Pas de surprise : en Italie, le petit format 16 x 21 cm (dit "bonellide", d'après le nom de l'éditeur de Tex, Zagor, Dylan Dog et cie) est le format standard des Maxi et surtout de la série régulière de Tex depuis
60 ans...
Seulement quelques (plus ou moins) récentes collections spéciales (les "Texoni", les "Tex alla francese") sont en format plus grand, ainsi que quelques rééditions (la "Collezione Storica a Colori", qui a réédité environ 650 numéros de la série régulière en grand format et en couleurs — dégueulasses).
À vrai dire, le personnage fit son début dans le format "striscia" (= "bande") qui a été l'un des formats de BD les plus populaires en Italie pendant les années 1950-1960 et qui a donné son nom, évidemment, au format que les français appellent encore aujourd'hui "à l'italienne" ; même si les "strisce" (pluriel) étaient assez différentes par rapport à l'image qu'on a du format "à l'italienne" (seule similitude, l'horizontalité) :
une bande par page, très petit (et donc pas cher) format, de 32 à 80 pages environ, noir et blanc, parution hebdomadaire en kiosque.
Très tôt, cependant, l'éditeur de Tex (qui à l'époque ne s'appelait encore Sergio Bonelli Editore, d'après le nom du fils du créateur de Tex, Gianluigi Bonelli) a commencé à rééditer les histoires parues en "strisce" dans des albums à fort pagination et avec trois bandes par page. Même s'il restait un très petit format (par rapport aux standards franco-belges, par exemple), il était quand même trois fois plus grand (!) que les "strisce", d'où le nom format "gigante" (= "géant").
En bref, ce format a rencontré un énorme succès ; en 1967, l'éditeur a finalement interrompue la publication des "strisce" pour se concentrer exclusivement sur les "giganti" (qui ont commencé donc à proposer aux lecteurs des nouvelles aventures et pas des rééditions, comme auparavant). Au cours des années, le même format est devenu familièrement connu sous le nom de "bonellide", puisqu'entre-temps il était devenu aussi la marque de fabrique de l'éditeur : toutes ses très nombreuses séries (ou presque) ont été et sont publiées dans ce format. Il y a eu aussi un tas d'imitateurs, bien sûr ; il y en a encore aujourd'hui, même si la bande dessinée de kiosque (qui a été longtemps en Italie le marché le plus florissant, bien plus que celui des librairies) est de plus en plus en crise, ici.
Ci-dessous, le premier album "a striscia" et le premier album "bonellide"... Couvertures par Galep (Aurelio Galleppini), qui a été, avec Gianluigi Bonelli, le co-créateur du personnage, en 1948 ; et a dessiné un tas d'histoires, ainsi que les premières 400 couvertures de la série "gigante"/"bonellide"/"régulière", jusqu'en 1994. Le dessinateur actuel des couvertures est Claudio Villa, bien sûr, qui lui succéda à partir du numéro 401.

