elle avait des enfants avec son angliche, non ?
Je pourrais me tromper sur ce sujet.
Apparemment, c'est le cas, si l'on s'en tient à ce que vient d'affirmer Ocata. Perso, je ne connaissais pas très bien les choses se rapportant à la vie privée de Fanny et de Nick, mais j'avais principalement en tête leur différence d'âge. J'aurais même pu concevoir que Nick avait des enfants d'un lit précédent, mais pas en commun, fussent-ils adoptifs.
Cooltrane a écrit:"Elle ne l'aurait plus? (tête)?
On ne l'a pas guillotinée, si c'est ce que tu sous-entends, mais à ce que j'avais lu ici ou là (extrait(s) de presse rapporté(s) sur le forum), elle souffrait de la maladie d'Alzheimer.
Donc, ses facultés cognitives sont altérées, avec les conséquences qu'on imagine quant à la capacité juridique de l'intéressée.
zourbi le grec a écrit:Et à supposer qu'un nouveau Tintin sorte un jour, qu'est-ce qu'il pourrait apporter de plus à une oeuvre parfaite et close ?
Ce serait aussi ridicule et vain que de vouloir ajouter de nouveaux tomes à la
Comédie humaine de Balzac
Comédie humaine, en effet.
On en parle depuis longtemps, peut-être depuis les entretiens avec Sadoul ou même avant, dans le Vandromme ? Il faudrait vérifier...
Lorsque, au seuil des années 60, on modernisa et abandonna les pages de garde bleu foncé (dessinées par Hergé dans les années 30) pour adopter les nouvelles proposant une inoubliable et vaste galerie de portraits s'étalant sur quatre pages (Bob de Moor's job, isn't it ?), le lecteur, même inconsciemment, pressentait qu'il se trouvait en présence de quelque chose de riche, de peaufiné, de pensé et mûrement réfléchi. Les plus grands, ayant un peu plus de culture et de vécu pouvaient deviner que la vie qui grouille dans ces pages est bien celle d'une délicieuse comédie humaine.
Quand j'ai découvert Tintin, vers 6 ou 7 ans, peut-être avant, je n'avais eu sous les yeux que trois ou quatre albums prêtés par une amie de mes parents. Quel plaisir et quelle fascination j'avais à rechercher dans chaque portrait, chaque médaillon, les personnages croisés dans les aventures qu'on m'avait lues et à imaginer à quelles péripéties pouvaient bien être associés tous les autres, dont je découvrais le faciès (parfois inquiétant, souvent énigmatique et rassurant lorsqu'il s'agissait du héros et de ses amis) dans ces pages avant même d'avoir eu en mains les albums correspondants.
zourbi le grec a écrit:En gros du Lotus bleu aux Bijoux de la Castafiore Hergé s'est exprimé pleinement en tant que créateur. Les albums qui suivent n'apportent plus grand chose.
C'est à relativiser, notamment concernant Vol 714. Puisque tu évoquais ce lien avec la Comédie humaine de Balzac, il est tout de même difficile de faire l'impasse, après Vol 714 et même si leurs trognes n'apparaissent pas dans les pages de garde, sur des personnages aussi forts et inoubliables que Lazlo Carreidas, l'infect Spalding, l'infâme Dr Krollspell et l'étrange Mik Ezdanitoff (inspiré par Jacques Bergier). Chacun ayant une physionomie bien distincte et un caractère propre. Si tous les auteurs de BD étaient capables d'une telle diversité et d'une telle richesse dans la création de leurs personnages, qu'est ce que ça serait bien, la BD !